samedi 31 décembre 2005

Alors en deux milles cinq

Après Fred, il y a eu Ludo.
Après Ludo, il n'y a encore personne.
A se demander ce qu'il fait ! Il a peut-être lu mon blog... gasp...

Bisous à tous. A l'année prochaine. N'oubliez pas de rajouter une seconde après 00:59:59.

vendredi 30 décembre 2005

GlaGla

Voilà le troisième jour que la neige tient au sol et dans les arbres.
La température est bigrement basse, il gèle pour de bon.
Je décide donc d'aller voir le lac de Miribel dans sa parure blanche.

Sitôt la vaisselle de midi faite, je prends la voiture avec mon plus jeune fils et zou ! On est parti.
Je n'ai pas oublié de mettre double épaisseur de chaussettes, ni les gants, ni le bonnet, ni les chaussures de marche. Et un gros anorak !

Il n'était pas enchanté de venir se balader avec moi, mais j'ai l'habitude. En fait, il préfère rester au chaud, ce n'est pas moi qu'il voudrait éviter (heureusement).

Sur l'autoroute (on est à dix minutes du lac), un accident est signalé. Effectivement, un gars tout seul a joué les autos tamponneuses et sa voiture reste plantée sur le côté droit. Passage au ralenti.
Un peu plus loin, sur la voie d'en face, une voiture est sur le flanc, les personnes en sortent encore. Et si on ralentissait encore ?
De toute manière, on arrive. Je prends le virage de la bretelle de sortie à petite vitesse, je ne souhaite pas finir dans le décor !

Ho bin ! L'accès que je voulais prendre est fermé pour tout l'hiver !
Je me contente du chemin qui mène au parking. La neige est tassée, je roule prudemment jusqu'à ce que j'ai plus de place pour faire un tête à queue au frein à main. Timide, mais réussi. Mon gone rigole bien. Ca y est, il est de nouveau de bonne humeur.

Sur le parking, un mec attend dans sa voiture. Je lui fais un sourire, je sais très bien pourquoi il est là.

L'air est glacial. Nous descendons au bord du lac recouvert en grande partie par de la glace. Les oiseaux ont trouvé refuge au milieu, là où l'eau reste libre.
Prudemment, je monte sur la glace : elle tient. Un léger crac me fait reculer.
Le regard porte loin, jusqu'après l'autre rive. Les ombres ont disparu. Pas le moindre vent pour faire voler les flocons. La neige est légère et blanche, si blanche !
Nous remontons le long de la berge dans ce paysage immaculé. Quelques traces de pas montrent que nous ne sommes pas les premiers à passer. Je gèle malgré les épaisseurs. Nous retournons nous mettre au chaud dans notre auto (alexandrin).
Un autre mec attend dans une autre voiture. Il lit. Plusieurs voitures sont garées vers la sortie. Il faut bien que les rencontres se fassent. Un coureur passe et nous nous regardons.

Les pompiers sont venus secourir la voiture renversée. Il fait -5.

Je ne suis pas fâché de rentrer.

Justin qui ?

Pour ne pas vous laisser dans l'ignorance des chats torides de cette fin d'année, voici le copier / coller d'un dial sur msn.

Ce garçon m'avait envoyé auparavant, au mois d'octobre et ici-même, ce petit mot :
salut cmmt va tu
je mapel justin je vis au benin en afrique et toi je veux lier una mitier avec toi puisse que jai pas de parents.je fs 1m 65 58kg yx marons
jai 19ans
mon msn
jutinos202@hotmail.com ou
jutinos202@yahoo.fr

auquel j'ai répondu en rajoutant son adresse dans ma liste de contact msn. Bien sûr, et pour l'occasion, j'ai créé un compte msn : antichambre@hotmail.fr. J'ai hésité avec poubelle ou naifadonf ou conpourlavie.

Et voili voilo la conversation de ce soir :
Ne communiquez jamais votre mot de passe ou votre numéro de carte bancaire dans une conversation sur messagerie instantanée.
schrevens justin gigi du benin dit : salut
H dit : salut t'es qui ?
schrevens justin gigi du benin dit : justin
H dit : bridoux ?
schrevens justin gigi du benin dit : justin du benin
H dit : ha ! d'accord !
schrevens justin gigi du benin dit : tu te rape
schrevens justin gigi du benin dit : rapel
H dit : heu non ça doit faire trop longtemps
schrevens justin gigi du benin dit : oui
schrevens justin gigi du benin dit : tu fs koi ds la vie
H dit : je m'ennuie ferme
schrevens justin gigi du benin dit : alors dire moi tu connais le benin??
H dit : non, je ne suis jamais allé aussi loin
schrevens justin gigi du benin dit : et tu pense venirun jour ??
schrevens justin gigi du benin dit : venir un jour
H dit : non je n'ai pas encore envisager de voyager

Le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires :
non je n'ai pas encore envisager de voyager

H dit : non je n'ai pas encore envisagé de voyager

schrevens justin gigi du benin dit : allo
H dit : tu étais parti ?
schrevens justin gigi du benin dit : non cest la
schrevens justin gigi du benin dit : connexion
schrevens justin gigi du benin dit : tu pense venir un jour au benin ??
H dit : non je n'ai pas encore envisager de voyager
schrevens justin gigi du benin dit : ok
schrevens justin gigi du benin dit : tu fs koi ds la vie ??
H dit : je bosse dans une banque alimentaire
schrevens justin gigi du benin dit : ok
schrevens justin gigi du benin dit : tu es homo
schrevens justin gigi du benin dit : ??
schrevens justin gigi du benin dit : tu vie seul ???
H dit : pourquoi tu demandes si je suis homo ?
schrevens justin gigi du benin dit : appel moi sur 00229 93 20 52 64 je mapel justin

Et là, coupure, je l'attends encore.

Pour les plus curieux, je vous déconseille d'appeler ce numéro sous peine de lourde facture téléphonique.

J'ai encore deux camerounais en attente...

mercredi 28 décembre 2005

Repas de Noël

Comme assez souvent, Noël est jalonné de repas. Classiquement deux. Un le soir, l'autre le jour de Noël.

Cette année, maman a pu venir avec son mari. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'était pas venue, très longtemps. Nous n'habitons qu'à 25 minutes l'un de l'autre, je sais.

Je craignais un peu ce temps, car je n'aime pas jouer ou me retenir.
Faire bonne figure, serrer les dents, ne pas lever les yeux au ciel. Brrrrr.

La voilà, une grande boîte de chocolat à la main, lunettes sur le nez.
Bisous, bonjour.
Parfum, tonalité de la voix. Il me faut redécouvrir ce que j'ai oublié.
Son visage a changé, je dois me le réapproprier.
Est-ce bien elle ?

Assise en face de moi, elle parle de choses et d'autres, je lui pose des questions.
A un moment, elle reconnaît qu'elle coupe la parole dans les discussions. Ce soir, cela n'est pas arrivé, elle a fait des progrès. Elle est tellement active, que tout le monde doit foncer aussi vite qu'elle. Ca, j'aime assez.

Elle a changé. Elle est plus calme, plus abordable. Je n'ai pas de haut le coeur ou d'envie de partir. La cuisine me permet de ne pas être là en permanence, de varier le décor.

Elle a droit a quelques bisous supplémentaires. Tout se passe bien.
Elle se tait quand je fustige les hommes politiques et les médias, je me tais quand son mari parle de sa réprobation du mariage homo.
J'essaie de voir, d'entendre. J'ai l'impression de faire un parcours découverte, de réapprendre à la connaître.

Quand l'heure de partir est venue, je me sens calme, pas du tout énervé.
A vrai dire, je ne sais pas s'il y aura d'autres repas de Noël, le temps lui est compté, comme pour chacun, mais j'espère que je la reverrai avant.

Au creux de la vague

Pour ce Noël, comme pour beaucoup d'autres en y repensant, j'ai ressenti ce vide en moi.
C'est une sensation d'absence, un manque, une vibration qui n'est plus.
Sans savoir de quoi il s'agit car je ne comprends pas de quelle absence je souffre.
Je me sents juste mal.
L'envie de quoi que ce soit disparaît, plus de plaisir, plus de sourire.

Malgré cela, il faut rester avec les autres, faire semblant ou bien ne pas laisser trop paraître.
Je me dis que je vais encore passer à côté de quelque chose, que je vais blesser quelqu'un par mon attitude.

Cette fois-ci, je l'ai ressenti deux fois, très fort.
D'abord en rentrant des courses le samedi matin. Faire les paquets m'a permis de ne pas y penser, de ne pas y séjourner trop longtemps. Et, le reste de la journée n'a pas été formidable.
Puis le matin de Noël, devant les paquets à déballer, devant le sapin, devant femme et enfants afférés.
Un moment joyeux qui n'a plus de goût, du sel qui n'est pas salé.
Plus d'énergie, sinon de me demander pourquoi, de m'osculter pour trouver le point à débloquer.

En recherchant où pouvaient être les bons Noël, j'en ai retrouvé. Loin, très très loin. Quand les cadeaux étaient des châteaux forts et des maisons en bois à construire.
Quand le Père Noël existait encore ou peut-être.
Quand le monde était un, sans même l'ombre de l'idée de la séparation.
Quand ils étaient là tous les deux. Je ne le savais pas.

Il va falloir que je casse ces instants figés pour redonner du mouvement, pour ne pas rester coincé sur mes instants de bonheur enfantin, pour ne pas priver les autres de ce que je n'ai eu que pendant si peu de temps.

C'est du poulet !

Voici donc un genre de chat qui semble se répendre ici. Je mets l'intégralité des dialogues, sans cacher le pseudo car je le trouve très explicite phonétiquement.


25/12/2005
mayass 23:48 salut

JaHoVil 23:49 salut

mayass 23:50 comt va tu as msn

JaHoVil 23:51 bien et toi ?

26/12/2005
mayass 10:40 bien tu as msn

JaHoVil 11:09 oui et yahoo aussi.

mayass 11:18 donne ton mail

JaHoVil 11:25 Heu, pas tout de suite.
Et si tu me disais ce qui t'amènes ?
Parles-moi un peu de toi et de ce que tu recherches.

mayass 11:32 sans te mentir je vais te dire que je cherche un pere pasque j'ai plus de parents et je ne sais qui va me nourrir et comme tu vient de dire de parler je vais te dire que je suis un jeune beninois ager de 20ans qui tt seul au benin je n'est meme pas d'amis tt les amis sont contre moi

JaHoVil 11:44 Tu fais bien de ne pas mentir.
Je ne peux rien faire pour toi. J'espère que tu trouveras quelqu'un pour t'aider. Désolé.

mayass 11:47 ok tu sais tu peut me faire parvenir un appareille foto numerique???

JaHoVil 11:49 Houlà ! Je sais que je pourrais, mais non, je ne le ferai pas.

mayass 11:54 pk tu sais je vais te dire je suis un orphelin je ne trouve pas a manger des fois pardon

JaHoVil 11:55 Je n'en doute pas, moi aussi je n'ai plus mon père.

mayass 11:59 mais tu sais je vais te dire au benin il y a dela soufrance

JaHoVil 12:03 C'est vrai, ici aussi. Il y a de la souffrance partout. Elle n'est pas pire ni moins forte. Elle est.
Comment fais-tu pour accéder à internet ?

mayass 12:05 tu sais comme je respecte le gerant il me laisse la connexion car il sache que j'ai plus personne

JaHoVil 12:11 Tu le payes comment ?

mayass 20:41 non je le paye pas comme il sache je vie ds un misere et il me donne koi a manger

JaHoVil 22:34 Il y a des gens sympas !

27/12/2005
mayass 12:00 oui moi je suis sympas et tu pense m'aider ??

JaHoVil 12:29 Heu, non, je ne peux pas, je te l'ai déjà dit

mayass 12:34 ok bay

JaHoVil 16:24 Au revoir.

mayass 17:28 ok


Je suis curieux de savoir ce que vous avez répondu à ce garçon.

lundi 26 décembre 2005

Chinage

J'avais fait un tour entre midi et deux dans le centre commercial de la Part Dieu mardi dernier. Mais je n'ai rien trouvé de bien, tout m'a paru noir, triste et moche. La foule ne m'a pas gêné outre mesure, j'y ai même trouvé des instants drôlatiques.

Alors, samedi matin, je suis allé à Auchan, pour dénicher l'indénichable.

J'ai trouvé :
- une écharpe et un bonnet en polaire pour mon plus grand fils
- une paire de chaussettes Simpson pour ma plus grande fille
- un pull pour ma deuxième fille
- un jeu pc pour mon deuxième fils
- un pyjama pour ma femme
- rien pour moi

L'après-midi, j'ai fait les emballages, plusieurs en forme de gros bonbons.

Pour les trois grands, j'ai rajouté à l'intérieur de chaque paquet, dans une enveloppe fermée, deux préservatifs. J'avais comme un os pas passé en travers de la gorge.

