lundi 22 novembre 2010

Point de vue

Je termine avec soulagement une campagne de tests pour un client.
Enfin, c'est la fin de cette torture !
Car faire des tests, ce n'est rien moins que devenir un bête automate décervelé. Pas de plus-value, pas de construction, de réflexion, d'imagination. On exécute et puis voilà !
Aujourd'hui, j'ai découvert que le blanc voulait dire noir, suivant le point de vue qu'on adoptait.

Alors les laveurs une chiralité ou un anacyclique ?
Par exemple, Ok se lit Ko de droite à gauche. C'est ce qui se passait avec le résultat des tests. Suivant ce qu'on penche la tête à droite ou à gauche. On aurait aussi pu jouer à pile ou face.
En chimie, on trouve les molécules chirales, en français cela s'appelle un anacyclique.

Ah, j'en ai râlé ! des journées entières à détester ces tests. Heureusement, je vais faire une parenthèse salutaire en me plongeant dans des logiciels de gestion de dictionnaire.
Ce seront d'autres qui profiteront de mes regards noirs et mes mauvaises humeurs.

dimanche 21 novembre 2010

Dors, mon ange

Le chat s'est couché tard et a dormi d'une traite ! Son homme n'a pas eu cette chance puisqu'il n'a pu s'endormir qu'après avoir lu deux heures dans les wc, le lieu n'étant en fait qu'une seule pièce.
Mais il n'a pas fait que lire, il a aussi regardé dormir le chat, collé contre le bord du lit. Il lui a caressé un pied qui dépassait de la couette verte. Le chat n'a rien senti, rien vu, rien entendu. Étonnant !
Alors, le chat s'est réveillé un peu trop tôt vers 9H30 et est resté tout ensommeillé tout le samedi, se lovant avec volupté sur l'oreiller, à la grande surprise de son homme.

Calme et tranquillité
Le petit déjeuner s'est terminé par une partie de cache-cache où le chat a gagné puisque les nougats ont magiquement disparus dans le paquet de petits pains croquants. Son homme en avait bien assez mangé ! Du nougat dur, en plus !

Puis zou ! retour au lit. Après la douche et le brossage des dents. Les câlins plaisent toujours au chat.

Une longue escapade dans un des nouveaux temples du commerce a permis de découvrir quelques faits à retenir pour la suite :
- le japonais est cher et chiche, c'est ce qui doit faire son manque de clients
- les jouets sont nombreux et tentants et me donnent envie d'en acheter pour mon usage personnel
- la technologie continue ses avancées et ses produits font baver les cartes bleues

Le chat, les boules
La pluie a raccompagnée le chat qui conduisait la voiture de son homme. Le chat ferait bien de faire très attention à rester très policé quand il conduit, car son homme n'apprécie pas les écarts de comportement. Virage, rond-point, feux, feuilles jaunes au sol, parking, puis retour au lit pour regarder la télé. Oui, le chat ne parle pas toujours. Une cuisse de poulet pour deux et un grand verre de boulghour rassasient temporairement le chat et son homme, puis retour au lit pour suivre un zapping et un bout de course-poursuite.

Déjà, il faut remmener le chat chez lui, ce que son homme fait avec grande gentillesse bien qu'il vive ces moments dans une absolue douleur. Là, le chat ne peut pas y faire grand-chose, sinon essayer de détourner l'attention de son homme, car lorsqu'il est suffisamment occupé il souffre moins.

Dure vie que celle du chat qui aime son homme.

Les demoiselles

Pour fêter les deux mois de notre rencontre, mon homme nous a offert un restaurant cher et atypique.
Je ne connaissais pas "les demoiselles de Rochefort", enfin pas comme restaurant. Il paraît que c'est difficile d'y réserver une table, et ce doit être le cas car les salles étaient pleines.
Mon chéri n'a pas voulu que je prenne mon appareil photo, donc je n'ai rien pour illustrer ce billet, et encore moins pour expliquer combien les toilettes sont spéciales puisque je n'y suis pas allé. Là, je m'étonne, mais pas dans le bon sens.

