mercredi 28 janvier 2009

Répèt'

Nous avons, enfin, pu répéter sur la scène du théâtre pour la première fois.
La représentation est dans une semaine, alors faire un filage in situ, c'est essentiel pour mettre au point la chorale.
Certaines dames étaient assez excitées, et je les comprends.
Il a fallu mettre au point l'entrée, chose qui paraît simple, mais ne l'est pas vraiment pour ceux qui ont deux pieds gauches. Mais ça marche et s'est intéressant.
Cela devient même vivant. Gageons que ce le sera mercredi prochain.

Les spots de lumières chauffaient, les voix chantaient, la cheffe battait la crème, la salle était vide.
Je ne sais pas comment tout ça va tenir en un seul quart d'heure.

Il me reste à finir d'apprendre toutes les paroles par cœur, même si nous aurons droit à la partition. Et je vois bien que c'est un exercice des plus difficiles pour moi. Je progresse, il ne me reste que quelques détails à assurer et la fin du chant finnois. Le seul point qui me pose problème est le chant argentin car je glisse, sans le vouloir, dans la voix des sopranes. Et pourtant, je le connais bien cet air. Sur le Brahms, à la demande de la cheffe, je me suis retrouvé seul sur la partie des ténors. Un léger moment de flottement, et puis j'y suis allé. Mais je préfère ne pas être seul, j'aime bien entendre les autres.

Nous avons fini un peu en retard sur l'horaire, assez confiants et souriants.

lundi 26 janvier 2009

Zip au café

Je passe au wc pour pisser un coup, mais la place est prise. Je ne fais donc que laver mes mains, puis poursuis jusqu'au distributeur de boissons, tout au fond du couloir.
Presque arrivé devant la machine, je baisse la fermeture éclair de mon pantalon et m'apprête à sortir le matos.
Ne reconnaissant pas l'urinoir blanc, je réalise que je ne suis pas au bon endroit, mais alors pas du tout.
J'ai bien failli pisser dans l'ouverture où tombe les gobelets ! Mais où donc ai-je la tête ?
Heureusement, il n'y avait personne dans ce coin désert.

Sans paroles

Comme d'habitude, et par habitude, ce matin j'ai mis mon anorak au portemanteau de mon bureau.
Et puis, cinq minutes après m'être assis sur mon confortable et grandissime fauteuil noir, je fus gêné par un courant d'air froid me tombant sur les épaules.
Brrr, je n'aime pas les courants d'air.
En montant sur la table, je pus constater que le chauffage était froid. Je le coupai donc et me rassis pour dépiler mon courrier (1).

Mais voilà, mon nez se mit à couler et je ne tardai pas à éternuer comme une brute pas décoffrée.
Ce signe est sans équivoque chez moi : j'ai froid.
En fait je ne ressens pas le froid, mais mon corps me dit de façon très sonore de me rhabiller.
En l'occurrence, de m'habiller. Je remis donc mon anorak et le gardais toute la matinée, jusqu'à ce que le chauffage soit rétabli.

Ces éternuements, bien que pénibles, sont quand même pratiques puisqu'ils m'évitent de prendre réellement froid. Un avertissement que je ne maîtrise pas du tout mais dont je tiens compte. C'est amusant comme le corps a ses propres réactions (2).

(1) Non, je ne suis pas rassis. Enfin pas trop, bande de mauvaises langues !
(2) Le corps a bien des réactions. Toutes ne sont pas désagréables.

Tour de manège

Depuis quelques mois, je dis autour de moi qu'en avril nous irons à Europa Park. Cette année, un nouveau village et un nouveau roller-coaster (grand 8) seront tout juste ouverts.

L'an dernier, j'y suis allé avec R, S² et M², pendant que ma femme faisait sa marche à pied. Deux jours et une nuit intenses qui m'ont ravi et crevé.
C'est pour ça que je voudrais y passer deux nuits et deux jours. Mais c'est quand même plus cher. Alors il faut cogiter et trouver le meilleur rapport qualité/prix.
Une inconnue reste, encore pour un moment, le nombre de personnes qui viendront. le meilleur chiffre est quatre, mais on est déjà cinq. Il faut donc être six ou huit, mais à huit, on a besoin de deux voitures.

Ça va se faire de toute façon.


Le nouveau roller-coaster : Blue Fire

Le jour de grève

Cette semaine, c'est grève !
Chouette, et flûte aussi.
Je l'aurais bien faite cette grève, mais voilà, c'est trop tard car les chiffres du mois sont donnés.
Et s'il faut modifier les chiffres du mois, cela retombera sur moi. Encore du boulot, pour rien.

Mais pourquoi faut-il une grève en fin de mois et pourquoi n'en parle-t-on qu'au dernier moment ?
On pourrait faire grève en milieu de mois, non ?

Soldissime

J'ai pris le vélo'v, et je me suis traîné à La Part Dieu pour faire ... les soldes.
Je suis très démuni devant l'affluence des articles et des panneaux fluos, très.
Tant et si bien que, croyant prendre des groles en solde, elles se sont avérées de la nouvelle collection. Je n'avais pas vu que le panneau magique ne trônait pas sur le quatrième tas de cartons comme sur les trois autres dans le même carré.
Lorsque la charmante vendeuse m'a annoncé le total en euros, j'ai eu un hoquet. Bien trop cher pour si peu. J'ai refusé tout net, elle s'est excusé, je suis sorti.

Je veux bien croire que je ne suis pas futé pour ce coup-ci, mais l'opération était bien montée par le magasin. Je me demande si c'est bien autorisé de faire ce genre de mélange.

Je suis reparti bredouille, à tout point de vue.

Mutation

Rentrant chez moi après une journée de boulot, je croise deux jeunes beurs bavardant de concert.
Juste au passage, l'un d'eux dit à l'autre : "ma mère, elle s'en bat les couilles !", avec l'accent, s'il vous plaît.

J'imagine les soirées en famille, couilles dans une main et battoir dans l'autre.
En fait non, je n'imagine rien.

Quelle idée ce garçon a-t-il de l'anatomie humaine ?
A moins que cette phrase ne parle de tout autre chose.

dimanche 25 janvier 2009

Dernière communion

Voilà des évêques ordonnés par un autre évêque, sans l'accord de la hiérarchie catholique.
S'en suit un excommunication de l'Église catholique de ces cinq personnes, le 30 juin 1988.
Cela paraît somme toute logique, s'ils ne suivent pas les règles du jeu, il est normal de les exclure, c'est d'ailleurs prévu par la règle.

Mais les choses ne s'arrêtent pas là. Le pape meurt, un nouveau pape, venu du plus profond du temps, est élu.
Ce pape-là, amoureux plus de la Tradition que de l'Église, vient d'annuler l'excommunication des quatre évêques encore vivants aujourd'hui. Enfin, sont-ce vraiment des évêques ?