Tout a bien plu, tout. Et tant mieux.
Les enfants avaient d'autres cadeaux, j'avais envie de laisser quelques sourires de plus.

Le dimanche matin, trois ont essayé avec succès leur vêtement.

Ces objets paraissent simples, ils le sont.
Chacun est connecté à une histoire personnelle, à un épisode de la vie.

Prochain exercice du genre : les anniversaires.

Cadeaux

En ouvrant les cadeaux, j'ai trouvé ceci :

Un petit portable pour remplacer l'ancien qui ne voulait plus marcher.
Je suis en train de lire le mode d'emploi...

Et aussi ceci comme douceur :

J'adore ce genre de fraises tagada.

Ensuite le dernier cd de Stevie Wonder.
Puis un paquet de papillotes spéciales illuminations de Lyon.
Et une babale à pitrogner, en forme de mappemonde. Ecraser la terre dans sa main est un peu mégalo :)))
Un compte-tour pour mes rollers, je cours l'essayer ! (enfin, je roule :) )

Le plus important n'étant pas les cadeaux faits ou reçus, mais les gens qu'on aime et ceux qui nous aiment.

dimanche 25 décembre 2005

Méchant beauf

Chère belle-sœur est venue voir ses parents pour les fêtes.
Pas habillée Chanel, juste en bleu de travail une pièce. Un bleu bleu, dommage pour Noël et ses parents.

A table, elle s'asseoit en face de moi, non par choix, juste pour une question de place.
Elle : "On devrait pas faire un face à face, on va se bouffer le nez !"
Moi : "La table est large, mais ton cou est plus long que le mien."

Bien des simagrées plus tard, elle prend un coup de chauffe et enlève sa veste (bleu foncé).
Elle : "Tu verras quand ça t'arriveras. On dit même que ça peut faire changer de caractère."
Moi : "Ca pourrais te réussir."

Je sais, je sais. Je ne peux pas me retenir plus.

Sur Gulli

Oggy et les cafards !

J'adore !!!

samedi 24 décembre 2005

Abdos

Il faut que je me remette aux abdos !

Hier, ils m'ont rappelé à leur bon souvenir par quelques douleurs sub-sternales.

J'ai mis un moment pour comprendre ce que j'avais pu faire comme exercice physique sollicitant mes abdos.

Et une image m'est revenue. Image fort sympathique. Je vous laisse deviner :)

mercredi 21 décembre 2005

Et pourtant

Elle fait sonner mon téléphone, je la rappelle, elle voudrait passer me voir au boulot.
Ca me fait plaisir, très.
Elle revient du médecin. Encore six mois de piqures, mais elle arrête autre chose. Ce serait bien si elle pouvait gérer ses manques pour de bon.
Elle est belle sans ses yeux au beurre noir.
Elle a aussi demandé un test hiv. Sans attendre ma réaction, elle m'annonce qu'elle a eu des rapports non protégés.
S'en suit un énième et bref rappel sur les ist et le respect qu'on se doit.
Elle sait tout ça.
Je me retiens de demander avec qui.
Ce soir elle me montre sa nouvelle teinture, légèrement rousse.
J'aimerais tant qu'elle soit heureuse.

Hiver

Commence le solstice d'hiver.
Jour le plus court, nuit la plus longue, le jour plus court que la nuit, la nuit plus longue que le jour.

Le soleil s'est arrêté, comme gelé.

Demain, maintenant, aujourd'hui.

mardi 20 décembre 2005

Rêve de toi

Il s'approche doucement, sans bruit.
Se penche comme pour écouter sa respiration.
Il pose un baiser dans le cou offert.

Le dormeur soupire, bouge un peu.

Il écarte le drap, s'allonge, se couche contre lui, se colle, ferme les yeux.

lundi 19 décembre 2005

Arbre

Le sapin de Noël a fini par pousser dans le salle à manger.
La crèche arrivera demain.

Les enfants s'en sont chargés après l'avoir remonté de la cave. Il est artificiel, on l'aura compris.

Dire que je l'ai fait pendant si longtemps, maintenant je ne m'en occupe plus. Je ne fais qu'en profiter.

Merci les mômes :)

dimanche 18 décembre 2005

Du lard !!!

Miam ? Beurk !

En fait c'est une question de goût, j'exprime ici le mien, à vous de le partager ou non.

La biennale de l'art contemporain sévit cet hiver à Lyon. Après La Sucrerie, le Musée d'art contemporain, le Carré Bellecour, nous sommes allés au musée de Villeurbanne.
Le thème de la biennale est sur l'expérience de la durée.

Parmi les planches de BD en noir et blanc accrochées aux murs, on peut suivre les opérations sexuelles d'un maigrichon à lunette sur une géante plantureuse.
Sur un écran plasma géant (un mètre cinquante sur trois), des oiseaux piaillent, des chasseurs tirent sur les oiseaux, des quéquettes flottent au vent. En couleur, ces dessins restent difficiles à suivre.

Un mur tapissé d'affiches sur papier flaschi invite à la lecture, la tête penchée d'un côté ou d'un autre. Des peintures sympathiques leur font face sur l'autre mur.

De grande étampes racontes verbeusement comment cette femme a jouit. Ca se laisse regarder.

Une pièce est consacrée au sexe féminin (au sens propre). Des nymphades sont peintes en noir sur les murs blancs. La peinture a éclaboussé jusqu'au sol.

Des écrans plats présentent, en temps réel, la vie d'une fleur de chardon. On peut donc suivre la fleur à chacune des heures de la journée.
De grosses gélules médicales multicolores nous narguent (on se voit dedans, mais faut pas y toucher sinon la cerbère gueule).
Un gros rocher enchaîné retient des poissons pendant que le sexe érigé sur un dessin grandeur nature est sanctifié d'une auréole.

Nous ne ferons pas la queue pour rentrer dans une pièce au noir total. Au moins vingt personnes attendent...

Comme dit ma femme, s'il n'y avait pas le sexe, les artistes n'auraient pas grand chose à montrer. C'est en partie vrai.

L'impression est donc mitigée, mais plutôt négative.

Haaaa, l'art est devenu soit abscons soit vulgaire. Est-ce l'image de notre époque ?

Valeurs médiatiques

Ce matin, je regardais d'un œil distrait la 5 tout en faisant du taf.

Une émission sur les émissions de télé (ha ! les médias pour les médias par les médias... de quoi raconter des histoires palpitantes, non ?).

Le thème choisi était l'humour. De l'humour à la télé... on voit le genre et ça craint.

Bien sûr, puisque c'est la télé, les "dérapages" sont permis et il n'est pas question de ne pas en faire. D'ailleurs, si par mégarde on dérape et qu'on se fait tirer l'oreille, c'est de la censure !

Un producteur connu, dont je ne rapporte pas le nom, disait que les émissions enregistrées permettent de couper certains passages pour ne pas avoir d'emmerdements.
Eviter les emmerdements ? C'est donc ça ta ligne éditoriale ?

A l'inverse, tout est bon à donner en spectacle du moment que les spectateurs en redemandent. La justification par le nombre. Comme le national socialisme.

Jolie mentalité qui propose à des millions de personnes cette absence de valeurs morales et de bon sens. Aux heures de grande écoute et sans codage.

Ceux-ci n'œuvrent donc pas pour un monde meilleur, mais juste pour un audimat meilleur. Au passage, on écrase, éventre, on saccage allègrement dans la puanteur d'une fausse liberté dont ils se croient privilégiés.

On entre dans l'inversion : ce qui est bien est mal et ce qui est mal est bien. Et haro à ceux qui pensent différemment : on les supprimera.

samedi 17 décembre 2005

Noël approche

Et je n'ai encore fait aucun achat....
Et je n'aime pas faire des achats....
Et je n'aime pas la foule qui se presse dans les magasins en ce moment....

Et je viens de réaliser que je n'aurais que vendredi pour faire des achats....
Et je ne sais pas ce que je dois acheter....

Et ça me gave !

jeudi 15 décembre 2005

Au box office !

Grâce à mon nouvel équipement, je vais pouvoir regarder cet hilarant dessin animé :

Woua! l'ass et Grosse bite (c).

Je vais bien m'amuser :)

Je suis presse bite

C'est nouveau et excitant !

La doctoresse me l'a confirmé. On refera le point dans deux ans.

Rassurez-vous, ce n'est pas fort et pas douloureux.

J'attends avec impatience le matériel adapté à la situation.
Est-ce que certains le connaissent et pourraient m'en faire la description et me donner des indications ?

Mise à jour, trois ans plus tard : la suite est là.

dimanche 11 décembre 2005

Marché

Petit tour au marché ce matin, avec pour mission l'achat de mandarines, d'oranges et de pain.

J'ai pas vraiment envie. Pas vraiment.
Il fait froid et je n'aime pas piétiner dans la foule entre les étals.

Je me renseigne sur les prix à ne pas dépasser et le poids à trimbaler. Je vérifie que mon porte-monnaie suffira. Mets un bandeau sur la tête en prenant soin de le retourner pour que la publicité ne soit pas visible (ce qui laisse voir, en revanche, une petite étiquette).

Sur le trottoir d'en face, la voisine du troisième promène son chien. Elle me fait signe de la main. Je souris et incline la tête. Je l'apprécie, elle a cette élégance naturelle si lumineuse. A peine plus loin, je crois un autre voisin, trentaine célibataire, mignon. Bonjour, sourire qu'il a joli.

Le froid est bien là, je ne traîne pas en remontant la rue bordée de voitures garées en file continue. Au croisement, deux voitures de police forcent le passage en donnant de la sirène. Je ne peux m'empêcher de leur associer une idée de racaille bleue.
Beaucoup de monde, les gens traversent n'importe où, n'importe quand. La pagaille quoi. C'est comme ça tous les jours de marché et encore plus le dimanche.

Je plonge dans cet espace surpeuplé, jetant un œil aux fruits, aux prix, aux vendeurs.
C'est le début des enchères à l'envers. Le prix le plus bas gagnera.
Heureusement, la bise glacée a dû décourager les gens, car le flot reste fluide sous les auvents. Fleurs, fruits, poissons, poulets rôtis, légumes frais ou secs.

Ca y est, j'ai trouvé les oranges et les mandarines au même endroit. Le vendeur me gratifie d'un "jeune homme" qui me tire un sourire intérieur. Et je prends aussi des poivrons multicolores pour un euro. C'est si beau, luisant, lisse.

Le pain sera bio. Plus cher, mais bio. Comme ça, sans d'autre raison que sa présence.

Sur le retour, je jongle péniblement entre la main droite et la main gauche pour me soulager du poids, puis, en plein vent, pour me protéger la main du froid. Je n'ai pas pris de gants, fier que je suis.

Je remonte avec une autre voisine du troisième et dépose avec soulagement mes sacs sur le comptoir de la cuisine.

Mission accomplie.

samedi 10 décembre 2005

Bien sûr

La ville a revêtue sa parure de lumière pour cette semaine du 8 décembre.
Pour tous ceux qui ne sont pas de Lyon, et pour les autres aussi, jetez un coup d'œil à mes photos.

Il fait froid ce vendredi soir, le vent du nord a chassé tous les nuages et met les fumées à l'horizontal.

Dans ces cas-là je mets mon inénarrable bonnet pour garder le peu de cervelle que j'ai au chaud.

Nous voilà partis en métro et descendons à Hôtel de Ville Louis Pradel. Je n'arrive pas à passer les portillons à cause des personnes qui passent et repassent (aucun intérêt).
La place devant l'opéra est pleine de monde.
J'aime la foule sympathique et curieuse de ces soirées.

Nous allons contempler de près les grandes herbes vertes qui poussent à côté de l'opéra, puis nous filons vers les Terreaux.
On se croirait dans un couloir de métro parisien tant il y a du monde dans la rue Puits Gaillot. L'entrée sur la place devient plus difficile mais pas impossible. Sauf que j'ai mes rollers dans mon sac à dos et que je suis souvent percuté par des ().

Spectacle à 19h. Très réussi et très chaud (ça tombe bien).

Petit repas, ensuite, dans mon boui-boui favori. Normal, on est vendredi et je ne suis pas seul. C'est la première fois que ma femme y vient et la deuxième pour ma fille.
Vers la fin dudit repas, qui vois-je passer dehors ? Bien sûr Ludo. Je lui cours après dans la rue et le rattrape devant le magasin anglais. Bises dans la bise, il va manger chez un copain... Et ce n'est donc pas avec moi, pince-moi je rêve.

Retour au boui-boui, je paye avec mes tickets resto que j'oublie encore une fois sur le comptoir.