Le rouge est dominant. Tout est surchargé, du sol au plafond. Les lumières sont si tamisées qu'on ne voit guère ce qu'on mange, ce qui est dommage compte-tenu de la présentation que j'ai pu deviner. Tant pis, j'ai préféré plonger dans les yeux bleus de mon homme, spectacle dont je ne me lasse pas et qui supporte la faible luminosité. Nous étions fort heureusement loin de la source de musique et les femmes qui nous entouraient ne parlaient pas trop fort, enfin pas toutes. Elles ont dû bien rire en voyant nos mains qui se retrouvaient sur la table et les rares bisous échangés par dessus le marbre de la table de bistro, mais n'ont rien pu voir de nos pieds qui ne se rejoignaient pas sous la table... de bistro équipée d'une belle barre à cinq centimètres du sol. Tout cela est resté très soft et classe, et le serveur, certainement poilu d'après mon chéri, nous saluait à chaque plat d'un "les garçons" qui m'amusait.

Mon entrée m'a plu, mon plat un peu moins. Je trouve quand même que cette cuisine raffinée est chère et ma chaise n'était pas des plus confortables, ou alors j'y suis resté trop longtemps. Mon homme se délectait de tout, décor et saveur. Je n'ai pas osé lui dire que tout ne m'emballait pas, mais je pense qu'il a deviné. Ne voulant pas le décevoir, je n'ai rien dit. Il était tellement content de m'emmener dans ce haut lieu inaccessible que ç'aurait été idiot de lui montrer une quelconque réticence. Mais je me doute qu'il a dû sentir un bémol chez moi.

Nous avons roucoulé longuement, amoureusement, et j'étais vraiment heureux de me retrouver avec lui après une semaine un peu vide et un homme un peu secoué. Pour montrer mon attachement, je lui avait apporté un bouquet de fleurs vers 13 h, par surprise. Effectivement, il fut très surpris mais imagina immédiatement le pire en pensant que je venais lui dire que c'était fini entre nous. Il est comme ça. Et comme ça, je l'aime. Cette soirée fut donc un moment important pour célébrer ces deux mois de cheminement commun. Comme il avait vendu la mèche au restau, le serveur nous apporta une petite assiette avec une bougie allumée et des bonbons au caramel, tout en chantant "joyeux anniversaire". Il pensait qu'il s'agissait de mon anniversaire... La bougie aurait pu être sur le dessert, mais nous n'en avions pas pris.

Deux mois. C'est court. Lui dit avoir l'impression de me connaître depuis toujours. Ce qui n'est pas réciproque. J'ai passé le cap des questions, je lui fais confiance. J'arrive à vouloir le changer, ce que je ne dois absolument pas faire, ni de front ni par calcul. Il n'empêche que je continue à dire ce que je pense et que nous avons des discussions importantes sur des sujets délicats. On ne dirait pas comme ça, mais il est bien plus sensible que moi et à un spectre de perception plus large que le mien. Je reste admiratif, mais pas envieux, devant sa capacité à réfléchir, à analyser.
Deux mois. Nous sommes loin d'avoir fait le tour de notre relation. Il me demande toujours comment je fais pour le supporter et je lui réponds que je n'en sais rien. Il maintient vouloir vivre avec moi, il persiste à m'aimer, et je ne m'en plains pas, il m'appelle "le chat".
Deux moi. Et cette épée de Damocles, qu'est l'année et demi que dure en moyenne mes vrais histoires. Avec lui, bien des choses sont différentes. D'abord, les expériences passées apportent leur lot de déconvenues et de bonnes résolutions, puis il est si particulier, que je me dis que ça vaut la peine de continuer, vraiment la peine.

Un jour, je pourrai le nommer, mais pour l'instant je préfère garder cela secret. Comme bien d'autres choses. beaucoup d'autres.

jeudi 18 novembre 2010

Et une pizza

Pour la première fois, c'est lui qui est venu manger avec moi. Ce qui lui a coûté puisqu'il a toujours un mal de dos accompagné de vertiges. Mais il a été très gentil, très lui.

Trompes, Paris.
Je l'ai emmené à ma pizzéria favorite et tout lui a plu. Il a même calé sur sa pizza.
Il n'a pas pu dire "je t'aime" comme il le disait tant de fois. Il ne me l'a même pas écrit. Il me dit que sa semaine a été dure sur tous les fronts, ce dont je me suis rendu compte. Je sais que, dans sa tête, il tourne et retourne tout ce qu'il a vu et compris, faisant des déductions bipolaires, soit une chose soit l'autre et qu'en fonction de tout ça, il prend des décisions.
Son dernier sms d'hier soir, pour me faire des excuses, portait sur ce qu'il avait pu dire de désagréable. Je ne peux pas dire que je m'habitue, mais j'ai très vite su relativiser et accepter les pointes qu'il envoie parfois. Il est comme ça. Et il sait aussi très bien en parler, ce qui me permet de comprendre comment il fonctionne.