"Par les fonctions expressément accordées par le Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent Décret, je relève les Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta de la censure d'excommunication latae sententiae déclarée par cette Congrégation le 1er Juillet 1988, tandis que je déclare privé d'effets juridiques, à partir de la date d’aujourd’hui, le Décret émis à cette époque." Extrait du décret, Card. Giovanni Battista Re, Préfet de la Congrégation pour les évêques.

Assuré que les dissidents souffrent énormément de leur exclusion, le Pape en a eu pitié, conforté par la soumission sans défaut de ceux-ci au siège pontifical romain.

Qu'en penser ? Soit il s'est fait rouler dans la farine servant à confectionner les hosties, soit, ce qui serait méprisable, il est de leur côté, partageant aussi leur point de vue.
Parce que, Monsieur Fellay insiste sur sa mission dont il dit "Notre unique objectif est la restauration de la doctrine traditionnelle au sein de l’Eglise catholique." dans une lettre qu'il envoie à la télévision suédoise. Qu'est-ce à dire ? Que la doctrine actuelle de l'Église, et notamment depuis Vatican II, est défectueuse ? Il semble bien que oui.

On se rend alors compte, si cela ne l'avait pas été fait, que le Pape actuel est bien le conservateur annoncé et que ses penchants pour une église papiste reviennent bien sur le devant de la scène.
Que penser de la justification énoncée dans le décret : "Sa Sainteté Benoît XVI - sensible comme l'est un père au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause de la sanction d'excommunication et confiant dans l'engagement exprimé par eux dans la lettre citée, de n'épargner aucun effort pour approfondir les questions encore en suspens dans des entretiens nécessaires avec les Autorités du Saint Siège, afin de pouvoir parvenir rapidement à une solution pleine et satisfaisante du problème posé à l'origine - a décidé de reconsidérer la situation canonique des Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta consécutive à leur consécration épiscopale." ?
De facto, il les reconnaît comme évêques et se positionne comme un père. Un père bien partial aujourd'hui.

Voilà donc la suite logique de la remise en place du rite tridentin, à la demande d'ailleurs de ces mêmes personnes. La boucle est bouclée. A quand la remise en cause de Vatican II ?

Je trouve qu'en cette occasion, le pape s'est fourré le doigt dans l'œil, car il a choisi de privilégier les brebis non repentantes aux brebis fidèles. If fait fi de toutes les personnes qui œuvrent pour l'Église et qui y vivent. Il les insulte par un tel mépris. Sous prétexte de communion, il divise et prépare le terrain à un vrai schisme. Il pousse hors de l'Église tant de personnes pour n'en garder que celles qu'il a choisi.

Nos évêques, frileux, ne diront rien, la hiérarchie couvrira les contestations sous une chape de propos bêtifiants. Donnant une occasion de plus de ne pas leur faire confiance. Tristes sires.

Lors de son élection, je laissais, à Benoît, le bénéfice du doute, car on ne juge un arbre qu'à ses fruits. C'est fait, les fruits sont là. Ce pape n'est pas le mien. Quelle déception !

samedi 24 janvier 2009

Alerte rouge

Le sud-ouest de la France est en alerte rouge. Des vents très violents sont en cours et prévus pour le reste de la journée.

La carte de vigilance est impressionnante :



Sur six phénomènes dangereux, on peut en voir quatre actuellement : le vent, la pluie-inondation, l'avalanche, la neige-verglas.

C'est la première fois qu'une alerte rouge est lancée depuis 1999. Et pour une première, c'est assez impressionnant.

Déjà, la Gironde est en mauvaise posture ce matin et plus de 800 000 foyers n'ont plus d'électricité.
Hier soir, la journaliste pavanait en pleine nuit dans le port d'Arcachon, la mer totalement plate. Mais ce matin, seule la photo d'un journaliste accompagnait ses commentaires.

Moi qui aime passer mes vacances dans le Landes au milieu des pins et des chênes, ma première pensée ce matin va vers le couple charmant d'agriculteurs chez qui nous plantons nos tentes. J'espère que les dégâts ne seront pas trop importants.

Demain, inévitablement, les médias vont relayer des rumeurs de polémiques sur la gestion de la crise, sur les prévisions qui sont justes ou fausses. Ah les médias ! Avides de sang et de merde !

Ici, on nous annonce des pointes de vents jusqu'à 55 km/h. Ce n'est pas grand chose. Pour l'instant tout est calme et le baromètre a chuté à 964. Il fait gris et la pluie devrait arriver.
Je vais rester au chaud dans mon lit.

jeudi 22 janvier 2009

Sans s'arrêter

Au coin de ma rue arrivent deux autres rues.
Chacune avait un panneau pour gérer le croisement. L'une un triangle pour céder le passage, l'autre un hexagone pour marquer le stop.

Depuis hier, dans la journée, les panneaux ont été échangés. Le stop est devenu un céder le passage et le céder le passage un stop avec sa grosse bande blanche au sol.

Ce matin, en attendant mon vélo, je regardais les voitures passer. Aucune ne marquait le stop, aucune. Toutes passaient comme à l'habitude, en ralentissant un peu, mais sans s'arrêter.

L'habitude, la cécité, la certitude. La routine quoi ! En passant à côté de la réalité, surtout s'il y a un changement.

Paroles inaudibles

"Parle à mon cul, ma tête est malade !"

Combien de fois ne l'ai-je entendu dans mon enfance ?!

Peut-être n'étais-je pas le petit garçon sage et obéissant que tout parent souhaite ?
Peut-être avais-je la tête dure ?

En tout cas, c'était une façon imagée d'attirer mon attention et de me prévenir que la fessée était possible si je ne changeais pas.

Le langage corporel est parfois nécessaire pour faire passer un message dont la raison n'entend rien.

Des années de psychothérapie... meuh non !

Plâtreux

Je sais, je sais, je ne suis pas si semblable aux autres et carrément différent de certains.

Alors, moi, par exemple, j'aime le camembert très plâtreux, lorsqu'il n'est pas fait.
Autant dire que je n'en trouve pas facilement dans les rayons de fromages, et que, heureusement, il y a les premiers prix !

Je pense que ce goût pour le camembert de plâtre me vient de mes longues années de cantines scolaires. Et cela me comble.

Concert en approche

Le mercredi soir, la chorale se retrouve pour la répétition hebdomadaire.
Le répertoire s'étoffe, les voix progressent, mais il reste toujours des points à améliorer.

Hier soir, nous avons pu faire un filage des chants que nous allons présenter pour notre premier concert. Un filage souvent interrompu par des reprises et des corrections. Ça avance, tout de même.