On dirait qu'il fait plus froid... St Nizier expose la naissance de Jésus en technicolor sur sa façade (pas mal, jolies musiques et beaux dessins style moyen-âge). St jean se matérialise et de redécoupe. Joli aussi, mais le vent me glace.
Bellecour est rouge plus que la place de Moscou, la grande roue est pleine de rires.
La colline se métamorphose en palette de peintre, même les fenêtres font des clins d'œil malicieux.

Il va être l'heure de partir pour la rando de roller du vendredi. Je me déchausse et me rechausse, les doigts gelés ont vraiment du mal à obtenir un résultat satisfaisant.
Yann est là, toujours souriant. Je donne mon sac à dos à ma femme qui va bientôt rentrer.

Nous partons sous les regards amusés des passants. Pas de voitures autour de la place, que des piétons.

"Ton copain n'est pas là ? " - "Non".

Non il n'est pas là, et ce n'est plus mon copain, enfin, pas dans le sens de petit copain. Mmmffffff.

lundi 5 décembre 2005

Chocolat

Je viens d'avaler une tablette de chocolat au lait, là, comme ça, tout en bossant sur un schéma de base de données.

Je crois que je suis en manque de ... magnésium.

dimanche 4 décembre 2005

Dimanche soir

C'est le seul repas de la semaine qui n'est pas préparé.
Chacun se fait ce qui lui plait, grignote ou sirote.

Ce soir, je me suis fait un lait chocolat cannelle sucre roux. Chaud.

samedi 3 décembre 2005

Pull amer

La chambre paraît en désordre.
Le lit n'est pas fait.
Le bureau est couvert de taches de couleurs non identifiables comme ça.
Sur la chaise, une écharpe pend accompagnée d'une chaussette.
Le cendrier déborde de grisaille et de mégots.

Juste devant la porte, là par terre, le pull agonise, cherchant encore une bouffée d'air à respirer. Sans la trouver il reste à plat, chiffonné, froissé d'être jeté comme une loque.
Il garde dans ses fibres l'image de l'empreinte du corps qui l'habitait, l'odeur des cheveux qui le caressaient.
Ultime écrasement, dans ce passage, il fait serpillère sous les pas des visiteurs.
L'attente prendra fin, la machine à laver effacera ses souvenirs en gardant pour elle le goût du neuf.
Une nouvelle saison commencera dans l'armoire, espérant des perspectives de gloire et de reconnaissance.

vendredi 2 décembre 2005

TT

Ha !!! Déjà le téléthon !

Je reviens d'une soirée concert dans une église.
En première partie, un groupe de quatre hommes pour de la musique andine. En deuxième, une chorale.
Je ne suis pas resté pour la chorale, j'ai eu peur de m'ennuyer et j'avais mal aux miches sur les bancs...

Et donc, les quatre mousquetaires m'ont bien plu. Un répertoire qui sort de l'ordinaire, des mélodies agréables, des arrangements audacieux. Un très bon moment en somme.

Demain, on ira acheter des babioles aux gentilles dames de la paroisse qui se sont données tant de mal pour les confectionner et pour mettre en place toutes les animations.

Heureusement qu'il y a des personnes qui se donnent gratuitement.

jeudi 1 décembre 2005

Accroche sur GA

vous avez un message

01/12/2005
(visiteur) :
22:48 cont moi par msn

Et toc ! Alors je lui demande "Pourquoi ?" en renvoyant la réponse...
Mais comme c'est un visiteur, il n'aura pas cette réponse, je m'en aperçois peu après.
Avec un message si court, j'ai bien peur que ce ne soit pas la discussion qui l'intéresse.

Qui d'autre a eu un message de ce visiteur ?

Etat de marche

Première pour moi ce soir : j'ai fait la marche du premier décembre.

Accompagné de mon ex, avec qui j'ai avalé des moules frites ensuite, lui-même accompagné d'un ami.

La nuit est doucement tombée sur le petit groupe rassemblé entre clocher et grande roue.
La fanfare a donné le tempo, les uns et les autres se disent bonjour, se font la bise.

Il fait froid, j'ai les pieds gelés, je regrette de ne pas avoir pris une écharpe.

Un jeune nous vend un pin’s, certains mettent un t-shirt par dessus leur vêtement.

Nous voilà partis sur le trottoir, en direction de l'opéra.

Quelques haltes permettent de lancer des slogans que je n'entends pas.
L'ambiance est détendue. Maman promène son enfant dans la poussette, mémé donne le bras à sa petite fille, des chapeaux roses clignotent en couvre-chef de quatre gars.
Boucles d'oreille, blousons de cuirs, cigarettes, appareils photos, caméras. Et toujours la fanfare en tête.

Je ne reconnais que deux ou trois personnes. Quelques personnes se mettent aux fenêtres pour regarder...

Un vin chaud à la cannelle nous attend à l'arrivée.

Encore quelques instants, puis nous partons. Aucun discours, pas de consignes, pas de foule haranguée ou chauffée. Ca change des rassemblements pour les stars : pas de supporters, pas de fans.

Tout est dit dans cette marche : simplicité et banalité.

C'est si peu, si rien, si inaperçu.
En même temps, dans les saunas, dans les backrooms, dans les fourgonnettes le virus progresse. Les jeunes se laissent avoir, les moins jeunes se laissent aller.

Protégeons-nous, protégeons-les.

Biennale de la danse 2006

Ce soir avait lieu le lancement de la préparation du défilé de la biennale de la danse.
Le groupe de Villeurbanne est un des plus grands, avec 250 participants attendus.

Les organisateurs ont invité mr le maire qui a fait un discours politiquement correct mais sans panache. Que des banalités et des tonnes de remerciements.

La responsable du centre s'est envolée sur des notions de vivre ensemble le bonheur. J'en ai retenu cette idée : certain prennent du temps pour fabriquer du malheur, d'autres pour donner du bonheur. On ne peut être que parmi ceux qui font le bonheur. Non ?

De toute façon, c'est vrai que ce défilé et sa préparation sont l'occasion de rencontres chaleureuses et de très bons moments collectifs.
Huit à neuf mois de travail pour un résultat éphémère mais magique.

Plusieurs ateliers sont proposés. Je me suis bien sûr inscrit à celui des rollers. Et surprise, cette année il est couplé avec les échasses. Deux mecs à moitié nus se sont baladés à plus d'un mètre de haut dans la salle, juste pour donner envie et montrer à quoi on peut arriver après des années de travail... Je sens que je vais être assidu aux séances...
Des déficients visuels apprennent déjà à monter sur des échasses. Ils ont du courage !

Le chorégraphe a bien sûr décrit son projet pour danser "Alger la blanche". Un très bon point pour lui : le schéma du défilé était affiché ! Les années précédentes, il avait fallu le faire nous-mêmes ou attendre le dernier mois.

Et pendant les discours, les diapos du défilé 2004 passaient en boucle...

Ceux qui veulent venir peuvent me contacter. Plus ont est de fous, ...

Ha ! Oui ! Le défilé aura lieu le 17 septembre 2006 à Lyon.

mercredi 30 novembre 2005

Question partagée

Ce soir, je suis tombé par hasard sur un profil dont le texte est :

Location: pittsburgh area east
Age: 66
Marital Status: Single
Sex: Male
Occupation: looking for gay friends ... are you one ???
More About Me
Hobbies: spending time on the web and wondering why I return Latest
News: finally learning after many years that gays can be so cruel to fellow gays for no reason at all ... dunno why ... do you know why?
Favorite Quote: love and lust knows no distance too far to travel

Est-ce que quelqu'un le sait ?

Moi je dirais que gay n'est pas un gage de bonne conduite.

mardi 29 novembre 2005

Vidé

Je me sens vidé.
J'ai aussi envie de pleurer sur moi, de pleurer d'ennui.
Mais à quoi bon ?
Bien sûr, je me sens seul.
Un coup de blues qui passera. J'espère avant moi.

lundi 28 novembre 2005

Sans

Pas facile de jouer la suite sans toi :(
Le sevrage est si rapide...
Et de ton côté ? Fatigué ? Malade ?
Soulagé peut-être. Triste, tu me l'as dit. Moi aussi, bien sûr.

Le bilan de ces longs (courts) mois passés ensemble est tellement positif !

L'avenir est devant, n'est-ce pas ? Demain est fait de tous ces hiers et plus encore.

Pouce

Quand j'ai froid aux mains - et en ce moment c'est permanent - je mets mon pouce dans mon poing fermé.

Certains y-voient-ils une signification métaphysique ?

dimanche 27 novembre 2005

Pierre Seel est mort

Déporté à 17 ans en camp de concentration pour son homosexualité, Pierre Seel vient de mourir.

Je l'avais entendu sur France Inter témoigner de sa vie.
Et j'en avais été très choqué et ému.
Choqué par ces récits de tortures abominables, y compris la mort de Jo son amant mangé vivant par des chiens.

Emu par la force et le courage d'un homme qui n'avait pas fini d'en voir même après la guerre.

Aujourd'hui, je ne veux pas de cette haine, même si petite soit-elle. Pas entre personnes qui connaissent encore le rejet et le mépris.

Pour plus d'info : [www]

samedi 26 novembre 2005

FUIT

Ce qui était...

"Comment te le dire ?" - "En le disant" - "Je te quitte" - "C'est mieux quand c'est dit"

Ainsi en est-il.

mardi 22 novembre 2005

Deux

Mes deux filles sont blondes.

Elles sont au courant.

lundi 21 novembre 2005

Direct !

Petit dial jeudi dernier avec ****** , 20 ans dit son portrait.
Je n'ai rien changé. Vous en dites quoi ?

****** 14:01 ça te di plan cam?
JaHoVil 14:04 mmmm quelle bonne idée !!! mais je ne peux pas en ce moment.

****** 14:04 pkoi ?
JaHoVil 14:06 parce que je ne suis pas tout seul. et que je file dans 10 mn. en soirée, vers 23h pas de pb.

****** 14:07 J seré pa T avec ki ?
JaHoVil 14:14 la journée, je ne suis jamais seul, sauf parfois très rarement. ma famille.
mais pourquoi veux-tu une cam avec moi ????

****** 14:15 parce ke tu es mur et ta lair tré bo
JaHoVil 14:18 mur :))))) ha oui
très beau : waow ! et la photo est toute floue ! Merci pour cette appreciation.
Par contre, je ne vois rien de toi. mais toujours dac pour un plan cam.
Il faut que j'aille bosser. A+ me ******.

****** 14:18 C sur msn ?
JaHoVil 16:35 nan c'est toi ******...

****** 16:36 C koi toi ?
JaHoVil 16:37 tu as trouvé qq1 ?

****** 16:39 non
JaHoVil 16:42 tu en as contacté d'autres ?

****** 16:43 non je taten
JaHoVil 16:45 je suis rentré, mais toujours pas seul. je ne suis dispo que le soir, assez tard. donc pas de cam maintenant.

****** 16:46 ta ki ché toi ?
JaHoVil 16:47 je te l'ai dit, ma famille.

****** 16:48 isole toi ds une pièce ta des gosses ?
JaHoVil 16:49 je ne peux pas m'isoler suffisament. bin oui j'ai des gosses.

****** 16:51 essaye de t'isolé un max parce ke moi peu pa plu tar
JaHoVil 16:52 tu n'es pas seul plus tard ?
Pourquoi tu n'as pas mis de pic sur ton portrait ?

****** 16:56 non

J'ai bien aimé la spontanéité de ce garçon !

WC

Ma fille me croisant hier soir dans le couloir peu éclairé :
"Tu vas au wc avec ton pc ?"

Je passe aussi pour un accro aux yeux de ma famille, je devrais commencer le sevrage !

Mais yen a qui le font ?!

Pimpon ?

Quelle surprise ! Une voiture brûle au coin de la rue.
Enfin, on commence à s'habituer, c'est le troisième lundi de suite.
Sauf que là, je ne suis pas sûr que ce soit de la même nature que les autres fois.

Lundi dernier, j'ai assisté de ma fenêtre à l'intervention des pompiers. J'ai pris des photos et quelques vidéos.
Et pendant que la fumée montait blanche, indiquant que le feu était en cours d'extinction, une voiture blanche se gare en haut de la rue, à 15 mètres à peine du sinistre.
Je m'étonne et me demande qui peut bien se garer là alors que tout un chacun fuit ce lieux. Je songe aux rg, à des flics en civil...
Deux femmes sortent de la voiture, ferment les portes et partent. Sans même se retourner, visiblement pas inquiètes.

Et ce soir, de nouveau une voiture qui brûle. Et par la même fenêtre, je constate que c'est la voiture garée lundi dernier. Comment en suis-je sûr ? C'est parce que je passe là tous les soirs et que je l'ai remarquée toute cette semaine, toujours à cet endroit.

Une escroquerie à l'assurance ? Une voiture volée ?

