dimanche 25 janvier 2009

Dernière communion

Voilà des évêques ordonnés par un autre évêque, sans l'accord de la hiérarchie catholique.
S'en suit un excommunication de l'Église catholique de ces cinq personnes, le 30 juin 1988.
Cela paraît somme toute logique, s'ils ne suivent pas les règles du jeu, il est normal de les exclure, c'est d'ailleurs prévu par la règle.

Mais les choses ne s'arrêtent pas là. Le pape meurt, un nouveau pape, venu du plus profond du temps, est élu.
Ce pape-là, amoureux plus de la Tradition que de l'Église, vient d'annuler l'excommunication des quatre évêques encore vivants aujourd'hui. Enfin, sont-ce vraiment des évêques ?

"Par les fonctions expressément accordées par le Saint Père Benoît XVI, en vertu du présent Décret, je relève les Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta de la censure d'excommunication latae sententiae déclarée par cette Congrégation le 1er Juillet 1988, tandis que je déclare privé d'effets juridiques, à partir de la date d’aujourd’hui, le Décret émis à cette époque." Extrait du décret, Card. Giovanni Battista Re, Préfet de la Congrégation pour les évêques.

Assuré que les dissidents souffrent énormément de leur exclusion, le Pape en a eu pitié, conforté par la soumission sans défaut de ceux-ci au siège pontifical romain.

Qu'en penser ? Soit il s'est fait rouler dans la farine servant à confectionner les hosties, soit, ce qui serait méprisable, il est de leur côté, partageant aussi leur point de vue.
Parce que, Monsieur Fellay insiste sur sa mission dont il dit "Notre unique objectif est la restauration de la doctrine traditionnelle au sein de l’Eglise catholique." dans une lettre qu'il envoie à la télévision suédoise. Qu'est-ce à dire ? Que la doctrine actuelle de l'Église, et notamment depuis Vatican II, est défectueuse ? Il semble bien que oui.

On se rend alors compte, si cela ne l'avait pas été fait, que le Pape actuel est bien le conservateur annoncé et que ses penchants pour une église papiste reviennent bien sur le devant de la scène.
Que penser de la justification énoncée dans le décret : "Sa Sainteté Benoît XVI - sensible comme l'est un père au malaise spirituel manifesté par les intéressés à cause de la sanction d'excommunication et confiant dans l'engagement exprimé par eux dans la lettre citée, de n'épargner aucun effort pour approfondir les questions encore en suspens dans des entretiens nécessaires avec les Autorités du Saint Siège, afin de pouvoir parvenir rapidement à une solution pleine et satisfaisante du problème posé à l'origine - a décidé de reconsidérer la situation canonique des Évêques Bernard Fellay, Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galarreta consécutive à leur consécration épiscopale." ?
De facto, il les reconnaît comme évêques et se positionne comme un père. Un père bien partial aujourd'hui.

Voilà donc la suite logique de la remise en place du rite tridentin, à la demande d'ailleurs de ces mêmes personnes. La boucle est bouclée. A quand la remise en cause de Vatican II ?

Je trouve qu'en cette occasion, le pape s'est fourré le doigt dans l'œil, car il a choisi de privilégier les brebis non repentantes aux brebis fidèles. If fait fi de toutes les personnes qui œuvrent pour l'Église et qui y vivent. Il les insulte par un tel mépris. Sous prétexte de communion, il divise et prépare le terrain à un vrai schisme. Il pousse hors de l'Église tant de personnes pour n'en garder que celles qu'il a choisi.

Nos évêques, frileux, ne diront rien, la hiérarchie couvrira les contestations sous une chape de propos bêtifiants. Donnant une occasion de plus de ne pas leur faire confiance. Tristes sires.

Lors de son élection, je laissais, à Benoît, le bénéfice du doute, car on ne juge un arbre qu'à ses fruits. C'est fait, les fruits sont là. Ce pape n'est pas le mien. Quelle déception !

3 commentaires:

Calyste a dit…

Je crois avoir entendu que l'archevêque de Paris a déjà manifesté son désaccord, et de façon assez claire, semble-t-il. Attendons le positionnement de Barbarin. Mais viendra-t-il? J'en doute. Je suis d'accord avec toi: ce mépris provoquera sans doute encore plus de scissions et de départs de l'Église.
Nous voilà bien sérieux ce soir!
Bises, R.

Calyste a dit…

Erreur de ma part: d'après ce que j'ai entendu à la radio ce matin, ça ne devait pas être l'archevêque de Paris, mais un cas apparemment bien isolé. En attendant, nos évêques français tentent d'expliquer, assez embarrassés, que c'est une ouverture et en aucun cas un retour en arrière par rapport à Vatican II. A qui va-t-on faire croire que "vade retro", ça veut dire "viens ici"?
Bises,R.

JaHoVil a dit…

Tu verras, pas un n'osera dire ne serait-ce qu'une once de vérité.
Bises, J.