Le concert aura lieu dans la MJC où nous répétons, on peut donc dire à la maison. D'autres groupes, notamment de théâtre, vont aussi présenter leur production. Le seul point discutable est que l'entrée n'est pas gratuite, et encore un peu chère même si c'est pour récolter des dons pour une œuvre caritative.

Un percussionniste nous accompagne, donnant une dynamique bien agréable sur certains chants. Espérons que nous aurons aussi un instrument qui donnera le ton, mais ce n'est pas sûr.

Le programme de ce premier concert est donc :

  • La petite fugue
  • In this heart
  • Vidala Riojana
  • Horch, der Wind klagt. Brahms
  • Unissasi Laulelet
  • La recette de l'amour fou
  • Emmenez-moi
La semaine prochaine, nous répétons sur place, peaufinant la mise en place, les entrées-sorties, les mouvements.
L'objectif est toujours de se passer des partitions, ce qui n'est pas gagné pour la grande majorité des chanteurs dont le nez est encore plongé sur les feuilles. Pour ma part, j'y suis presque et j'y serai dans deux semaines. Même pour le chant en finnois.

mardi 20 janvier 2009

Rencontre inopportune

Un grand bang assez sec, et nous voilà à la fenêtre pour voir d'où vient ce bruit.
Deux voitures se sont télescopées au carrefour.
De la bleue, une femme en descend, se masse brièvement la nuque, fait un tour des voitures puis s'affale sur la chaussée, retenue par une passante.
De la grise, rien, sinon un homme qui ouvre la portière avant sans que personne ne sorte.
La voiture bleue fume du capot, la grise est enfoncée sur le côté droit. Le choc a été rude.
Des passants téléphonent et les pompiers sont sur place dans les deux minutes.

Quel travail fabuleux que celui des pompiers ! Après avoir découpé le toit de la voiture grise, ils le pose sur le trottoir très grand à cet endroit, découvrant la conductrice de la voiture grise, maintenue par un homme du samu.

Les pompiers repartent avec les conductrices, les policiers font la circulation, la sciure recouvre le liquide vert.

On peut !

Arrivé à 18H à la maison, j'étais pile-poil devant le serment d'allégeance de Obama.
Exceptionnellement, j'ai regardé cet événement retransmis sur pratiquement toutes les chaînes de télé.
Bien sûr, ce nouveau président renoue, à mes yeux, avec les plus grands du dernier siècle, à commencer par le fait que je peux regarder cet homme sans avoir envie de vomir.
Enfin, on va pouvoir respirer !
Cet instant m'a vraiment ému, notamment par la joie de l'immensité des personnes présentes.

Je n'ai pas bien entendu son discours, car je préparais le repas. J'ai perçu les mots de "peuple", "pauvres", "riches", "monde".
Je lui fais confiance et je le lirai plus tard.

Pour faire américain, moi qui suis français avant tout, je dirais "que Dieu bénisse l'Amérique". Et quand on connaît Dieu, on peut s'attendre à bien des choses, inattendues et surprenantes.

lundi 19 janvier 2009

Ouille

J'ai encore mal au genou droit, ce n'est pas fini. Ouille !
Entre la peau et sous la peau, ça tire et s'est douloureux.
Je boite encore, parfois ça ne fait presque plus mal.
Je fais encore la grimace (c'est pas beau à voir !).
Grrrr.

Modèle

On nous a expliqué que c'est normal que tous les hommes ne soient pas riches, c'est le modèle économique qui veut ça.
On nous a fait comprendre que ce modèle est juste, bon, logique.

Pourtant, nous savons tous que ce n'est pas le modèle qui explique l'économie.
C'est le mauvais vouloir de quelques uns, l'égoïsme de certains. Bien soutenu par l'argent et ses ors, futile argent.

Quand ce beau modèle se casse la gueule, qui en pâtit ? Quand ce beau modèle semble fonctionner, qui en pâtit ?
Le plus grand nombre.

Ce n'est que le début de l'an neuf. Sombre, dur, qui va laisser sur le carreau tant de personnes à travers le monde.

La vache et la brebis

La vache, pauvre vache, se voit bourrée d'hormones juteuses qui vont gonfler ses muscles d'eau et ... d'hormones, justement.

La brebis, pauvre brebis, donne son lait blanc qui fermente dans des caves obscures et devient un fromage à la moisissure délicate.

La brebis ne veut pas manger de la vache pour non conformité de pas précaution. On n'a qu'une santé, après tout.
La vache taxe le fromage de la brebis, juste par dépit, le mettant à un prix accessible aux plus riches. Mais elle s'en fout, des riches, elle en a plein les palaces. Des pauvres aussi, mais eux ne connaissent pas le fromage de la brebis.

La morale de l'histoire ?
La vache est ... peau de vache. Espérons qu'un jour, elle changera, espérons qu'un jour elle saura dire oui, espérons qu'un jour, elle laissera tomber la vengeance pour la justice.

D'ici-là, je serai devenu végétarien.

Motus

"Tu garderas ça pour toi !"

Je n'avais pas suivi la conversation de ces jeunes filles, que je ne voyais même pas, assises plusieurs fauteuils derrière moi dans le wagon du métro. Leurs voisins proches avaient dû tout entendre. L'heure de pointe de fin de journée avaient bondé cet espace clos serpentant dans le sous-sol de la ville.
Comment cette fille peut-elle s'imaginer que ce qu'elle a dit restera entre elle et son auditrice ?
Est-ce juste une phrase passe-partout pour donner de l'importance à ses confidences ou est-ce qu'elle ne veut pas que son propos soit répété ? Parce que tout le monde a bien entendu.

C'est amusant de pouvoir en public dire des choses que certains ne doivent pas savoir.
Amusant de voir comme on peut passer incognito dans une foule d'inconnus.

Sauf qu'il vaut mieux s'en méfier. Parfois, on se croit seul, parfois on ne l'est pas.

Immobilisme

Voilà un samanche où je n'ai pas bougé de chez moi.
Ça m'arrive parfois de ne pas avoir besoin de sortir ni d'envie de mettre le nez dehors.
J'ai pas mal traîné dans mon lit ou devant la télé, fait un repas, un gâteau, revu des maths avec S².
Mais ce n'est pas forcément du repos pour la tête où des tas d'idées se bousculent.
Par bonheur, j'ai pu me coucher tôt et faire de longues nuits.
Une nouvelle semaine de boulot commence.
Ma voiture est en panne dans le garage, il faudra que je m'en occupe.