Elle n'a pas trop cramé, les dames pourront la reconnaître.

mardi 15 novembre 2005

Tu me dis triste

En fait je ne suis pas triste, mais pas loin dans un sens.
Ce n'est pas de ton fait, c'est une question de boulot.
On vient de me dire que je dois intervenir sur une nouvelle mission contraignante.
Pourtant celle que j'ai en ce moment marche très bien et m'occupe à plein temps.
J'ai donc dit non.
Mais c'est sans compter sur les manœuvres de certains. Ils essaient de noyer le poisson. Ils essaient d'endormir par des mensonges bien présentés.
Je dois justifier de ma charge de travail pour les mois qui viennent. Elle n'est bien sûr pas nulle.
Mais cela ne suffira pas, je le sais.
Alors je commence à sentir monter cette tristesse, ce malaise qui revient.
Ne pas être pris pour un homme mais juste comme un pion qu'on déplace puis qu'on jette une fois utilisé. C'est ça qui me rend triste.
Ne pas être reconnu dans son travail qui donne pourtant satisfaction à tous, c'est même écœurant.
Là aussi je suis confronté à la violence et je ne veux plus vivre ces situations. Je ne veux pas me battre. Je ne suis pas un combattant.

Je ne supporte plus d'être manipulé, d'être dépersonnalisé, d'être méprisé par des menteurs manichéens.

Heureusement, avec toi je suis bien.

lundi 14 novembre 2005

Ils ont bien compris le message !
Et ils ont commencé les réjouissances.
Et ce n'est pas la banlieue.

Je l'ai bien vu !
Il a fait un mouvement avec son nez !!!

Vers la droite pour nous, vers la gauche pour lui.

"Les principes qui font la France"

C'est ce qu'on entend sur certaines radios ?

Les fondements de notre République

Allez hop ! Tout le monde au boulot !
Ca promet encore des impôts et des privilèges...

Mais pourquoi remplacer "fraternité" par "solidarité" ???

Ce n'est pas ce qui rendra la viande meilleure !

Discours de Jacquot

En attendant, une mauvaise odeur plane dehors.

samedi 12 novembre 2005

Feu

Instaurer un couvre-feu à 22 heures est assez limité !
Pourquoi pas dès la tombée de la nuit ?

Une poubelle a déjà brulée pas loin, il n'est pas 18h... et il pleut...

Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon cœur!
Mon village au clocher aux maisons sages
Où les enfants de mon âge
Ont partagé mon bonheur
Oui je t'aime
Et je te donne ce poème
Oui je t'aime
Dans la joie ou la douleur
Douce France
Cher pays de mon enfance
Bercée de tendre insouciance
Je t'ai gardée dans mon cœur

Couvre-feu à Lyon

Ce soir et demain couvre-feu nocturne dans le Rhône pour plusieurs communes.

Certains lyonnais de GA feraient mieux de rester chez eux ! :)))

Quand même, qu'est-ce que peuvent bien faire des mineurs - je parle des moins de 15-16 ans - dans la rue après 20 heures ?

jeudi 10 novembre 2005

Faisceau

Le faisceau blanc déchire le ciel nocturne en avançant vers moi.

La rencontre du troisième type va avoir lieu ce soir pour moi.

J'interpelle les téléphages : "ils arrivent !"

"Mais non, c'est le samu ou la sécurité civile."

Ha ?

Je sors dans la nuit froide qui a envahit le balcon et fixe la lumière.

Las ! Ce n'est qu'un hélicoptère qui balaye la ville comme on ratisse une marre avec un bâton.

Qui aurait pensé voir ça chez nous ?

Je ne me sens ni rassuré, ni énervé. Je sens une indifférence m'envahir peu à peu.

Citoyens ! Dormez en paix ! Le sommeil me gagne.

Sabot

Alors pas les sabots d'Hélène...

Mais bien plutôt un sabotage qui est à l'origine de la coupure électrique d'hier soir.

Un acte désespéré de syndicalistes CGT en mal de service public.

300 000 personnes privées de jus, juste au beau milieu de cette période pénible de troubles.
Plusieurs communes ou partie de communes plongées dans l'obscurité pour fêter l'ouverture du capital d’EDF.

Bravo, "bienvenue chez vous" !

Il n'en reste pas moins que tout ça rapproche les gens : ils en parlent entre eux avec force hochement de têtes. Surtout ceux qui rentrent à pied chez eux puisque les transports en commun s'arrêtent vers 18H00.

Je n'arrive pas à me séparer de ma voiture :(.

mercredi 9 novembre 2005

Extinction

Et voilà tout le quartier dans le noir !!!!
Un instant, la lumière s'est éteinte, puis elle est revenue.
Par contre, tout autour de mon immeuble, tout est éteint, y compris le très grand ensemble immobilier de la Perralière.
C'est sinistre.
Derrière les HLM, une voiture brûle. Ici et là, des sirènes hurlent.
Sans lumière, le champ est libre pour d'autres méfaits.

Je bous.

A pied

Pas à cheval, mais à pied, les habitants du Grand Lyon vont pouvoir découvrir les rues des villes de l'agglomération d'une manière plus lente.
Les transports en commun sont fermés tous les soirs à partir de 19h00... depuis ce soir jusqu'à dimanche inclus.

Voici un extrait du communiqué informant le brave peuple :
PAS DE SERVICE SUR L'ENSEMBLE DU RESEAU TCL TOUS LES SOIRS A PARTIR DE 19H DU 9 AU 13 NOVEMBRE

Dans la soirée du 8 novembre, un bus de la ligne 52 a été incendié dans le secteur de Vaulx-en-Velin et un engin incendiaire a été jeté à l'intérieur d'une rame de la ligne D (station Mermoz). De nombreux jets de pierre ont également eu lieu en différents points du réseau TCL.

Le lendemain matin, mercredi 9 novembre, la Direction de Keolis Lyon a rencontré l’ensemble des organisations syndicales de l’entreprise avec lesquelles elle partage le souci d’assurer la continuité du service public.


Effectivement, quand je suis rentré chez moi (en voiture), j'ai croisé des cohortes de piétons, sous la pluie, remontant la ligne de tramway en direction du métro. Et il n'était pas encore 19h00.

Bon, bon. Pas bon, non !
Hier ta voiture crame, aujourd'hui tu rentres à pied, demain si tu as de la chance, tu pourras essayer le vélo.
Si les selles ne sont pas volées, les pédales absentes, les pneus crevés.

Courage, ton "intégration" est en bonne voie.

mardi 8 novembre 2005

Déconseillé aux moins de 16 ans

De découverte en découverte... je zappe sur les chaînes de la TNT.
Pour ceux qui aiment les mangas, foncez sur europe2tv !
Moins 16 déconseillé, et certaines images sont quand même brouillées.
Ha les mangas de la fille bleue !!!!

Encore merci

23 heures, une explosion me rappelle que tout ça n'est pas fini.
Je remonte un des stores du balcon.
De la fumée noire monte par delà les arbres et les premières maisons. Rien de bien visible, il fait trop nuit.
Une sirène de police se fait brièvement entendre.
Une deuxième explosion résonne.
J'entends les voisins parler à côté. Eux aussi sont sortis.
Les flammes rougissent le dessous des volutes de fumée noire que le vent rabat sur nous.
Odeur acre, mais vite dispersée.
Est-ce l'école qui brûle, celle où est écrit "Liberté, Egalité, Fraternité" ?
Est-ce des voitures ?
Une sirène de pompier se fait entendre, elle se rapproche. Le camion file rapidement, gyrophare bleu tournoyant.
Je rentre. Marre de ces violences. Marre de ces médias qui vont encore en faire leur beurre. Marre de ce tenaillement que je ressens.
Demain recommencera ce sinistre décompte, ces explications verbeuses inutiles.
Demain on annoncera un couvre-feu, on organisera des rondes de surveillance, on finira par lyncher quelqu'un.
Les vautours pourront se repaître, ils font du bon travail de propagande. Merci.

lundi 7 novembre 2005

Garrrrez-vous !

Je suis perplexe devant toutes ces voitures qui brûlent nuit après nuit.

En voilà trois au coin de ma rue, trois sagement garées, dont une sur un passage piéton.

Est-ce un coup monté pour :
a- faire diminuer le nombre d'engins polluants ?
b- vendre plus de feuilles de choux et faire plus d'audimat sur tout-foutu, farce-tordue, cani-plouc, misérabilis ?
c- développer la culture du chanvre ?
d- .... ?

Pour l'instant, l'air empeste.

Je suis écœuré.

lundi 17 octobre 2005

Hargne bleue

Pour profiter de ces jours chauds d'automne, je fais souvent du roller. Avec Ludo, avec ma femme, pas avec les deux en même temps.

Hier, nous sommes allés voir le musée urbain Tony Garnier dans le 8ème arrondissement de Lyon. C'est un ensemble immobilier datant d'avant la seconde guerre mondiale, où mes grands-parents sont venus s'installer. Ma mère y a passé ses tendres années avec ses sœurs. Un trois pièces pour cinq personnes, avec les wc sur le palier : un véritable luxe !

Quelques photos seront bientôt visibles sur Flickr.

Le musée est constitué d'immenses fresques peintes sur les murs aveugles des bâtiments. On peut donc regarder, contempler, se poser des questions. 25 murs sont à voir.

Ensuite, direction Gerland, pour faire un tour vers le skatepark.

Je roule la plupart du temps dans la rue, les trottoirs étant trop dangereux et certains impraticables, alors que les rues sont assez praticables.

Arrêté à un feu rouge, sur un passage piéton, en plein milieu d'un îlot protégé, je me fais vivement interpelé par un motard : "Vous ne respectez pas la réglementation ! Montez sur le trottoir !" . Je regarde le feu des piétons : rouge. Je vais attendre le vert, il ne s'agit pas de se faire écraser... "J'attends le feu vert" je lui envoie ma réponse en forçant la voix. Je l'entends dire que je fais le malin, du genre résistance à la force publique.
Le feu passe au vert, je traverse et monte sur le trottoir et patiente... Les motards traversent le carrefour lorsque leur feu verdit, puis s'éloignent pour finalement se garer sur la chaussée devant un bureau de tabac.

Je suis passablement mécontent. Non pas de m'être fait reprendre, mais du ton méchant employé. Pourquoi cette hargne pour dire une chose simple ? C'est exactement ce que je ne supporte pas dans la vie : être agressé gratuitement.

Et je ne supporte pas non plus ceux qui se la pètent, encore moins quand on porte un uniforme indiquant le service publique. Ne connaissent-ils que la répression ?

J'ai continué à rouler sur la chaussée. D'ailleurs, vers le stade, les trottoirs sont en terre battue rouge... comment y circuler normalement ? Et les alentours du stade commençaient à grouiller de footeux !

Quel plaisir de flâner au soleil, de découvrir la ville et les gens à vitesse réduite !

La traversée du Rhône s'est faite au pont de la Mulatière, puis nous avons remonté la toute nouvelle partie du tram sur l'avenue Charlemagne.
La gare de Perrache, puis la place Carnot, enfin la rue Victor Hugo pour arriver sur Bellecour. Arrêt place de la République, retour via la rue Servient et la Part Dieu.

Pas fâchés d'arriver à la maison ! Je sais déjà que je recommencerai.

lundi 10 octobre 2005

Pique-nique

Contrairement à ce que pourrait suggérer le deuxième mot, ce fut très très sage, quoique chaud parfois.

La météo avait promis du beau temps, je t'ai proposé un pique-nique à deux au parc.
Tu as accepté, alors que je crois que tu aurais aimé rester chez toi pour faire l'amour.

En arrivant dans ton appartement vers midi, j'avais cette envie forte de t'embrasser, je l'ai fait quand tu m'as attiré à toi sur le divan. Bien sûr tu as bandé, moi aussi et j'ai bien failli aller plus loin. Tu n'attendais que ça. "Salaud !", m'as-tu soufflé. Je l'admets.

Tu as sorti le jambon et le pâté de tête du frigo, me demandant si cela me convenait. Bien sûr, car j'aime tout ce que tu aimes.
Tu as fourré les yaourts dans ton sac, avec la bouteille d'eau, le couteau, les cuillères. Le pain a failli rester sur la table...

Nos rollers aux pieds, nous sommes partis. Dans la rue, j'avais l'impression que tu faisais la tête.

Le parc est tout proche, nous avons traversé une zone de travaux avec précaution, puis remonté les allées presque désertes. Le soleil était pourtant bien là, après le brouillard du matin. Des coureurs passaient, les biches puaient, la pelouse étaient vide.

Tu as proposé de manger vers le vélodrome. Nous nous sommes installés au bord du lac, sur un banc vert mi-ombragé.

Le sac de victuailles entre nous, j'ai coupé le pâté et le pain, ouvert le jambon que tu avais sorti. Des coureurs en short venaient régulièrement passer devant nous, nous tirant des réflexions d'ordre esthétique. J'adore pouvoir te dire ce que je pense des autres mecs, et j'aime entendre ton opinion qui n'est pas la mienne. Un partage qui me fait du bien, me donnant l'impression de ne pas être seul à voir et ressentir.

