mercredi 18 mai 2005

Dans tes bras

La circulation est fluide en cette fin de journée, malgré quelques andouilles qui persistent à prendre leur voiture. Un coup à droite, un coup à gauche, je suis bientôt chez toi.

Voilà la chapelle des petites sœurs, je ne dois pas oublier de tourner, comme cette fois où une nana en vélo m’a perturbé. Non, vous n’y êtes pas, elle était quelconque, et je ne suis pas attiré par les nanas, sublimes fussent-elles ! Elle avait juste cette particularité galinesque de rouler à gauche, sur son vélo, dans cette rue à sens unique et pourvue d’une piste cyclable à droite. Et vas-y que je te remue l’arrière train comme si chacune des fesses pouvait atteindre les pédales. En attendant, il a fallu que je roule sur la piste cyclable pour pouvoir la dépasser, en la klaxonnant ! Et quelques mettre plus loin, un livreur mal garé m’a arrêté, permettant à la cannette chancelante de me doubler. Elle tourne à gauche devant mon nez, je la suis du regard et file tout droit. Là, j’aurais dû tourner à droite, dans ta rue. Mais – mais ! C’était sans compter sur la sournoiserie de l’oie dodelinante : elle avait pris la rue à contre sens (sur la gauche) !! Et pauvre de moi, je l’ai cru ! Je n’ai donc pas pris ta rue à droite, j’ai continué tout droit, et ensuite cherché désespérément comment retrouver ta rue. J’avais l’impression d’avoir raté un épisode : j’avais passé ta rue sans la voir ! Ce n’est que longtemps après que j’ai réalisé toute la perfidie de cette poule résolue à n’en faire qu’à sa tête.
Je ferme cette longue parenthèse…

Je gare ma voiture sans avoir eu trop à chercher « je suis vers le feu ».
Les trottoirs me font croiser des piétons, mes pensées sont déjà chez toi : une porte à pousser, l’autre sera entrouverte, tu m’attends.
Je connais maintenant le code de ta porte que je fais en m’appliquant, sous l’œil attentif des unes des magasines (quatre Têtu me regardent complaisamment).
Couloir, mini ascenseur.

Je pousse la première porte qui proteste bruyamment. Le petit espace qu’elle protège est dans le noir. J’aime l’absence de lumière, elle permet le mystère de tant de présences. La deuxième porte est effectivement entrouverte.

Tu m’attends. Je me sens naître à ton existence : tu es là. Je repousse la première et la fais encore grincer. J’entre chez toi, referme la porte.
« Coucou ! ». Je sais que tu es là. Je pose ce que j’ai dans les mains, vais dans ta chambre.
Tu es là, je te vois, ton corps se tend vers moi pour m’accueillir. Je m’allonge sur toi, enfouis ma tête dans ton cou. « Tu n’enlèves pas ton blouson ? ». Je suis trop pressé de me sentir contre toi, de puiser dans ta réalité physique. Je dois me rassurer.
Tu es là « pour de vrai ».

A moins que ce ne soit moi qui suis enfin là, dans tes bras.

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