lundi 31 mai 2010

Le beau mois de mai

Le beau mois de mai est fini ! Le plus beau des mois de mai.
Tellement beau que ce matin j'avais encore mon anorak pour me garder au chaud malgré le vent du nord et la pluie.

Comment je fais pour recharger ma vitamine D, moi ? Je ne vais pas avaler encore une ampoule ?

Sur les nerfs

Depuis quelques temps, R est d'humeur nerveuse, enfin, il râle et peste contre bien des gens et des choses. Des gens, essentiellement. M'est avis que la maladie envahissante de son frère n'y est pas pour rien. Mais lorsqu'on essaie d'en parler, c'est soit un refus net, soit un changement de sujet.

Du coup, comme je suis de nature chatouilleuse et acariâtre, je prends facilement la mouche quand R n'écoute pas ce que je dis, ou quand il fait mine de poser une question bleue en attendant le jackpot.

Il m'est tellement désarmant !

Comme lorsqu'il me dit qu'il était mécontent d'avoir préparer un bon repas et de l'avoir raté. Pensez donc, la ratatouille était tiède, juste comme je l'aime, et le poisson avait du mal à cuire bardé de quelques arêtes. Ah, et la tarte salée au fromage blanc était fade. Pour le rassurer, je lui ai fait remarquer qu'en fait nous mangions des restes. Oups ! Aurais-je gaffé ? En tout cas, j'ai bien mangé.

Le plus remarquable reste le chocolat qu'il avait espéré prohiber. C'est incroyable comme son placard en regorge, à croire que c'est une corne d'abondance. Mais pour le remarquer, il faut au moins boire un café qu'il fait de plus en plus corsé.

J'espère qu'il retrouvera plus de sérénité d'ici la fin de l'année scolaire. Et un grand sourire.

jeudi 20 mai 2010

Dans les îles

Je connaissais "tata-beach", maintenant, je connais les "'îles aux pédés". Sans déc ! Il suffit de suivre les flèches, puis de nager jusqu'aux îles. Facile.



Ah non, aujourd'hui je n'ai pas nagé. J'ai marché sur l'eau.

Mal à dire

Les quelques mois qui viennent de passer me laissent un goût assez désagréable.
La dépression, dans le sens d'absence de pression avérée et donc de tonus, m'a rongé l'intérieur déjà bien en désordre. D'où un passage sans cœur, sans joie, sans raison.
En même temps, quelques péripéties médicales m'ont propulsées tantôt chez mon nouveau médecin traitant, tantôt à l'hôpital pour consultation. J'ai, à cette occasion, rencontré un médecin hospitalier très sympathique qui n'a en fait rien pu faire pour mes problèmes puisqu'apparemment, la maladie était finie. J'ai quand même dû me coltiner des pilules matin et soir pendant un mois pour finir sur un vaccin. Seule satisfaction : je me suis fait moi-même la piqure du vaccin et je n'ai rien senti, pas l'ombre de quoi que ce soit.
Au passage, je me suis fait remettre une couche là où ça fait le plus mal pour moi. J'ai révisé la conjugaison des deux premières personnes du singulier du verbe "n'être rien".
- Je ne suis rien
- Tu n'es rien
En boucle infinie.
Et de constater, pour l'instant, que ce qui est cassé est cassé, parfois depuis longtemps et par les personnes qui sont le plus proche.

Aujourd'hui. Ça va de nouveau mieux, peut-être parce que je mange plus de magnésium ? ou parce que le soleil revient ? Mais les causes sont toujours là, et si rien ne change...

mardi 18 mai 2010

Heurts et malheurs

Curieusement, ma clé refusait d'entrer dans la serrure de la porte de mon appartement. Ironiquement, j'ai pris cela comme un signe d'être persona non grata chez moi. C'est dire mon état d'esprit, bien amélioré pourtant depuis ce samanche de mars où je n'envisageais plus que séparation ou disparition.
Vraiment, impossible de ne rentrer cette clé que d'un demi-centimètre.
Une visite au marchand de clé m'appris qu'elle était tordue, ce que je n'avais pas vu et que je continuais à ne pas voir. Mais je crus. Je crus lorsque la dame me dit, derrière ses lunettes des années 70, qu'on ne pouvait réparer, qu'il n'y avait pas de garantie malgré la carte prouvant mon achat ici, et, lorsque le livre des prix fut sorti et celui d'une clé neuve annoncé, ma mâchoire descendit d'un cran. 81 Euros pour ce bout de métal qui se tord sans l'avouer au fond de ma banane. Bon, on verra ce que dira l'assureur ou mon banquier.

J'ai dû batailler cinq minutes avec la clé du vélov que j'avais entravé sur le trottoir. Là, pour le coup, j'ai ressenti le poids de la chkoumoun et j'ai puisé dans mes réserves de fatalisme pour garder mon calme tout en triturant le plastique rouge jusqu'à ce que le goupillon introduit dans la gouge soit délogé.

Le soir, de retour à la maison, ma main me démangeait de frapper quelque chose, et la clé, qui passait pas là, en fit les frais. Trois coups de marteau sur la partie que j'imaginais bombée, faute de le voir, parurent redresser la rebelle, car, dès le premier essai, elle rentra en gazouillant dans le barillet de la serrure de la porte d'entrée. Oh ! quelle bonne idée ! Je venais d'économiser le caddie hebdomadaire.

Moralité : le coups ne font pas que mal et sont, en fonction des circonstances, préférables aux négociations.

Note à moi-même : essayer de jouer à wow pour développer mon agressivité et diminuer mon aspiration à la non-violence. D'ailleurs, ça n'a jamais marché sur moi, je suis une lavette qui cherche à l'ignorer.

lundi 3 mai 2010

Ad patres

Aujourd'hui avait lieu l'enterrement d'un homme, apprécié de ceux qu'il côtoyait et auxquels ils rendaient bien des services, aimé et aimant femme et enfants. Il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas vu et encore plus que je ne lui avait pas parlé.

Et pourtant, nous avions quelques points en communs en plus de la rue dans laquelle nous habitions tous les deux. C'est à cause de l'un d'entre eux que j'évitais de le rencontrer. Ai-je eu raison ou tord ?

A cinq ou six ans de là, je l'avais vu faire du vélo dans ces lieux de drague immergés dans la verdure. D'abord, j'avais hésité à le reconnaître, puis l'ayant aperçu plusieurs fois , même de loin, je m'en étais convaincu. C'était bien lui.
Une fois, la dernière si je me souviens, nous nous sommes croisés de très près, lui sur son vélo et moi à pied. En passant à côté de moi, il me dit "bonjour J...".
Je fis le sourd, je ne me retournai pas et poursuivis.

Il m'avait reconnu et, compte-tenu de l'endroit, savait que je savais que nous savions.
Seulement, je ne voulais pas parler de nos situations respectives, cela aurait été trop gênant pour moi car trop proche. J'ai pensé que le silence valait mieux. Ai-je eu raison ou tord ?

Mais je ne saurai jamais ce que lui en a pensé, ni pourquoi il m'avait adressé la parole à ce moment. Peut-être avait-il besoin de parler ? Je ne lui prêtais aucune mauvaise intention. Aucune autre occasion ne s'est présenté depuis lors, je ne l'ai vu que rarement ensuite.

Il est parti avec son secret. Que je garde pour moi.