Nous avons mangé et ri, j'ai essayé de chasser une guêpe insistante, tu m'as embrassé.

Le repas fini, nous avons fait le tour du lac, pris de photos, râlé l'un et l'autre pour une histoire de centauresse et de faune. Tu as même ressorti le pain du sac pour attirer un écureuil pour que je puisse le photographier. Il a fait mine de revenir, puis s'est éclipsé au moment ou j'appuyais sur le bouton...

Le café nous a de nouveau réunis, assis au bord de l'eau, encouragés par les cancans des canards. Je n'ai pas fini ce café trop fort et amer pour moi. En entendant l'heure donnée par le serveur, tu as réalisé que nous ne retournerions pas ensemble chez toi. Tu l'as juste constaté, sans jugement. "On va voir les travaux ?".

La mise en place de la savane africaine avance. J'ai suivi tes roues, pestant contre les graviers. Nous avons contemplé les couilles des népenthes à travers les vitres de la serre, ce qui nous a fait penser aux tiennes, toutes neuves et si petites.

On s'est quittés sur le trottoir du lycée, tu voulais m'embrasser mais je t'ai dit qu'on était trop près de mon boulot. Je regrette, je regrette ces gestes à dissimuler. Je hais la dissimulation.
Un baiser de loin, te voilà reparti, les yeux lumineux. Mes patins filent tous seuls, plein d'énergie nouvelle.

Nous savons toi et moi que demain est déjà là. Demain a déjà commencé.

jeudi 6 octobre 2005

Ouf !

Ma fille a arrêté de fumer il y a une dizaine de jours.
Je suis assez content d'elle.
Mais pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit plus tôt ?

Profs en rang

Hier soir, réunion parents / profs au lycée de ma fille.

J'y vais pour ne pas passer à côté de quelque chose d'intéressant, comme un joli sourire ou une silhouette musclée (si certains croient ça, tant pis).

Et nous voilà dans une des salles d'étude, obligés de se mettre à un bureau à une place, les uns derrière les autres. Les profs s'alignent devant l'estrade, assis côte à côte.
Je ne trouve pas ce système sympa, mais ça me replonge dans l'ambiance du lycée.
Le prof principal a plus de 50 ans, cheveux poivre et sel attachés en queue de cheval, les yeux un peu caché par des lunettes de myope. Il parle d'une voix normale, presque pas assez fort. En voilà un qui n'impose pas son autorité. Alors on y croit !
Après le discours d'entrée, il passe la parole à la présidente des parents d'élèves (privé oblige) qui sort les tracts et se frotte les mains. Non, je ne ferai pas parents correspondant cette année !
Du suivant, je ne retiens franchement pas grand chose, sinon qu'il est grand et maigre. Un homme de papier mâché, froissé. Ce doit être dur les jours de grand vent...
La prof de français m'endort par son ton monocorde et ses phrases répétitives. On ne traite plus des sujets, mais des objets. La grande différence est que les gamins font plus de fautes à la ligne que de mots écrits. Mais le bac (attention : épreuve anticipée) de français est à la fin de l'année, alors il faut s'y mettre. En avant les apologues (je ne vois pas de quoi elle parle) ! Elle s'imagine que les jeunes ont de la Culture en quantité suffisante pour l'étaler à l'examen. Pas de doute, c'est une vraie de vraie (prof).
Le prof de chimie s'anime et donne presque envie d'assister à son cours. Je soupçonne que son sex-appeal ne me laisse pas indifférent (je vous l'avais bien dit !). Il s'appelle Joël, la prof de chimie organique ne lui donne pas du "monsieur xxx". En parlant d'elle, je la trouve pêteuse et donc chiante malgré son joli visage. Elle paraît jeune et étale une longue expérience de la vie dans ce lycée, nous inondant de conseils qui n'ont aucun rapport avec la chimie. Trop, vraiment trop !
La prof d'anglais me fait penser à cette assistante que j'aurais aimé avoir pour cette langue. Elle est sympa et n'impose pas son discours. Un rêve.
Je ne vois pas la CPE, cachée derrière un poteau. Sa voix me fait penser à une baba cool / animatrice de MJC. Du relationnel en pagaille !
Pour la fin, j'ai gardé le prof de techno et sa queue de cheval. Un homme qui aime son métier, mais avant tout les gamins qu'il a tous les jours avec lui. Comme il est prof principal, l'année va bien se passer.
Les explications sont les mêmes, avec un gros encouragement pour le travail personnel des jeunes. Un appel nous est même lancé pour que nous, parents, vérifions que nos enfants travaillent à la maison. Comme si on ne le faisait pas... A temps et à contretemps, quitte à entendre "mais papa/maman, je suis grand/grande, je sais ce que j'ai à faire". Mouais, moi aussi j'ai dû dire ça...
En finale, questions des parents. C'est la partie que je crains le plus. Et ça n'a pas loupé ! Du genre : quels sont les débouchés avec ce bac. Le bac est dans deux ans... et on est là pour parler de l'année qui est commencée. Et pourquoi n'y a-t-il plus d'espagnol ? Parce que les options ont été réduites. Etc.

Une bonne bande de profs, j'en suis satisfait. Une année qui devrait atteindre ses objectifs, en grande partie grâce à eux.

Je prends du poids ?

Est-ce que le sperme fait grossir quand on l'ingère ?

lundi 3 octobre 2005

Train au départ

Il pleut à verse... !!! Je remonte prendre un parapluie, et j'attends devant la porte de l'immeuble que ça se calme un peu.
Allez hop, c'est parti ! Dans le métro je rencontre cette très gentille soeur Elisabeth. Elle est contente de me voir, et moi aussi. Je prends des nouvelles de sa communauté, lui dis que je pars en voyage pour la semaine (avec la valise que j'ai, elle devait s'en douter).
J'ai le bas du jean trempé, le parapluie laisse une traînée d'eau sur le sol du wagon.
Masséna ! Déjà arrivé. Dans la rue, la pluie s'est presque arrêtée, le soleil pointe.
Arrivé chez Ludo, je mets le pépin dans la baignoire, il est du modèle ouverture-automatique.
Me voici dans les bras de mon mec... et avec lui pour cinq jours et cinq nuits.
J'ai les pieds tous mouillés, mes grolles sont des passoires ! Changement de chaussettes, il faut repartir pour la gare.
Deux valises caracolent sur les trottoirs brillants dans la nuit. Bruit couplé, accouplé.
La gare est pleine de monde, de mouvements, de gens qui sont plantés là.
Je poinçonne les billets, puis les montre à la fille en bleu qui nous souhaite bon voyage. J'y compte bien !!!
Les quais sont eux aussi pleins de monde, pour la plupart gênant le passage.
Devant le repère de notre wagon, un petit groupe attend. Lorsque le train s'arrête, il me faut beaucoup de patience pour attendre que la quarantaine de personnes descende enfin et se faufile entre les ballots.
Comme souvent, nos places sont de l'autre côté du wagon... Cette fois dans "le carré", un espace clos par des cloisons et deux portes, fait pour huit personnes. Nous y sommes à cinq, ce qui est très bien. Ludo et moi avons toute la place nécessaire à un bon confort.
J'enlève mes chaussures pour faire sécher mes chaussettes, et je pose les pieds sur le siège devant moi. Ludo fait des photos, moi aussi. A droite, le couple fait des jeux dans un magazine, l'autre fille lit.
Le train s'étire sur les rails.
Nous alternons les tête-épaule et les mains enlacées, les bisous discrets.
Des gens passent. Certains entrent dans les wc, d'autres poursuivent. Un groupe s'installe devant les portes pour fumer et boire de la bière...
Je ferme les yeux, profitant de cette sensation de flottement et par dessus tout de la présence de Ludo contre moi.
Un peu avant Marne la Vallée, le contrôleur demande nos billets. Il titube.
Arrivé en gare, il descend sur le quai avec un des fumeurs : il n'a pas de billet. Le contrôleur refuse de repartir avec le contrevenant. Les CRS interviennent, une des passagère vient se réfugier vers nous, elle a peur. Pourtant, cela n'a rien de terrible, pas de cris, ni de coup de feu. On finit par repartir, personne n'est resté sur le quai.
Arras : on est même à l'heure !
Sur la place de la gare, les gens s'éparpillent, nous laissant seuls avec nos bagages. Eric doit venir nous chercher, mais pas avant une heure car il est de fermeture.
Un examen du plan de ville nous permet de prendre la direction du centre ville, qui vaut vraiment le détour. De toute manière, il faut tuer le temps...
J'aime entendre de nouveau le bruit du roulement sur les pavés. Les rues sont vides, les derniers bars ferment. Nous faisons des photos tout en trimbalant nos caddies.


Les pavés du Nord

Je me sens bien, heureux d'être arrivé là avec Ludo, heureux de lui faire découvrir ce qu'Eric m'avait montré presque un an avant.
Nous l'attendrons encore un bon moment sur la place de la gare. Le personnel du grand hôtel part, la fontaine du monument aux morts s'arrête. Le silence peut enfin envahir la place et la nuit. Deux chauffeurs de taxi continuent de discuter devant leurs voitures.
Nous commençons à avoir froid.

Eau et feu
Eric arrive après un petit coup de fil. Il sort de sa voiture accompagné de son mec que je ne connais qu'en photo. Le chien, d'abord content, se met à grogner en voyant nos valises.
Pris par l'instant, j'oublie de présenter les uns aux autres. Je m'en rends compte, mais ne fais rien pour réparer. Tout le monde s'est gentiment fait la bise, la glace s'est brisée sans problème.
Bien plus tard, allongés dans le clic-clac, nous savourons cette première nuitée ensemble.
Ailleurs mais ensemble.
Proches, très proches, jusqu'à se mélanger intimement.
Je suis crevé car il est très tard. Le sommeil l'emporte sur la passion. Je pourrais presque m'endormir comme ça. Je suis si bien, si bien.
Demain sera le premier jour de nos premières vacances. Dors bien mon homme.

vendredi 23 septembre 2005

Partir

Dimanche soir, je prends le train. C'est bien banal, non ?
En fait non. Car je pars avec Ludo voir Ric d'abord puis X ensuite. Cinq jours d'escapade.
Un peu en amoureux. Un peu, car ce sera une occasion de plus de partager du temps et des plaisirs avec Ludo.
Avant, je faisais ce genre de voyage tout seul. Maintenant que Ludo est là, je ne suis plus seul.

Le premier mec à qui j'ai rendu visite a été James.
Un très bon moment, un mec très bien. Après un ou deux mois de cam, j'ai mis le pied dans son domaine.
Il m'attendait à la gare avec une rose rouge. Je ne suis pas resté indifférent à ce genre d'attention.
Le premier vrai baiser s'est échangé dans le parking...
Son deux pièces était très propre et impeccablement rangé. Un peu trop pour moi, mais cette garçonnière débordait d'objets les plus variés.
Un fin cordon bleu, en plus ! Et roller par dessus le marché ! De quoi prendre des kilos et faire de belles balades sur les pistes cyclables.
Je suis retourné le voir une deuxième et dernière fois. Il m'a emmené visiter les endroits qu'il aimait. Et j'ai aimé aussi.
Puis la rupture a été nette, sans vagues. Je n'étais pas amoureux, je ne voulais pas l'aimer. Je crois qu'il en a souffert.
Je n'ai plus de ses nouvelles et je le regrette.

Le deuxième mec visité a été Ric, chez qui je retourne.
On s'était dit qu'on s'embrasserait sur le quai de la gare, le baiser a été très rapide.
Avec ses chats, il m'a reçu comme un roi. Beaucoup de connivence entre nous, sans aucune promesse de ma part.
Les visites m'ont enchanté, je me suis souvent senti en accord avec lui, malgré une perception très différente des choses.
Deux mois plus tard, c'est lui qui est venu me voir. Entre temps, j'essayais qu'il ne s'attachât pas à moi.
Je ne souhaitais pas le voir souffrir et ne pouvais lui donner ce qu'il était en droit de recevoir mais ne demandait pas.
Je sais qu'il a beaucoup pleuré, sa voisine m'en a parlé. Et puis les choses se sont calmées, il a rencontré le gentil mec avec qui il est.
Et je vais le revoir dimanche soir, très très tard.

Le troisième était P (bisou P !), je n'en dirais pas plus.

Je reste malgré tout un grand solitaire, même si j'aime être avec d'autres. Je vais me surveiller pour ne pas mordre ou bouder.

Quelques jours avec Ludo... J'espère que les seules frites seront celles des moules !
Je ferai des photos, lui aussi.
Ce sera une bonne occasion pour mieux se connaître et s'apprécier.
Je lui présenterai Ric, il me présentera X.
Je suis serein, tout ce passera bien. Et j'adore les nouveautés et les découvertes !