Coupole, musée Guimet, Paris.
J'ai abandonné bien des réticences que j'avais dans les premières semaines. Je lui fait désormais complètement confiance. Il sait me rassurer, m'expliquer sans manipulation. Il est et restera très singulier, quoi qu'il arrive. J'adore discuter avec lui, même quand le sujet est difficile, me plongeant dans ses beaux yeux bleus.

Il est tellement subtile, qu'il sait quoi me répondre à un sms presque banal. Il sait que je m'inquiète un peu de son apparente froideur. Je suis son chat.

Demain, nous fêtons les deux mois de notre rencontre. Je reste amoureux, assoiffé de lui. Il tient à ce que ce soit une soirée très classe et romantique, il a donc réservé dans un endroit sûrement très cher. A mon grand dam, car je suis toujours mal à l'aise avec le luxe. Je vais me faire beau et vais laisser pétiller mes yeux. Avec facilité quand je le regarde. Par contre, il n'est pas dit qu'il ne soit pas déçu de cet endroit dont il m'a caché le nom et même la fonction. Il est comme ça, et je l'aime aussi pour ça.

mardi 16 novembre 2010

Nuit en semaine

Après une aussi longue période sans se voir, pensez donc : quatre jours, nous avons passé le dimanche après-midi ensemble.
Le seul point noir était un mal de dos qu'il avait chopé le jeudi matin devant son boulot et qui ne le laissait pas tranquille. Nous avons tenté une balade à pied sur les quais du Rhône, mais il n'a pu allé bien loin sans éprouver douleurs et nausée. Nous sommes donc rentrés pour papoter, se câliner et manger des gaufres.
Ça, j'en ai déjà parlé...

Anges dans le Marais, Paris.
J'attendais donc avec curiosité le lundi soir pour cette grande première de passer une nuit avec lui en pleine semaine. Coucher tôt, lever tôt.
La soirée fut couci-couça. Je n'étais pas vraiment à l'aise, mais je ne sais pourquoi. Il l'a remarqué. J'étais, d'après lui, comme absent. A se demander si je ne regrettais pas d'être là.
Lui souffrait toujours de son dos, mais il a tout fait pour ne pas que cela nous gêne et a maîtrisé les horaires comme un chef. Il faut dire que je lui avais mis la pression car je lui avais dit que je ne dormirai jamais chez lui en semaine si je travaillais. Là, il ne fallait pas que ça rate ! Tout devait être parfait.

Attablés dans un café, Paris.
C'était sans compter sur une contrainte très particulière qui est venue se rajouter à nos dépends : une livraison à réceptionner entre 7h15 et 8h15 à la maison. Oups ! Et pas question de compte sur S² qui devait partir vers 7h15 justement. Sauf que finalement, S² est resté au lit jusque vers 9h, sans se soucier de moi et donc sans me prévenir pour me dire : écoute mon petit papa chéri, tu n'as pas besoin de te lever à 6h30 pour être là car je suis à la maison. C'est vrai, les sms sont faits pour les chiens et je n'en fait pas partie. Il commence à me chauffer sérieux le S². Pour enfoncer le clou, le livreur n'est pas passé...
Par contre, j'en ai profité pour montrer mon chez moi à mon mec, et prendre avec lui le petit déj. Un mec pas en forme du tout, complètement malade de s'être levé si tôt, "en pleine nuit". Il a aimé l'appartement, même si la déco ne lui convenait pas. Il a réalisé que je ne pourrai quitter tout ça pour lui, pour aller vivre dans les lieux sombres qui sont les siens. Je crois qu'il a raison. Il a vu ce que représentait la construction de toute une vie, même si elle paraît très basique. Du coup, il en a été encore plus malade. Ce sera un sujet de discussion. Mais cela me navre pour lui, pour nous.

Je l'ai raccompagné à son boulot, vu l'état de son dos, et cela m'a fait plaisir. La journée de boulot s'est ensuite traînée et mal passée.

Je ne sais pas encore pourquoi il m'a écrit tout à l'heure "Excuse moi J". A suivre.

dimanche 14 novembre 2010

Semaine de vacances

Voici une semaine hyper chargée qui se termine.