Rien de folichon, en janvier on peut légitimement hiberner.

jeudi 15 janvier 2009

J'ai tout avalé

J'ai fini le paquet de pruneaux.
J'ai fini le paquet de brioches.
J'ai fini la galette des rois.
J'ai fini la paquet de madeleines.
J'ai torché le dernier yaourt.
J'ai avalé le dernier flan.
J'ai englouti tout ce qui se mangeait sans effort.
J'ai tout avalé.

Mémoriser

Mémoriser, se rappeler. Pas facile, mais nécessaire.

Pour la chorale, l'objectif est de tout apprendre par cœur. Bien sûr, la musique est apprise assez vite, en tout cas elle rentre et ... ressort. Mais les paroles, c'est une autre paire de manches !
Alors, il faut s'y mettre, rabâcher et rabâcher comme quand j'étais en primaire lorsque j'apprenais "les animaux malades de la peste".
Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile de retenir des paroles de chansons, d'autant que j'en connais quelques centaines, pas forcément en entier.

Pour corser la chose, non seulement on apprend du français, du latin, de l'espagnol, de l'allemand, mais aussi du finnois. Et le finnois, rien à faire, je n'en capte pas l'ombre d'un mot. Alors, je me prends au jeu, j'apprends des suites de sons, j'y mets des intonations et des accentuations sans savoir du tout si cela recouvre une réalité.

Après ce dur labeur, j'aurai la récompense finale : chanter sans partition, chanter comme un pinson. Le bonheur, quoi !

Châââleur !

Quand R me serre dans ses bras, juste pour dire bonjour ou par tendresse, il lui arrive de prendre un coup de chaud. Je le sens facilement à travers le pull ou la chemise, quelque soit la saison. Son dos devient tout chaud, comme un radiateur mural.
Au début, je trouvais ça bien animal. Et puis je m'y suis fait, guettant même l'apparition de cette manifestation.

Maintenant, je vous laisse donner toutes les explications possibles, moi, je me contente de voir et de sentir. Tout simplement.

Retour, détour

Fin décembre, une femme me contacte sur un site de retrouvailles et me demande si je ne suis pas le "petit JaHoVil" qu'elle a connu voilà bien des années. Et de me donner les prénoms de mes parents.
Et bien si, il s'agit bien de moi. De moi si petit que je n'ai aucun souvenir de la fille qu'elle devait être, ni des quelques nuits que j'ai passé avec elle dans son lit. Je n'avais pas 6 ans.

Je viens de répondre à un de ses mails en lui donnant les nouvelles qu'elle voulait avoir.

Cet enfant que j'étais, dont je n'ai aucun souvenir, même pas une image floue, cet enfant ce n'est pas moi, c'est un autre. Parce quelques temps après, mes parents se séparaient, cassant définitivement ma vie douce et innocente, me faisant basculer dans un autre monde.

Ça te dit : bonjour ?

Pierre, ce matin, avait besoin de "quelque chose" quand il est venu me dire bonjour. Je l'ai absout de suite : tu peux me demander de l'aide, car tu viens souvent me dire bonjour sans intérêt.
J'en avais déjà parlé, je ne supporte pas ceux qui ne viennent que lorsqu'ils sont intéressés.
Mais il en existe d'autres qui ne viennent jamais. Ils passent connement devant le bureau et ne rentrent pas. Et pourtant, je fais l'effort d'aller dans le leur et de serrer la main. Il faut croire que la politesse était en option pour leur éducation. Les jeunes semblent plus atteints que le vieux, mais je n'en suis pas sûr.

Pierre a eu tout ce qu'il voulait, mais en début d'après-midi seulement, j'étais débordé le matin.

Nous glissâmes

C'est assez marrant, si c'est permis de dire ça, j'ai pris un jour d'avance sur les chutes.
Je suis tombé tout seul le mardi, ils sont tombés par douzaines le mercredi.
Je suis retourné mercredi aux urgences du Tonkin pour faire inscrire les soins prodigués et les montants correspondants. Autant la radiologie était déserte, autant le couloir des urgences débordaient de personnes en attente de triage. Je n'ai pas attendu, je repasserai... demain peut-être.
Au boulot, nombre de collègues ont raconté leur déboire du mercredi, qui dans des chutes, qui dans des glissades, qui dans des embouteillages monstres. Certains ne sont donc arrivés que pour l'après-midi. Une chance que les plus jeunes enfants n'avaient pas d'école !

mardi 13 janvier 2009

Citation

"Tous les hommes séduisants sont de l'autre bord". Dans l'épisode "Agatha Christie mène l'enquête" de Doctor Who.

Ce cri de désespoir est sur certaines lèvres, qu'elles soient masculines ou féminines.

Cet "autre bord" peut recouvrir bien des situations mais désigne un espace inaccessible bien que proche. C'est rageant mais salutaire, car pouvoir tout obtenir provoque vite un vide existentiel.
Et puis, combien de temps un homme reste-t-il séduisant un fois qu'il a séduit ?
C'est cet espace qui permet encore la séduction, cet autre bord.

Plus de mal que de peur

Je m'étais bien promis de ne pas le faire, mais la chair est faible.
Ce matin, vers 8h45, en pleine rue, je me suis cassé la figure.
Une des roues du vélo'v est restée bloquée dans un rail de tram, le vélo a glissé, je me suis étalé sur la chaussée. Pour un peu, une voiture aurait pu m'aplatir au passage.
Je rassure tout le monde, je suis en vie et de bonne humeur. J'ai juste un peu ou assez mal au genou droit. Un passage aux urgences du Tonkin n'a rien révélé de cassé. Ces urgences sont vraiment efficaces, bravo.
J'arrête tout de suite les gens qui disent "il n'avait pas qu'à rouler sur les voies du tram", car à cet endroit, ce sont les rails d'une voie de garage, juste au bord de la station vélo'v. Pas moyen de passer ailleurs. A chaque fois que je les traverse, je fais attention, mais ce matin, le froid, la circulation m'ont fait baisser la garde.

Merci de ne pas me plaindre, cet épisode m'a permis d'échapper à une réunion qui me gavait grave. Excuse que mes collègues n'ont pas hésité à souligner.
Merci à ma femme qui a pris sur son temps pour me voiturer et rester avec moi dans les salles d'attente.
Merci au soleil d'avoir adouci ce jour dont la marque est actuellement sensible sur mon pauvre genou droit.