Bises à ceux qui lisent, à ceux qui commentent, aux autres.

lundi 19 septembre 2005

Le 'petit' a 20 ans

Samedi, anniversaire de mon fils.
20 ans ont passés depuis ce jour si magique de sa naissance.

2 heures du matin, réveil. Les contractions sont fortes et rapprochées.
Nous voilà partis dans la ville déserte pour la clinique.
Ce n'est pas une fausse alerte. J'appelle Claire pour qu'elle nous rejoigne. Elle avait accepté d'être la maraine.
Tout se passe pour le mieux. Et c'est un garçon. Je suis heureux, bien sûr, et content que cet événement ait pu être simplement partagé avec une célibataire.

Je me souviens parfaitement de ma joie et de ma fierté de papa.
Un garçon !
Enfin quelqu'un qui pourra me prolonger, en quelque sorte. Peut-être un autre moi-même, pareil et différent à la fois.
Il fera tout ce que je n'ai pas su faire. Il sera ce que je ne suis pas. Il.

En 20 ans, il s'est passé tant de choses. Beaucoup m'ont laissées déçu, désapointé, voire blessé.
Surtout ces 5 dernières années.
Aujourd'hui, sa vie se fait sans moi. Ses joies et ses peines me sont presque inconnues.
comme s'il était parti. Mais il est là, tous les jours ou presque.
On se croise, sans vraiment se rencontrer, on se parle sans discuter. On se cotoie.

La magie du jour de sa naissance ne s'est pas réalisée pour moi. J'espère qu'elle l'est pour lui.
Les 20 ans qui viennent donneront une autre couleur à notre relation.

Il paraît que c'est dur d'être un fils. C'est dur d'être un père.

jeudi 8 septembre 2005

Le coup de l'artichaut

J'adore les artichauts ! C'est très décoratif et tellement bon !
Pour ceux qui veulent en savoir plus, cliquer sur l'image.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Artichaut

Jusque là, rien de très palpitant... Pourtant si ! Juste avant !

Prenez un gentil mec bien poilu : pas de prise de tête en perspective, pas de partie blanche sur le torse ni sur les fesses.
Il achète trois artichauts, sachant que sa cocote ne peut en contenir que 2, et vous invite à venir les effeuiler avec lui.
Acceptez !
Et repoussez le rendez-vous... Attention, ne prenez que des raisons valables, indiscutables, pas une migraine ou une tante de passage inopinément !

La tension monte, les artichauts commencent à flétrir.

Le soir, dites "demain je t'appelle pour te dire, blablabla...". Le lendemain en fin d'après-midi, dites que c'est rapé pour le repas. Trop tard, les dicotylédons cuisent dèjà ! Il faudra les manger plus tard dans la soirée, ces astéracées survivant pas trop bien dans le frigo.

Et le soir venu, juste avant d'effeuiller les composées, effeuillez donc le gentil mec !
Lentement, avec délicatesse. Laissez le boxer se gonfler de désir, caressez ce torse si bien velu, passez vos mains sur ces cuisses fermes posées sur les vôtres.
Titilez les tétons, l'entre-jambes, massez les pecs.
Passez au plat de résistance en vous régalant de la tige dressée et dure que le boxer a découvert une fois retiré. Glissez plus bas et en dessous des burnes pour atteindre ce qui étonne de douceur.
Insistez, sans lasser, aspirez le vit si beau et juteux.
Laissez venir, si aucune contre-indication médicale ne s'y oppose (ne jouez pas avec votre santé ou celle de vos rencontres !!!!).
Dégustez à loisir.

J'avoue que l'artichaut était exquis !

Heureusement qu'il reste le troisième artichaut... Je ne crois pas que je vais le faire attendre aussi longtemps.

lundi 5 septembre 2005

Rando

Comme chacun le sait (pardon, je commence très mal !) je fais du roller le vendredi soir, en longues randonnées urbaines et joyeusement accompagnées.
Accompagnées, car je ne suis pas le seul. Quelques centaines de filles et de garçons.
Et depuis 5 mois (voir 5 mois de toi), Ludo m'accompagne. Et j'adore ça !
J'adore quoi ?
J'adore faire du roller et j'adore que Ludo soit là, compagnon fidèle et précieux.

Je faisais du roller bien avant que Ludo ne soit là !

Par chance, nous avons la même vision des "choses" pendant ces randos.

Voilà :
- il regarde les plafonds des appartements cossus ou modestes, côté premier étage,
- je regarde les trottoirs et le goudron qui défile, à droite, à gauche et devant,
puis on en discute tous les deux.

Je traduis :
- il regarde les mecs à poils derrière leur fenêtre. Il a un chic pour les trouver !!!
- je reluque les mecs dans la rando, voire les piétons innocents. C'est à ma portée. Surtout les fessiers.
puis on en discute tous les deux !

Et j'adore (je me répète, mon vocabulaire est pauvre !!!) discuter de tout ça avec Ludo.
Pour les mecs à poil, c'est toujours raté pour moi, je n'arrive jamais à les voir. Aurait-il des visions ?
Pour les randonneurs, c'est plus tangible : ils sont là et on peut les toucher (sauf qu'on ne le fait pas, bien sûr !).

Vendredi dernier, le beau noir avec des pecs 'comme ça' avait enlevé son tshirt.
Merci les nuits chaudes d'été !

Et au détour d'une rue, en plein virage, j'accroche un regard qui me le rend bien.
Le mec est arrêté sur le trottoir, rollers chaussés. Woua les yeux !!!
J'en parle à Ludo, bien sûr. Il ne l'a pas vu.
En pleine descente, un peu après, ce roller me dépasse.
Il a dû ralentir car je le rattrape sans problème. Il sait que je suis bientôt à sa hauteur.
Ludo est à côté de moi, je le lui montre "Tiens, regarde, c'est celui dont le regard...".
Le mec se tourne vers moi, cherche mes yeux. Et comme Ludo est entre nous, il le voit.
Et hop ! "Tiens, bonjour !". Ludo et lui se connaissent !!!
C'est vrai qu'il a un regard très expressif et que de toute évidence je lui plais.
Et blablabla et bise à Ludo et moi nada.
"Aurevoir". Mouais, à une autre fois.

Pour une fois que je faisais une touche !

M'en fiche, j'ai mon Ludo, je ne tiens pas à l'échanger avec qui que ce soit, même pour un regard aguicheur.

Avec tout ça, ne me demandez pas par où on est passé : j'ai quelques blancs dans le noir de cette rando nocturne.

dimanche 4 septembre 2005

Rendez-vous là-bas

Premier juin 2002, Aix-en-Provence.

Ma femme et mes enfants arrivent à la gare TGV d'aix. Bien belle cette gare.
Un de mes fils n'est pas venu, il avait un engagement prévu depuis longtemps. Son absence est un crève coeur pour moi.
Dans la voiture, je leur donne les dernières nouvelles, et j'explique ce qui est sensé se passer au cours de cette journée. J'essaie de préparer les enfants à cette confrontation douloureuse avec la mort et la souffrance de la séparation.

Tout doit commencer par la célébration des funérailles de papa.

Papa avait une dent contre l'Eglise. Mais je n'en sais pas la raison réelle. Il avait été en institution religieuse et n'en disait rien de mauvais. Il respectait les "croyances" des autres, et je ne l'ai jamais entendu pester et dénigrer.

Avec Paulette, nous avons préparé cette célébration la veille, et pour chaque instant, je lui demande ce que papa aurait approuvé. Il aurait tout approuvé.

Je gare la voiture dans le sous-sol payant de l'hôpital, elle sera au frais pour cette matinée qui s'annonce très ensoleillée.
Nous retrouvons Paulette et sa famille au funérarium.
Paulette est bien entourée, mais je sais qu'elle est intérieurement écroulée. Je n'en suis pas loin.

Le cercueil est dans la pièce, non fermé. Choc pour moi de revoir papa, choc que mes enfants le voient et en même temps approbation. La mort ne doit pas être masquée.
Le cercueil est ensuite cellé. Le prêtre arrive. La célébration va commencer.
Bougies, portrait de papa sur le cercueil.
La petite pièce est vite trop remplie. Que de personnes !!!

Ma demi-soeur est là, mon demi-frère aussi.

Les gestes et les paroles se succèdent, je pleure.
Le prête dit les bonnes paroles, je suis soulagé.
Nous écoutons la vie en rose et l'avé Maria que papa aimait tant chanter.

Voilà, c'est déjà fini.
A l'extérieur, je retrouve ceux qui sont venus pour papa et pour Paulette. Je n'en connais pas beaucoup. Ces gens qui pleurent et racontent certains événements qui les ont marqués me touchent beaucoup. Papa avait su se faire aimer de toutes ces personnes. Et cela me fait du bien, complète l'image que j'avais de lui.

Papa ne voulait pas être enterré mais incinéré.
Le cortège de voitures suit le corbillard pour un trajet jusqu'à Manosque où se trouve le crématorium. Je suis calme et tranquilisé. Pour moi, le plus important est passé.
Le soleil tape fort.
Nous devons attendre dehors puis dans la chapelle en béton.
Pas de discours, pas de geste. L'attente est celle d'un hall de gare, anonyme.
Peu de gens ont fait le déplacement, ce qui est normal.
On nous invite à entrer dans une petite pièce au fond de laquelle est suspendue une télé.
Le cercueil entre dans la fournaise, Paulette pleure, j'ai mal au coeur.

Nous suivons ce que papa souhaitait pour ce moment : personne ne doit être là, personne.
Alors nous repartons.
Je me sens apaisé, avec cette impression que tout est accompli.

Le repas rassemble les plus proches et se passe à raconter ce que papa aimait ou n'aimat pas faire. Que de souvenirs qui ne m'appartiennent pas tous.

Je remène ma femme et les enfants à la gare TGV, je reste plusieurs jours encore avec Paulette pour faire les démarches administratives.

Et déjà je me demande ce qu'il restera de tout ça dans quelques années, ce qu'il restera du passage de papa. La réponse, je l'ai déjà.
J'arrive à voir ses traces en moi.

"Quand il me prend dans ces bras" ce sont ceux de mon père, je crois bien que je l'aime.

jeudi 1 septembre 2005

5 mois de toi

Ton sourire me charme, me ravit et continue de m'attirer à toi.
5 mois de ce régime, dont je ne me lasse pas.
Des questions et des doutes, très rarement, me rappellent que ceci est la réalité.
Avec toi je suis réellement à l'aise.

Tu aimes mon odeur, moi aussi.
Tu aimes me caresser, moi recevoir tes caresses, sans cesse ni fin.
Tu aimes me photographier, moi regarder ce que tu as vu.
Tu aimes quand je viens en toi, moi te pénêtrer glisser dans le plaisir commun.
Tu aimes me faire à manger, moi savourer.

5 mois, c'est peu et beaucoup.

Tout se fait de façon si simple.

Tu m'apportes toi et c'est tout ce qu'il me faut.

Me serrer dans tes bras, passer mes mains sur ta poitrine, englober tes fesses, aboucher ta vallée poilue et glisser dans ton puy.

Délices !!!

mardi 30 août 2005

Si seulement !

D'accord, je me suis faire rare, voir absent depuis mai.

Si seulement tout cela prenais moins de temps et d'énergie...

Je me suis remis aux photos dès que le boulot s'est calmé. Voir mon flog ici :
http://www.flickr.com/photos/jahovil/

En ce qui concerne l'écriture, j'y pense souvent, ça mûrit bien. Bientôt de nouveau sur cet écran blanc.

Et toujours en grand amour avec Ludo. Et les vacances sont derrière...

Pour la lecture, j'ai de temps en temps posé un oeil rapide sur vos textes, que j'aime toujours assez.

Bises à tous !

jeudi 2 juin 2005

Petit papa

Juin 2002 (deux milles deux).

Comme dans une chanson enfantine, la vie, la mort nous impose des passages obligés.

Petit papa, c'est aujourd'hui ta fête,
Maman m'a dit que tu n'étais pas là.
J'avais des fleurs pour couronner ta tête
Et un bouquet pour mettre sur ton cœur.
Petit papa, petit papa.

Même maman n'est pas là, c'est dire !

Je ne veux pas rater cet instant qui ne se reproduira pas. Je veux le vivre, sans me passer à côté.

Il faut préparer l'adieu que nous allons te faire, petit papa.
Paulette et moi suivons le déroulement proposé pour le funérailles dans un livret catholique assez accessible. Nous choisissons les textes et les gestes.
Est-ce que papa aurait approuvé ou désapprouvé ? Avant tout je souhaite lui être fidèle. Et ne pas bâcler. Prendre le temps, ce temps qui appartient au passé.