Toi et moi à côté du Sacré-Cœur
Tout d'abord, 5 jours et nuits à Paris avec mon homme. C'est le plus long temps passé ensemble, et il s'est très bien passé. Juste un fort mal de tête pour moi, qui a gâché un peu la fête. Lui, il a été parfait, découvrant que je n'étais ni un ange, ni un extra-terrestre, ni un homme sans défaut. Je reconnais qu'il a bien amorti le choc.

Expo Moebius
Nous avons visité le Musée Guimet, l'exposition Moebius à la fondation Cartier, le Sacré-Coeur, le Marais, Notre-Dame de Paris, fait un tour à Canal+, passé une soirée avec le SNEG, usé nos godasses dans le métro et le RER. Pour une fois, je n'avais pas hâte de passer à autre chose.



Le château de Carcassonne
Puis ce fut un jour chez M² et Franck, et deux jours à Carcassonne avec ma femme. Je sais, cinq d'un côté et deux de l'autre, ce n'est pas équilibré. C'est justement ce qui me plait. Carcassonne, le Minervois, le soleil, Narbonne, la nuit sur l'autoroute.

Enfin, cet après-midi avec lui, souffrant d'un mal de dos qui lui donnait la nausée. Nous avons marché un peu, puis nous avons rebroussé chemin pour un instant plus câlin au chaud. Les gaufres à la confiture d'orange amer étaient délicieuses. Nous nous retrouvons demain. Demain.

jeudi 4 novembre 2010

Toussaint

Tient, la Toussaint est passée !

Passerelle Saint-Vincent, Lyon.
Queues sans fin devant les cimetières, queue sans fin devant les hypermarchés. La mort est plus que fêtée.

Ces trois jours étaient coupés en trois parties : une nuit avec mon mec, une nuit chez mes beaux-parents avec ma femme, une nuit avec mon mec. Y'en a une qui s'est sentie lésée...
Le samanche s'est retrouvé sous l'eau de là-haut, mais avec une heure de sommeil en plus. Heure dont j'ai pu vraiment profiter. C'est rare.
Le lundi, jour des morts, s'est passé à discuter et regarder le voyage de Shihiro avec mon mec. Je pense qu'il a pu apprécier, moi j'en ai même ri.

Large porte, basse porte.
N'empêche, c'est bien d'être ensemble, mais au bout d'un moment on ressent le besoin de se retrouver seul. Et d'autres fois, une fois en fait, je n'ai pas apprécié d'être avec lui, ayant l'impression qu'il n'était pas là avec moi. Alors que lui faisait tout pour être le plus proche possible de moi, me prenant par la mins, me faisant des bisous, me lançant des regards de chat amoureux. En fait, je sais ce qui me pèse de temps à autre : lui seul a le droit de suivre ses envies. Je n'ai que le droit de m'y inscrire, en croisant les doigts pour que cela me convienne. Je suis pourtant demandeur, moi aussi, mais je dois attendre son bon vouloir. Il suffit que je demande ou propose pour qu'il refuse, alors que je n'ai que la possibilité de me soumettre à ses impulsions. Pas facile pour moi et quelque peu frustrant.

Rue sombre des pentes de la Croix-Rousse
Alors, pourquoi est-ce que je ne rue pas dans les brancards ? J'ai rué, gentiment. Et j'ai reçu une fin de... non recevoir. En parallèle, il me parle de lui, de son monde intérieur, de sa confrontation avec la normalité et sa normalité. Il me parle de ses analyses, de son hypervigilance qui lui permet de lire entre les lignes d'une personne, mais qu'il ne pratique pas sur moi. Il me parle des portes qu'il pensait toutes ouvertes chez moi, exception unique, mais que finalement il découvre au fur et à mesure qu'il me connait. Il me parle des décisions qu'il a prises au cours de sa vie et qu'il ne tient pas pour moi. Il me parle et me regarde, il me parle et se colle contre moi, jambe contre jambe, main dans la main, pied sur le pied.
Il ne se comporte pas avec moi comme il le fait d'habitude avec les autres. Il a baissé ses défenses devant moi, il me dit la vérité, il s'est rendu fragile.

Cinq jours à Paris vont nous mettre à l'épreuve. J'espère que nous en ressortirons grandis et encore plus aimants l'un de l'autre.