Tout ça ne m'a pas empêché de travailler. Mais une fois à la maison, je n'ai plus rien fait, comme un contrecoup du choc.
Il va me falloir patienter pour retrouver une bonne maniabilité du genou, c'est bien ce qui me gêne le plus.
On verra bien demain matin dans quel état je serai.
Mais je prendrai la voiture, c'est forcé.

lundi 12 janvier 2009

Ostéo



A force d'avoir mal à l'épaule droite, je me suis décidé à prendre rendez-vous chez un ostéo. Je ne le connaissais pas, et après avoir attendu une demi-heure, un quart d'heure avant l'heure et un après, je fus reçu par un homme mignon tout plein, au regard bleu charmeur et énigmatique.
Je lui raconte mon histoire de douleurs ("je souffre !!") qu'il écoute en posant quelques questions.
Puis il me demande, enfin, de me déshabillé. Je me débrouille pour qu'il précise qu'il faut que j'enlève le pantalon. Me voilà donc en slip et chaussettes devant un bel inconnu. Situation assez inédite, sauf chez le kiné, le médecin, l'ostéo. Lui est resté vêtu.

Et c'est parti pour les palpations, impositions des mains, caresses, manipulations. Rien de bien excitant, même si mon genou est quelque fois coincé par une de ses anches.
Cet homme doux m'aura quand même fait souffrir et serrer les dents. Très passagèrement.
Interdiction de faire du roller pour quelques jours. Tant pis.

Ce soir, je sens que mon épaule va mieux, mais je ne pense pas que tout va disparaître comme ça. Encore patienter.

Étouffant



L'air est tellement pollué à Lyon depuis quelques jours que la préfecture à baissé de 20 km/h les limitations de vitesse et demandé aux personnes fragiles de rester chez elles. Bien des personnes ne sont pas au courant, comme cette collègue de travail qui vient pourtant en voiture.
C'est visible, nous pataugeons dans la purée de poix, pratiquement opaque, qui masque complètement le soleil. Du soleil, nous avons pu en avoir dans la journée, de quoi réchauffer les couennes.
Pas de vent, que des miasmes.

Ça ne m'intéresse pas

Qui a dit ça ?
Je crois bien que c'est moi.

Nous étions en train de papoter un café à la main, P, G et moi.
Mon tour arrivé, je me suis fendu d'un "le cul ne m'intéresse pas".
P a eu un blanc, mais G a aussitôt repris plus fort "Fred, tu entends ? Le cul n'intéresse pas J !".
Il faut dire qu'on raconte que Fred a turlupiné Phil dans une voiture à un feu rouge. Une histoire qui me paraît encore floue aujourd'hui. Fred a dû grommeler dans son bureau, à moins qu'il ne fut déjà occupé.

Bon, pour tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi j'ai dit ça, voilà un bout d'explication.
Je décrivais comment, le matin, je suis obligé de racler le givre de la selle du vélo'v mais que le froid sur mes fesses ne me gênait pas. Mais voilà, j'ai utilisé une autre phrase.

Est-ce un lapsus à contrario ? Je vais faire un peu plus attention le matin à ne pas dévoiler mes arrières.

Cas de conscience

Faut-il tout dire ou laisser deviner ?
R me demandant des précisions sur ce que j'ai écrit ici, je pense que je dois en faire profiter les autres.

L'expression recherchée était "la bite et le couteau", que, personnellement, je ne trouve pas très belle à utiliser en société. Mais par souci de culture et de langue française, j'en parle quand même.

On peut dire faire un travail avec la bite et le couteau, lorsque les moyens sont réduits au plus simple. Quand on n'a rien, on a au moins une bite (réservée aux hommes) et un couteau (pour tous et toutes). Cette façon de présenter me semble issue du milieu militaire, mais je n'en mettrai pas bitebinette à couper. Mais cette expression, pour ma part, me fait penser aux hordes de conquérants qui n'usaient pas que de leurs couteaux pour s'approprier un pays, mais aussi de viols laissant derrière eux des enfants imposés. Image pas très agréable.

Dur dessus, mou dessous

Cette fois, plus de doute, il fait très froid !
JE², souhaitait jeter un œil au lac du parc de Miribel pour voir toute cette étendue d'eau entièrement gelée.
De la glace, on en a vu, mais pas autant qu'on aurait pu. Un brouillard était venu masquer le soleil et l'horizon.
Cela ne nous a pas empêché de marcher sur l'eau ®, et j'étais un peu impressionné par la transparence de la couche. Certes, cette couche n'était pas si épaisse que ça puisqu'elle a émis un crac au moins une fois.
Nous avons joué avec les poissons, qui ne peuvent pas faire de marche arrière, et nous avons lancé des cailloux juste pour entendre cette petite musique que la glace fait quand elle est caressée.
Sur le haut de la berge, les coureurs à pied faisaient leur parcours matinal. Oh, comment font-ils pour ne pas avoir froid en collant moulant ?

Voici quelques photos de ces lieux.


Petit pois sur l'eau



Pas très épais


Ils frétillent de la queue


Je marche sur l'eau ®

jeudi 8 janvier 2009

Outillé

Hier soir, nous tirions les rois à la chorale.
Au moment de faire des parts, pas de couteau. Un couteau est demandé aux uns et aux autres.
Je me retrouve devant le gars qui doit faire les parts et lui dit :
"j'ai toujours la première partie de l'outillage sur moi, mais je n'ai pas de couteau".
Il a ri et rougit.
Un couteau est enfin arrivé. Le reste était déjà là.

Je paye à boire à celui qui a ri.

Et si on faisait une balade ?

Je ne sais pas ce qu'il lui a pris aujourd'hui, mais il était en manque de compagnie.
Une première fois, il est passé me voir, mais je discutais déjà avec une collègue, de boulot et des changements d'organisation.
Il est repassé un peu après, il voulait bavarder.
J'étais en train de bosser, mais je ne me suis pas soustrait.
Depuis quelques temps, il s'est adouci. C'est vrai qu'un jour, tout simplement, je lui avais dit que je le trouvais agressif. Cela l'avait faire rire, jaune, et pendant de longues semaines, il me l'avait renvoyé dans la gueule en se moquant de moi.
Et puis, à l'automne, je lui ai apporté de ces citrons qui poussent au parc et qui sentent si bon.
Puis, il faut croire que l'odeur des citrons a chassé son attitude machiste, car, oui, il s'est adouci sans se ramollir.
J'ai accepté de faire une balade au parc avec lui. La conversation était correcte, il ne voulait plus rien me prouver, il était tout bêtement lui. Et c'était, enfin, reposant.
Je l'ai emmené dans les grandes serres, dans le vieilles serres, histoire de rester au chaud. On a vu les cyclamens, les camélias, les pélargoniums odorants qui embaument les mains, les plantes carnivores, les coureurs en tenue si moulantes et au regard si appuyé.
Ce fut un moment sympa, un moment auquel je ne m'attendais pas. J'espère qu'il gardera cette attitude à l'avenir, mais je ne souhaite pas qu'il prenne l'habitude de venir se balader avec moi. Non non.