Nous contactons un prête de la paroisse dont dépend le funérarium. Dans la sacristie de son église fraîche et sombre, remplie de livres comme chez un bouquiniste, il nous pose des questions sur papa qu'il ne connaît pas. Qu'aimait-il faire ? Comment était-il ? Qu'elle a été sa vie. J'écoute Paulette répondre. Il y a tant de choses à dire. Je découvre encore des aspects inconnus de mon père. J'admire sa femme qui se souvient de tant de détails.
Le prêtre fait la synthèse de ce qu'il a compris, nous arrêtons un déroulement, fixons les textes à lire, les chants. La cérémonie aura lieu au centre funéraire. Le matin.

Je crois que papa aurait aimé.

En imaginant le cercueil et nous autour, je cherche un moyen de masquer le vide que nous sentirons tous, et moi en premier. Nous mettrons donc une photo de papa.
Paulette en a quelques unes. Tiens, celle-ci avec le chat est assez belle. Elle nous aidera à le revoir, à faire un lien entre lui et rien.

Parce que papa a voulu qu'ensuite il n'y ait plus rien de lui. Il a écrit quelques années auparavant un petit mot disant qu'il devrait être incinéré et ses cendres dispersées en dehors de la présence de ses proches. Nous ferons exactement comme il l'a écrit, même si je ne comprends pas tout. Je ne me pose même pas de question, ainsi en sera-t-il.

Nous serons là pour te dire adieu.

mardi 31 mai 2005

Départ

MAI 2002

8 heure du matin, Paulette au téléphone : « C’est fini. »

Fini ? Comment ça ? Il allait mieux, il avait retrouvé suffisamment de tonus pour pouvoir partir de l’hôpital. Une place était réservée pour lui dans une maison de convalescence, pas trop loin de sa maison pour que Paulette puisse venir le voir tous les jours, exactement comme elle l’avait fait depuis plus d’un mois.

Fini.

Une infirmière l’avait retrouvé sans vie à 7 heures du matin, alors qu’à six heures il dormait encore.
Il avait attendu le retour du jour pour partir, seul.
Paulette n’était pas là, moi non plus, personne pour lui tenir la main.

Je descends à Aix et vais d’abord chez papa. Personne non plus. Catherine, seule habitante du coin, me renseigne : Paulette est à Aix.
J’arrive à l’hôpital, mais ne réussis à joindre personne.

A mon tour d’être seul.

Je sais qu’il est dans cet endroit si froid, si terriblement froid que son nom même me glace. Il faut y aller, je veux le voir, je veux réaliser.
L’employé de cet endroit m’accueille très gentiment et part mettre en place le corps.
Il me fait entrer dans une pièce sobre au milieu de laquelle se trouve papa sur une sorte de brancard, recouvert d’un drap blanc.
Le froid me transperce.
Son corps est là, mais cette partie de lui si animée m’est invisible.
Je l’embrasse, caresse ses cheveux si doux, lui parle.
Je t’aime, tu sais, je sais que tu sais.
Je sais qu’on se reverra, même si toi tu ne le sais plus.
Les sanglots submergent mes paroles, noyant mes paroles dans un borborygme sourd.

Tu es parti. Je le vois. Je ne suis pas d’accord, mais n’ai pas le choix. Je me sens orphelin sans être abandonné. Pas de révolte, juste cette peine à apprivoiser.

Plus tard, avec Paulette, nous revenons le voir, ensemble. Je voudrais pouvoir encore rester avec lui, mais ce n’est pas possible, d’autres veulent aussi voir un des leurs.
Elle le pleure, lui parles « tu m’avais promis de ne jamais me quitter ». Il est des circonstances qui réfutent les promesses. Lui en veut-elle ? Je l’admire. Elle est bien plus seule que moi, elle devra continuer sa route sans son compagnon.

Une vie s’est achevée, il est parti sans retour. Il vit encore en moi et en beaucoup d’autres.

lundi 30 mai 2005

Ascension

MAI 2002.

Je suis à Aix pour l'Ascension.
Papa ne va pas mieux, pas pire.
Paulette est avec lui tous les jours, de huit heures à dix huit, tous les jours.

Je sais qu'il va partir, je me doute qu'il le sait aussi.

Heures d'attente et d'observation.
D'instropection.
De remémoration de sa vie qui se termine.

Que va-t-il me laisser, que m'a-t-il déjà laissé ?
Cette vigueur, cette rébellion sous-jacente qui parfois émerge avec vigueur.
Cette opiniatreté, ne pas baisser les bras comme ça. Etre et devenir.
Cette liberté de vivre.

Je me décide à aller à la cathédrale toute proche pour assister à la messe de l'ascension.
Je suis à la fois visiteur et visité.
Le Christ "monte au ciel", quitte ses frères.
Quel parallèle trop facile avec ce qui se passe aujourd'hui. Un réconfort, tout de même.
Il est parti, il va partir. L'espoir de se revoir existe, il l'a promis, je veux bien y croire.

Parmi les réponses que j'attendais, il y a eu ce docteur, une femme jeune et accessible, qui a bien voulu me recevoir. J'ai pu lui dire mes doutes quant aux évènements qui ont amené papa ici. Ce qui a déclenché l'arrêt de ses reins et l'obligation d'une dialyse quasi quotidienne restant pour moi une erreur humaine. Je n'ai pas de haine, je veux juste entendre et comprendre. Exprimer aussi.
Comme il est difficile de trouver quelqu'un à qui parler de ce qui nous habite.

Il pourra partir en maison de convalescence, dès qu'une place sera disponible pas trop loin de Pertuis.

Moi, je rentre à Lyon, ne sachant pas si je le reverrai.

jeudi 26 mai 2005

Notre Père

MAI 2002

23h30, coup de fil de Paulette : "Ton père ne va pas bien du tout, ils ne savent pas s'il va passer la nuit ! Viens !".

2h30 de route presque vide pour penser et revoir les jours précédents.

Papa est toujours dans cette chambre, avec un monsieur qui a une attaque pendant une de mes visites.

Le voilà cloué dans son lit, attaché encore pour qu'il ne s'enlève pas la perfusion. Il ne mange plus, rien ne passe. Il m'avait souvent fait comprendre, sans vraiment le dire, qu'il n'accepterait pas d'être diminué dans son corps, qu'il y mettrait un terme lui-même. Mais là, il ne peut pas, il n'est plus maître de ce corps qui ne semble plus lui obéir, et qu'on a de tout façon entravé.
il n'est pas très lucide, il ne parle que très difficilement.

Mais dans un souffle, il parvient à dire quelque chose que ni moi ni sa femme ne comprenons. On le lui fait répéter. Je dit à Paulette ce que j'ai cru finalement comprendre, tout en le refusant : "je suis en train de crever".
Annonce de cette évidence des faits, mais aussi de la conscience qu'il en a.
Je suis bouleversé, me détourne un instant essayant d'étouffer ce qui monte en moi.
Depuis le début, j'ai souhaité parler avec lui de ce départ qui se profile, mais comment faire et surtout je crains de lui faire peur, de rajouter à sa douleur.
Alors, pour lui montrer que je suis là, qu'il n'est pas seul dans ces moments qui seront pour nous les derniers ici, je prends sa main, la caresse, la garde dans la mienne jusqu'à ce qu'il se retourne et m'échappe.

Je ne peux faire que des visites de 2 jours en week end, et passer des coups de fils le soir à Paulette. La situation évolue peu à peu, mais sans savoir vraiment de quel côté.

Cette nuit, est-ce que j'arriverai à temps ?

Devant l'hôpital, aucun souci pour se garer.
Désert, vide. Je me sens vide. Impuissant.
Il est encore là.
Et la nuit suivante aussi.
Nous décidons de rester avec lui, Paulette sa femme, Christiane sa fille et moi.
A tour de rôle nous essayons de dormir un peu sur un lit de camp placé dans la chambre.
Nous le veillons, chacun d'un côté du lit, écoutant sa respiration qui s'est transformée en sifflements douloureux. Chaque pause me fait craindre un arrêt. Je lui tiens toujours la main, carresse son avant bras, son front.
Encore une inspiration. Encore une. Encore.

"Notre Père qui es aux cieux..."
Mon père, te voilà au seuil de ton passage, tu n'es pas seul sur ce seuil. Un autre t'attend, moi je reste encore un peu.

Le jour arrive, un jour encore. Encore un. Encore.

dimanche 22 mai 2005

Cette vie en rose

Mai 2002.

Papa a dû faire au moins trois hôpitaux : Pertuis, La Timone à Marseille, et enfin Aix en Provence.
Un interne mal à l'aise essaie de répondre à mes questions, au téléphone. Il me donne l'impression de s'emmêler, de ne pas savoir quoi dire, de ne pas vouloir dire. Plus tard, je comprendrai qu'une erreur médicale s'est produite.

Je piaffe, mais attends encore un peu pour descendre le voir. Tous les jours, des coups de fil me permettre de suivre les événements, d'essayer d'imaginer. Mais, lui, je ne peux pas l'entendre, il n'est pas en état de répondre au téléphone.
Enfin, je peux y aller lorsqu'il est provisoirement placé dans l'hôpital d'Aix en Provence.
Je vais d'abord chez Paulette.
C'est bête, je le sais bien pourtant, mais il n'est pas là. Pas là.
Tous les deux, nous allons vers ce lieu qui sera sa dernière demeure : l'hôpital.
Le trajet me permet de poser des questions, sur ce qui s'est passé, sur son présent, son futur.
Se garer reste un peu épique dans ce quartier, à moins de payer le parking. Qu'importe après tout.
Nous traversons la partie neuve de cet établissement : grand hall, premières personnes en pyjama, odeur légère.
Un ascenseur trop grand, des blouses blanches, des lits sur roulettes, nous montons.
A l'étage, l'odeur est plus nette : maladie, guérison, mort.
Plus loin dans le couloir, nous entrons dans une chambre dont la porte est grande ouverte.
Il est là.
Il est réveillé. Sa femme l'embrasse, lui dit bonjour, lui dit que je suis là.
Je suis là.
Je l'embrasse à mon tour en me penchant par dessus les rambardes levées de par et d'autre du lit. Il ne peut me serrer dans ses bras car ses poignets sont attachés par des sangles au lit.
Je suis ému, peiné. Emu de le voir. Peiné de le voir.
Il parle avec difficulté, sa bouche est très pâteuse, les tubes n'ont pas épargné sa gorge.

Il est désorienté. Quel jour est-il ? Où est-il ? Il ne sait pas.
Je lui explique tranquillement, lui parle des enfants, de la vie de tous les jours, du travail, du paysage méridional que l'on peut voir de sa chambre.
Il répond peu. Pas.

Son regard a pris cet air de petit enfant perdu, cherchant à comprendre, demandant une aide, un soutien, un réconfort.

De temps en temps, il s'endort. Puis une infirmière le réveille pour un contrôle des perfusions, une autre la rejoind, nous sortons attendre dans le couloir.
Au bout d'un moment il chante. Les infirmières ne comprennent pas ce qu'il dit, ni pourquoi.
Moi si.
Une association d'idées, une joie d'exister.
Elles sont habillées de rose, les médecins de blanc.
Alors, il voit la vie en rose. Il leur exprime ses remerciements avec ce qu'il a toujours aimé faire : chanter. Cela ne peut durer longtemps, sa voix se tait, manquant de souffle. En moi, elle continue, forte et limpide. Elle m'atteind, il me surprend.
Je le trouve étonnant de vitalité, de désir de continuer de vivre alors qu'il va si mal. Je l'aime pour ce don qu'il fait encore sur ce lit où rien ne lui est permis.

Je m'imagine une fois de plus dans ses bras. Je ne le verrai plus jamais debout.

Il me dit des mots d'amour, et ça m'fait quelque chose.

vendredi 20 mai 2005

L’homme idéal.

« Tu n’es pas mon homme idéal », c’est vrai, je te l’ai dit.
Et de me représenter cet homme, de te le décrire, de te dire que je l’avais déjà croisé.
Il est blond aux yeux bleus, musclé avec des pecs affirmés, des abdos en béton, poilu velu, souriant. Mais ce n’est pas tout ! Il est accessible, fin, intelligent, il comprend mes mots à bouche fermée. Un portrait très classique, pas original.
De cette description, j’en ai déjà rencontré un. J’en garde un excellent souvenir, mais MAIS, il n’était pas disponible car marié et ne souhaitant pas donner son téléphone. Gasp !

Et moi de te dire que tu n’es pas mon homme idéal ! Déjà je me traite d’idiot et me demande pourquoi je dis ça. Je crois que c’est pour me protéger de moi, pour mettre une barrière que je ne pourrais pas franchir, pour me rassurer. Et aussi ne pas me convaincre que puisque tu es là, je dois forcément envisager de faire un bout de route avec toi.
Je sais bien que tout ça semble puéril et vain.

