lundi 9 mars 2009

Abri

La pluie commençait à tomber alors que je filais sur le boulevard des Brotteaux. Je me suis dit que je devais accélérer et j'avoue avoir pris du plaisir à doubler la blonde sur son vélo. Un pauvre réflexe machiste, sans doute.
Les gouttes étaient encore clairsemées mais laissaient des marques foncées sur les cuisses de mon pantalon. Tant pis si j'étais mouillé en bout de course. Puis, en passant à la hauteur de la bibliothèque, l'averse s'est calmée. Pour une courte durée, puisque, en tournant rue Paul Bert, il se remis à pleuvoir plus fort. Mais ce n'était pas que de la pluie, c'était de la grêle, fine et blanche. Je commençais à la sentir et je décidais de me mettre à l'abri, le temps que cette giboulée de mars glisse son voile de mariée sur le quartier voisin.

Les immeubles à cet endroit offrent une galerie sur rue, une aubaine pour se protéger. J'ai filé sous les arcades, freiné prudemment pour ne pas glisser sur le goudron lisse et rouge. Les magasins avaient l'air fermés. La rue bruissait de boules blanches poussées par les rafales de vent froid. Ma tête se vidait de pensées pour se remplir d'images presque irréelles.

Un instant après, une fille brune, elle aussi en vélo, arrivait derrière moi pour attendre la fin de l'épisode. Elle s'est arrêtée trois mètres devant, m'a regardé. Je lui ai souris, comme pour la rassurer ou la féliciter d'avoir eu la même idée que moi, mais elle m'a ignoré. Je lui en ai voulu. Un mec en roller est aussi passé, laissant des traces humides sur le sol. Je crois bien que je l'avais déjà vu lors de randonnées.

Cela n'en finissait pas, mais les bouts de ciel bleu annonçaient la fin des hostilités.
Quand j'ai estimé que la grêle avait cessé, je suis remonté sur mon vélo puis j'ai repris tranquillement mon chemin. La fille en vélo a fait de même et le gars en roller a traversé la rue.
Le temps de poser le vélo, il faisait grand beau, le soleil éblouissant encore plus dans les flaques d'eau.

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