En relisant ce qui précède, une histoire me revient en mémoire. Je ne sais pas si on peut en tirer un parallèle.
Quand enfant j'allais passer des vacances chez mon père, nous allions chez les parents de Paulette, alors locataire dans une grande propriété dans la campagne. Il y avait plusieurs chiens dont un petit à queue en panache. Il était toujours à aboyer au bout de sa chaîne et lorsqu'il était libre, il n'avait de cesse de mordre mes talons. Je me méfiais de lui et je ne comprenais pas pourquoi il était aussi méchant.
Un jour qu'il était attaché, ne risquant pas de me faire mordre, j'ai essayé de le caresser. Pas moyen. Jusqu'à ce que je trouve un os rongé qui traînait dans une gamelle à côté et que je le lui donne. Je ne pensais pas que le chien le prendrait mais il le fit et se mit à le manger. J'en profitais pour le caresser, ce qu'il me laissa faire. Il était content et remuait la queue.
Depuis cet épisode, banal, il n'essaya plus jamais de me mordre et me fit toujours des fêtes. Nous étions devenus de grands amis. Ce qui me paru normal et merveilleux à la fois.

Pour ne rien dire

Le langage entendu aujourd'hui est souvent ponctué d'expressions toutes faites et à la mode.
Des expressions qui sont en vogue et qu'il semble de bon ton d'en user et d'en abuser.

Voici celles qui me frottent les oreilles :
En tout premier : il faut savoir que. Une spécialité des journaleux, surtout ceux de canal +. Mais pourquoi doit-on savoir puisque le secret ou l'essence même de la science va nous être révélé dans la suite de la phrase. Un bout de phrase qui impose et devient une lapalissade. Comme pour se rendre intéressant et combler le creux du discours. Du vent, vous dis-je.
à la base. Est-ce que cela vient de "à base de" pour indiquer le principe d'une chose ou d'un concept ? Toujours est-il qu'on peut l'entendre à toute les sauces lorsqu'il s'agit d'expliquer un changement.
entre guillemets. Accompagné d'un signe des index et majeurs des deux mains, formant des crochets de vipère. Comme il est amusant de constater combien ces éléments typographiques, donc utilisés pour l'écrit, sont repris à l'oral et mimés à grand renfort de gestes. Un peu théâtrale, sans pour autant renforcer le discours.

Avec ces quelques mots tout faits, on peut facilement discuter avec les autres. On devient intéressant puisqu'expressif. Sauf que le sens des propos n'en est pas plus explicite.
Autant dire que je m'en passe.

mercredi 7 janvier 2009

Les guibolles

Tout se paye et ma marche forcée d'hier commence à me le rappeler. J'ai un tantinet mal à quelques muscles des jambes qui ne se manifestent qu'au début des vacances, quand la dune se gravit sous le soleil.

Aujourd'hui, froid glacial et ciel de plomb. Une cata !

Heureusement, R chauffe son appart, contrairement à moi puisque nous sommes en EJP.
R a dû me trouver très très bavard ce midi. Il avait pourtant plusieurs choses à me raconter. J'espère qu'il a pu glisser l'essentiel. Par contre, il n'aime pas que j'écrive sur certains sujets, ou autrement dit qu'il lise ce que j'en écris. Je comprends.

Le temps a encore passé trop vite. Mais ce fut excellent.

mardi 6 janvier 2009

On les tire même au boulot !

En passant dire bonjour à mes collègues de travail, ceux qui ne viennent jamais me dire bonjour, j'ai bien vu la galette des rois sur un bureau. "Non, pas moi ! Pourvu qu'on m'oublie !".
Pan !
"J... ! viens pour la galette !"
M...ince !
Pas moyen d'y couper, je suis allé les rejoindre pour avaler un morceau énorme. J'en ai profité pour discuter avec M qui reprend le travail à mi-temps après le traitement d'un cancer du sein. J'étais content de la voir.
Heureusement, je n'ai pas eu la fève. Ouf !

Vive les profs !

Vous pouvez remarquer combien le titre est orienté et caresse dans le sens du poil une certaine catégorie de travailleurs.

Ce soir, c'était le marathon des profs au lycée de S², qui, je le rappelle, est en première.
Un marathon des profs, c'est une suite de rendez-vous pour des rencontres en bugne à bugne entre parents et profs. Pour l'occasion, S² était de la partie, car je trouve bien plus intéressant qu'il entende, lui, ce qu'ils ont à dire de son travail et du reste. Car avec S², le reste a vite surgit sous les remarques amusées, comme pour du bavardage et une présence bien vivante parfois.
On ne va pas s'en plaindre.

Je suis arrivé en retard pour le premier prof. Car, chose connue, la pétasse de service demande de l'assistance alors que je dois partir. Elle excelle dans ce domaine, ce doit être le seul.
J'ai donc dû me dépêcher, faire de la marche forcé, pour arriver dix minutes trop tard.
S² m'attendait dans le couloir du deuxième, la liste des rendez-vous dans la main. Pour le premier, c'était râpé, je crois qu'on a filé direct au troisième.

Ce fut donc, pour commencer, la prof de math. Et c'est une des matières où S² s'est vautré dans la fange ce premier trimestre. Il en connaît les raisons, la prof non, de toute évidence. Elle m'a paru assez immature. Je lui ai demandé de suivre S² de plus près et de regarder son cahier. Elle peut le faire, elle n'a que 17 élève dans ce cours. En l'écoutant, j'ai saisi l'autre origine, mineure, de son désintérêt pour les maths. Il faut continuer à redresser le cap.

Puis, on a vu le prof de méca, un homme replet et jeune d'esprit, amusant, captivant, vif, que S² adore. D'ailleurs, S² est dans les plus hautes notes avec lui. Alors, comme tout baigne, y compris ce fameux TPE, j'ai parlé des maths. Il s'est fort bien exprimé sur le sujet, appuyant mes théories. Il a même déclaré que j'avais raison ('manquerait plus qu'il dise que j'ai tord !) et aussi que l'anglais est une langue morte. Ça, c'est son côté déconneur que ses élèves apprécient. Je dois lui donner des tuyaux sur powerpoint.

Puis, nous avons vu, dans le désordre, la prof d'allemand que je n'ai pas compris quand elle a dit quelques mots en ... allemand tellement elle parlait vite et dans sa barbe (non, elle n'en a pas en réalité).
La prof d'anglais, un moulin à vent qui parle pour ne rien dire, mais qui parle quand même. En fin de conversation, on se demande encore où est passé le temps et comment tout ce vide est parvenu à rentrer dans la tête. Un grand rien derrière un rideau de gestes inutiles. J'ai oublié de lui dire que le prof de méca avait dit que l'anglais était langue morte. Je me demande s'il ne pensait pas à elle.