Car aujourd’hui, je repense à cette phrase et nous en avons même reparlé ensemble.
Cet homme idéal, est-ce seulement une image ? Un prétexte pour continuer à le chercher ? Un mythe s’alimentant lui-même ?
A quoi me sert-il ? Il pourrait bien me cacher l’homme réel et aimant que je cherche, comme des œillères bien vissées.

Aujourd’hui, tu es là, je suis là. Nous faisons route commune, inventant au jour le jour le plaisir d’être à nous, le désir d’être et de recevoir.
Je te regarde et me rends compte que cet homme idéal ne tient pas la comparaison avec toi. Tant mieux, car tu es si riche pour moi, tu es si beau pour moi, tu es si aimant de moi.

Peut-être un jour aura-t-il disparu de mes pensées, passant d’un idéal jamais atteint à une réalité quotidienne.

mercredi 18 mai 2005

Dans tes bras

La circulation est fluide en cette fin de journée, malgré quelques andouilles qui persistent à prendre leur voiture. Un coup à droite, un coup à gauche, je suis bientôt chez toi.

Voilà la chapelle des petites sœurs, je ne dois pas oublier de tourner, comme cette fois où une nana en vélo m’a perturbé. Non, vous n’y êtes pas, elle était quelconque, et je ne suis pas attiré par les nanas, sublimes fussent-elles ! Elle avait juste cette particularité galinesque de rouler à gauche, sur son vélo, dans cette rue à sens unique et pourvue d’une piste cyclable à droite. Et vas-y que je te remue l’arrière train comme si chacune des fesses pouvait atteindre les pédales. En attendant, il a fallu que je roule sur la piste cyclable pour pouvoir la dépasser, en la klaxonnant ! Et quelques mettre plus loin, un livreur mal garé m’a arrêté, permettant à la cannette chancelante de me doubler. Elle tourne à gauche devant mon nez, je la suis du regard et file tout droit. Là, j’aurais dû tourner à droite, dans ta rue. Mais – mais ! C’était sans compter sur la sournoiserie de l’oie dodelinante : elle avait pris la rue à contre sens (sur la gauche) !! Et pauvre de moi, je l’ai cru ! Je n’ai donc pas pris ta rue à droite, j’ai continué tout droit, et ensuite cherché désespérément comment retrouver ta rue. J’avais l’impression d’avoir raté un épisode : j’avais passé ta rue sans la voir ! Ce n’est que longtemps après que j’ai réalisé toute la perfidie de cette poule résolue à n’en faire qu’à sa tête.
Je ferme cette longue parenthèse…

Je gare ma voiture sans avoir eu trop à chercher « je suis vers le feu ».
Les trottoirs me font croiser des piétons, mes pensées sont déjà chez toi : une porte à pousser, l’autre sera entrouverte, tu m’attends.
Je connais maintenant le code de ta porte que je fais en m’appliquant, sous l’œil attentif des unes des magasines (quatre Têtu me regardent complaisamment).
Couloir, mini ascenseur.

Je pousse la première porte qui proteste bruyamment. Le petit espace qu’elle protège est dans le noir. J’aime l’absence de lumière, elle permet le mystère de tant de présences. La deuxième porte est effectivement entrouverte.

Tu m’attends. Je me sens naître à ton existence : tu es là. Je repousse la première et la fais encore grincer. J’entre chez toi, referme la porte.
« Coucou ! ». Je sais que tu es là. Je pose ce que j’ai dans les mains, vais dans ta chambre.
Tu es là, je te vois, ton corps se tend vers moi pour m’accueillir. Je m’allonge sur toi, enfouis ma tête dans ton cou. « Tu n’enlèves pas ton blouson ? ». Je suis trop pressé de me sentir contre toi, de puiser dans ta réalité physique. Je dois me rassurer.
Tu es là « pour de vrai ».

A moins que ce ne soit moi qui suis enfin là, dans tes bras.

samedi 14 mai 2005

A Paris

à partir de midi et jusqu'à lundi.... Rencontrer des GArs de valeur.

Bon, je file sous la douche...

Bises les GArs.

vendredi 13 mai 2005

Pré --

Avril 2002.

Coup de fil de Paulette : "ton père est à l'hôpital ! ".
Quel hôpital ? Qu'est-ce qu'il a ? Depuis quand ? Comment est-ce arrivé ? Tu es où ?
Tourbillon, adrénaline !

Depuis deux ans je redoutais cette annonce. Aujourd'hui, j'encaisse.

Je revois mes deux derniers départs de chez papa. La même scène à quelques mois d'intervalle.

Je suis seul, descendu les voir, lui et sa femme. Pour deux ou trois jours, pour dire de garder le contact et aussi - et surtout - pour vivre quelques instants partagés avec lui.
Il me raconte encore ses souvenirs de jeunesse, ses histoires d'amour, la guerre, les guerres, la galère, les échecs, les joies, ses femmes, ma mère, mon arrivée, le divorce.
J'ai déjà entendu tout ça... mais ma mémoire n'est pas la sienne. Ses souvenirs entrent en moi, s'y perdent un peu, m'imprègnent de son vécu.
Tu m'as manqué, papa, pendant ces années où tu n'étais pas là, pendant ces années où je n'étais pas là. J'ai maintenant une sensation de fin.
Je t'aime, mais je ne te le dirai pas, car je n'arrive pas à me le dire.

Le moment de mon retour est arrivé. Devant la maison, tu me dis aurevoir. Face à face, nous plongeons chacun dans les yeux de l'autre, comme pour s'immerger, s'imbiber de cette essence. Tu ouvres tes bras, me plaques contre toi, m'embrasses sur chaque joue. Tu m'étouffes presque, alors je te serre moi aussi. Mais pas trop longtemps, juste ce qu'il faut de convenable. Alors que j'ai tellement envie de rester dans tes bras, sans bouger, sentir ta respiration et ton coeur de père tout contre moi. Me reposer sur toi. Est-ce que le temps s'arrêterait si je le lui demandais ?
Je monte dans la voiture, démarre, roule sur le chemin, jette un oeil dans le rétro. Ils sont là tous les deux qui me regardent m'éloigner.
Non, ce sont eux qui s'éloignent, figés devant la maison.
Par la vitre baissée, j'agite le bras pour leur dire aurevoir.
Le paysage file doucement, je ne les vois plus dans le rétro. Je passe le haut de la colline, la maison disparaît définitivement.
J'ai passé la crête comme on ramène une ancre... le quai s'éloigne et s'efface, on enroule, on roule.
Devant cette immensité vide qui m'apparaît tout d'un coup, un sanglot me broie la gorge. Une corne de brume pleure sur ces instants passés, sur cette certitude que c'est la dernière fois que l'on se voit, que ce qui a été ne sera plus, jamais plus. Tout se brouille. Tout se mouille. Il faut rentrer

lundi 9 mai 2005

J'ai un homme - cinéma !!! Je le branche où ?

jeudi 5 mai 2005

Amour

Quand j'aurais la foi la plus totale,
celle qui transporte les montagnes,
s'il me manque l'amour,
je ne suis rien


ΟΥΘΕΝ ΕΙΜΙ, nihil sum
non sono nulla, nada soy, I am nothing, ich bin nichts.


Image copyright The British Library

L'amour prend patience ;
l'amour rend service ;
l'amour ne jalouse pas ;
il ne se vante pas, ne se gonfle pas d'orgueil ;

il ne fait rien de malhonnête ;
il ne cherche pas son intérêt ;
il ne s'emporte pas ;
il n'entretient pas de rancune ;

il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;

il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.


L'amour ne passera jamais.

mercredi 4 mai 2005

Magie

Ces instants magiques avec toi n'ont rien d'une illusion. Rien.
Ta présence est réelle et réconfortante. Ton regard parle, bien plus que ta bouche, de ce que tu me donnes.

Je suis dans tes bras, allongés l'un entre l'autre. Je respire ton torse poilu, bisouille ton sein. Ta main masse mon dos.

Je me suis imprégné de toi, physiquement. Je vais m'imprégner de toi, intérieurement.

Ma barbe peigne tes fesses, mon souffle lève des ouragans dans les vallées velues. J'enfouis mon visage dans ton entre-jambes, espérant ne plus avoir besoin de respirer autre chose que toi.

Dormir dans tes bras, sur ta poitrine, en toi.

Nous avons roulé dans la ville, de nuit, de jour. Léché les vitrines, usé la gomme de nos freins. Partagé des repas aux terrasses des restaurants. Maté tous les mecs, commenté chaque personne. Ri, contemplé les espaces urbains, découvert des passages secrets, suivi la piste des nettoyeurs de rues. Posé des plaques commémoratives pour chaque ex.

Chaque jour, je pense à toi, tu penses à moi. Pas de douleur, de la joie sereine, de l'amour à vivre. Pas de menottes, une assurance sécurisante de pouvoir vivre tous les deux. Une reconnaissance que tu es toi, en dehors de toute velléité de te changer.

Tu es là (pour toi), je suis là (pour moi).

J'aime tout ce que tu m'offres. Ta disponibilité, ta richesse, ta gentillesse. Tes goûts et tes dégoûts.

Bisou mec, t'embrasse Ludo.

dimanche 1 mai 2005

J'ai un mec, et réciproquement.

samedi 30 avril 2005

Demande au milieu de la rue

- Tu veux sortir avec moi ?
- Oui ! Et toi, tu veux sortir avec moi ?
- Ben oui, tu vois bien que je sors avec toi, on est déjà dehors !

jeudi 28 avril 2005

Rez de chaussée

Je n'appuie que très rarement sur le zéro de l'ascenseur, car je passe par le sous-sol où ma voiture est garée.

Mardi matin, je choisi donc le premier sous-sol (pour les lyonnais, je n'habite pas rue Puits Gaillot, pour les non lyonnais et pour ceux à qui ça ne dit rien regardez par ). J'introduis ma clé dans la serrure, ferme la porte et hop ça descend (dans un bruit d'enfer !)(et il faut un clé pour aller dans les sous-sols).

Jusque là rien de bien palpitant... Sauf que...
L'ascenseur s'arrête au rez de chaussée, à ma grande surprise, car cela n'arrive jamais. La porte s'ouvre, et je m'apprête à la refermer.
Ma main sur le bouton, je jette un oeil sur le palier et je vois un beau jeune homme brun devant moi. Haaaaa mais je ne le connais pas !
Bêtement (parfois, je me mettrais des baffes) mais par politesse, je lui dit que je descends encore d'un étage. Je me demande si je n'ai pas bafouillé un peu. Il est accompagné d'un chien jaune tenu par un harnais.
Coup d'oeil en haut, coup d'oeil en bas, l'oeil que j'ai jeté sur le palier sert quand même à quelque chose. Il me répond que ça ne lui fait rien. Haaa, je vous disais qu'il y avait un Dieu !
Je me recule, il entre, je le laisse aller au fond de la cabine, on se contourne dans la partie étroite. Il est grand, brun (je l'ai déjà dit), dans le 26 ans (...), visage rectangulaire, souriant.
Holala, holala, je deviens fébrile.
Comme je n'ai qu'un étage à passer avec lui, je vais à l'essentiel, ce sera court.

Mais non, je ne lui ai pas sauté dessus !!! Il a quand même un chien avec lui ! Je ne tiens à pas à me faire mordre par le clebs.

Je lui demande à quel étage il habite (mais pourquoi est-ce que je lui demande ça ???). Il est au 8ème. Et si son chien ne serait pas une chienne : et bien si. Je l'ai vu dans les yeux du quadrupède. Je lui souhaite une bonne journée, je sors, me retourne. Il sourit, je crois même qu'il a dû rire.

Mercredi matin, de nouveau dans cet ascenseur, pour le même trajet, je constate que le bouton du rez de chaussée est allumé. Je vais encore faire un arrêt pour rien, et peut-être rencontrer la mère hébétée de la voisine.

Que nenni !! Il est de nouveau devant moi ! En personne, avec le chien. C'est un signe !
Je crois bien que mon visage a dû changer de couleur !
Bien sûr, il sait que je descends, mais il monte quand même.
Panique à bord !!! Il faut que je fasse quelque chose de banal !!!
Ha le chien ! Sauvé ! je me baisse et cajole l'animal qui... remue la queue. Le contact est bon. Du bas, je lève mon regard vers lui : il est là, il sourit. Je demande le nom du chien, il me dit un mot que je ne comprends pas.
Une secousse annonce la fin du voyage, je sors en lui promettant une bonne journée, il me remercie et me retourne la politesse. Démarrer la journée comme ça, j'aime vraiment !

Jeudi matin, je force un peu le sort, j'appuie sur le bouton du rez de chaussée. La porte s'ouvre. Personne, rien. Je sors pour voir s'il est là, non personne.
Je n'aurai pas dû appuyer sur ce bouton. En fait je pense qu'il a pris l'ascenseur juste avant moi...

Mais qu'il est beau et qu'il a l'air sympathique !!!
Vivement demain matin !