Nous avons vu aussi celle que j'appelle la bonbonnière depuis la fameuse réunion de rentrée. Elle enseigne le français. Elle est fidèle à son image dans son tailleur Coco Chanel, avec son chignon, avec son maquillage désuet. Le pire est lorsqu'elle parle. Sa bouche dessine régulièrement un cul de poule, comme pour cacher les dents avec les lèvres. C'est énervant et on voudrait bien qu'elle crache ce chewing-gum ou son dentier. Bref, on fait avec. Sauf qu'en début d'année elle avait annoncé la mise en place de fiches de lectures pour les textes qui seront présentés au bac. Voilà, nous sommes en janvier, déjà cinq textes sont au tableau de chasse et point de fiche de lecture. Je lui ai demandé si ce n'était pas l'Arlésienne, puis j'ai obtenu qu'elle fasse une présentation du contenu de la fiche de lecture à ses braves élèves. Je connais trop bien S², il n'en fera pas la tranche d'une si on ne lui met pas le stylo dans la main. D'autant qu'elle leur avait fait un cours sur la prise de notes qui avait bien plu à S². Elle aussi, elle peut y arriver ! Merci madame et au revoir. Vite, un cierge pour le bac de français !

Celui qui m'a le plus fait plaisir, c'est le prof de physique. Un grand gars au visage rouge barré d'une moustache et au mains calleuse qu'on devinait travailleuses. Un terrestre de toute évidence. Il a très bien compris S², le trouvant intuitif et pas assez bosseur, l'encourageant et lui indiquant précisément ce qu'il devait faire pour atteindre le 17 convenant à son génie. Bon, d'accord, à chaque fois je demandais du concret pour ce qu'il fallait faire en terme de travail à la maison. Et aussi une autre couche sur les maths et leur rapport au monde réel.

En résumé, je dirais que ces profs s'en sortent plutôt bien mais que certains manquent de direction. Enfin, je ne me plains pas ni ne les blâme. Ils m'ont plu.

Nous sommes repartis, S² et moi, descendant le grand escalier en pierres du lycée (ça j'adore !), puis en courant un peu pour choper le bus. Il faisait très froid et la neige s'accrochait dans les creux du goudron. Nous avons retrouvé la chaleur du foyer, où on nous a prié de donner un compte-rendu de ce marathon des profs. Je ne vais pas recommencer, vous pouvez repartir plus haut dans le texte.
Ce n'est pas moi qui ai eu la fève, cette année non plus je ne serai pas le roi. Mais la galette à la frangipane était succulente !

lundi 5 janvier 2009

Retour au boulot

Nouvelle année et reprise du boulot imposent des rituels socialement convenus.
Je ne m'y suis pas soustrait aujourd'hui et me suis fendu d'un "bonne année !" à la place du bonjour matinal.
Heureusement, comme dans les montagnes, les autres répondaient en écho, avec des variantes dont la plus remarquable a été "mes meilleurs vœux".
Franchement, je n'ai pas de mal à discerner le vrai du faux. Tous les souhaits ne sont pas authentiques et encore moins spontanés.
Voilà l'exemple typique de ce qu'il faut faire par obligation sociale sans échappatoire possible. On y croit encore moins qu'au père noël. Mais on se doit de le faire.

Les plus vieux insistent étrangement sur la santé. Comme pour conjurer un mauvais sort ou par pure expérience de défaillances passées.
Les plus jeunes préfèrent parler de bonne(s) résolution(s), comme pour s'absoudre déjà des turpitudes à venir auxquelles ils aspirent avidement.

Et moi (, pauvre de moi) j'évite les bonnes résolutions, car je sais bien que je ne veux pas me repentir. Mon œil est par contre attiré, tout juste à peine dans la périphérie, par une bonne santé, car une très bonne mutuelle ne suffit pas à nous préserver des maux du corps ou de l'âme.

Alors quoi, faut-il réellement souhaiter quelque chose, comme si un souhait pouvait se réaliser ?
Une bonne année, c'est bon à dire, en attendant qu'elle passe et advienne, bonne ou mauvaise ou incomplète. C'est bon à entendre, on se met dans un flot de pensées positives. On jette un regard ouvert sur l'avenir.

Tirer les rois

C'est amusant cette tradition que nous avons de "tirer le rois".
On pourrait croire, à l'entendre, qu'il s'agit d'une chasse particulière et qu'un certain gibier est tiré au fusil. Mais non, c'est complètement pacifique.
Cela ressemble bien plus à un tirage au sort, puisque c'est celui ou celle qui sera tombé sur la fève, en mangeant sa part de galette ou de brioche, qui sera désigné roi ou reine.

En fait de quel roi s'agit-il ?
Certainement pas des rois-mages, car ce n'étaient pas des rois, juste des mages.
Je pense plutôt que le roi à désigner est une métaphore du roi des Juifs fêté en ce jour.
Une façon de refaire le geste des mages qui cherchaient le nouveau-né et qui l'ont finalement trouvé.
Une façon aussi d'affirmer que cette royauté, non terrestre, est donnée à tous et chacun.

dimanche 4 janvier 2009

Epiphanie

Dieu se manifeste en ce nouveau-né.

Les mages viennent l'adorer. Ils cherchent le roi des Juifs, et pourtant, le roi c'est Hérode. Il est puissant et tout Israël lui obéit. Il décide, manigance, impose, manipule.
Les mages ne sont pas les acteurs, ils ne font que suivre une étoile, répondre aux questions d'Hérode, obéir aux songes. Ils sont paisiblement déterminés à adorer le nouveau roi en ce bébé.
Voilà, ils le trouvent, l'adorent et lui font leurs cadeaux, puis s'en retournent.

Voici donc deux visions du monde, peut-être même deux mondes qui se touchent pour que nous passions de l'un à l'autre. Le monde de l'esclavage et le monde de la liberté. Subir et chercher.
Tant de paradoxes, tant de différences. Toutes ces incongruités qui font nos vies.

Un enfant et une mère, des hommes prosternés, des présents, des parcours.

samedi 3 janvier 2009

La blanquette de veau

Recette facile, préparation simple.
Une fois ma douche prise, je m'y suis mis. Il faut 20 minutes dans la cocotte, c'est peu. Mais c'est sans compter sur le retard imprévu des invités. La blanquette a cuit et recuit, la sauce à mijoté et s'est veloutée.

Finalement, plus tard, assez tard, ils sont arrivés, s'excusant du contretemps. La voiture avait fait des siennes, ils nous avaient prévenus.
Nous avons pris l'apéro ensemble puis nous nous sommes attablés. La salade saumon était la bienvenue.
Ils étaient là tous les deux, enfin, pour moi, surtout elle. Vieillie, vieille mais pas âgée derrière ses grandes lunettes et ses cheveux blondis.
La blanquette fut succulente, le veau fondant et la sauce blanche aux morilles onctueuse.
Il attendait les pâtes avec bonheur, elle n'a pas manqué de le lui rappeler.
Elle commence vraiment à moins entendre, ce qui donne parfois des conversations décalées. Mais elle persiste à parler de ce qu'elle a vu ou vécu, faisant fi des autres. Je suis presque habitué.
Plusieurs fois, je l'ai regardée du coin de l'œil, juste "pour voir". Ce que j'ai vu ne m'a pas ému, juste un peu déçu ou envieux. Je sais, les sentiments contradictoires sont monnaie courante à son sujet.
Le fromage m'a trouvé chez les abonnés absents.
La tarte aux pommes, minutieusement faite, nous a tous satisfaits.
L'après-midi était plus qu'entamée lorsque nous avons bu la tisane. De la verveine pour nous deux.
Nous avons poursuivi en discutant, en cercle familial. Les enfants, enfin les garçons, étaient aussi là, prenant part aux anecdotes. Ça m'a fait plaisir.

Puis, il a bien fallu qu'ils partent. Sans oublier leurs cadeaux et leurs manteaux.

Depuis deux ans, j'essaie de renouer, mais c'est dur. Comme un tendon coupé.
Bref. J'ai la sensation d'avoir accompli un certain devoir filial. Sans conviction aucune.

Cela faisait longtemps que je n'avais fait de blanquette de veau.

Vu au journal

Une fois n'est pas coutume, je n'ai pas zappé lorsque le journaliste faisait le bilan du match. Non, je l'ai laissé parlé et j'ai maté les mecs dans le vestiaire. Quelle bonne idée que de faire son blabla dans le vestiaire.
Un premier mec est passé en maillot de bain, puis un deuxième, entièrement nu. Long plan, long vestiaire, belles fesses en mouvement.
Ah, je me demande si je ne vais pas regarder plus souvent les après-matchs.

Plantes carnivores

Depuis plusieurs mois, je voulais rempoter mes plantes carnivores. Leur bocal était devenu trop petit pour leur population.
La première opération, la plus compliquée, a été de trouver de la tourbe blonde. J'estimais qu'il me fallait environ 10 litres de tourbe, et tout ce que je pouvais trouver chez les vendeurs de plantes étaient des sacs de 150 litres ! Sur le net, les 10 litres revenaient bien trop chers à cause du coût du transport. Je me suis résolu à acheter un petit sac de 120 litres pour moins de 9 euros.
La deuxième opération a été de récupérer un bouchon de liège pour fermer le trou de la bonbonne. Ma femme en a ramené de la bonne taille.

Jeudi premier janvier 2009, j'ai attaquer les opérations.
La nouvelle bonbonne était toute propre, j'ai mis une bonne couche de tourbe au fond, accompagnée de quelques billes d'argiles. Puis, j'ai versé de l'eau distillée, mais je n'en avais pas assez pour tout mouiller. Les plantes carnivores doivent en effet tremper dans l'eau.
J'ai ensuite enlevé une par une chaque plante de leur bonbonne pour les disposer dans une assiette avec de l'eau. Les droséras ont de longues racines noires assez raides et les pinguiculas n'ont que de petites radicelles blanches. Elles ne se ressemblent vraiment pas.
J'ai donc attendu le lendemain d'avoir trouvé de l'eau distillée pour poursuivre la transplantation.

La tourbe une fois bien mouillée prend une couleur plus foncée. Les droséras ont pris une place un peu plus élevée, plongeant leurs racines plus profondément, alors que les pinguiculas ont tapissé le creux pour tremper le plus possible dans l'eau. Elles ont perdu quelques feuilles au passage, elles s'avèrent très fragiles. Ce n'est pas une perte, il suffit de les reposer dans le tourbe pour que de nouvelles plantes repoussent. C'est un moyen astucieux que ces petites plantes ont pour se reproduire. J'ai remis de l'eau et replacé la bonbonne dans ma chambre.

Et voilà le résultat :


Les pinguiculas sont à gauche, les droséras à droite. J'espère que les pinguiculas, flottant presque dans l'eau, se mettrons à fleurir comme celles du parc, faisant de petites fleurs bleues au bout d'une longue hampe.

jeudi 1 janvier 2009

A l'an qué vin !

Je traduis : bonne année 2009 !
C'est classique et de bon ton, et ça change du bonjour habituel.

"A l'an qué vin !" : en levant nos verres, on fait bon accueil à la nouvelle année.

Hier, soirée chez des connaissances, en petit comité de six personnes. Deux autres couples, simples et accessibles.
Nous voici donc, ma femme et moi, vers le cours de la Liberté, à chercher une place de parking sous la pluie froide et dans la nuit. Un couple de jeunes s'abritaient sous un parapluie pour protéger des cheveux roses. Nous avons gravi les étages d'un des grands immeubles bourgeois pour entrer dans un appartement aux belles proportions. Rien de bien moderne, parfois assez disparate dans les décorations et les éléments architecturaux.
Nous avons chacun amené une partie du repas, pour nous ce fut l'apéritif. Ma femme avait donc fait petits fours et feuilletés. J'avais opté pour un Gewürztraminer vendanges tardives année 2000 que nous avons en fait dégusté avec les fruits de mer. Il était tout à fait génial, d'abord par sa belle couleur dorée, puis par son parfum sucré et doux.
Je me suis laissé tenter par les huitres qui, ma foi, sont bien passées, poussées par les écrevisses.
Une assiette de champignons-riz et quelques poulets plus tard, il était déjà minuit.
Cris et pétards dans la rue, bises et poignées de mains dans la maison, l'année nouvelle était arrivée.
Il me fut impossible de goûter au fromage. Mais j'ai accepté une tranche d'une belle bûche en robe chocolatée baignée de crème anglaise. Slurp !
Nous avons fini autour d'une table basse, buvant de la tisane.
Point de jeux idiots, que des discussions, quelques rires, des souvenirs évoqués, des nouvelles du travail de chacun, quelques indications sur les aventures des enfants. Des échanges sympathiques qui nous ont menés d'une année à l'autre.

Nous sommes rentrés après S², puis levé vers dix heures. Bizarrement, j'avais faim. S² a émergé malade et sa mère a dû changer les draps. L'alcool et certains mélangent ne lui ont pas réussi. Il faut bien faire son expérience, paraît-il.

Le concert du nouvel an s'achève, je reprends les vœux de Daniel Barenboim concernant la paix et la justice, au Moyen-Orient et ailleurs.

Allez hop ! C'est reparti !