lundi 30 mai 2005

Ascension

MAI 2002.

Je suis à Aix pour l'Ascension.
Papa ne va pas mieux, pas pire.
Paulette est avec lui tous les jours, de huit heures à dix huit, tous les jours.

Je sais qu'il va partir, je me doute qu'il le sait aussi.

Heures d'attente et d'observation.
D'instropection.
De remémoration de sa vie qui se termine.

Que va-t-il me laisser, que m'a-t-il déjà laissé ?
Cette vigueur, cette rébellion sous-jacente qui parfois émerge avec vigueur.
Cette opiniatreté, ne pas baisser les bras comme ça. Etre et devenir.
Cette liberté de vivre.

Je me décide à aller à la cathédrale toute proche pour assister à la messe de l'ascension.
Je suis à la fois visiteur et visité.
Le Christ "monte au ciel", quitte ses frères.
Quel parallèle trop facile avec ce qui se passe aujourd'hui. Un réconfort, tout de même.
Il est parti, il va partir. L'espoir de se revoir existe, il l'a promis, je veux bien y croire.

Parmi les réponses que j'attendais, il y a eu ce docteur, une femme jeune et accessible, qui a bien voulu me recevoir. J'ai pu lui dire mes doutes quant aux évènements qui ont amené papa ici. Ce qui a déclenché l'arrêt de ses reins et l'obligation d'une dialyse quasi quotidienne restant pour moi une erreur humaine. Je n'ai pas de haine, je veux juste entendre et comprendre. Exprimer aussi.
Comme il est difficile de trouver quelqu'un à qui parler de ce qui nous habite.

Il pourra partir en maison de convalescence, dès qu'une place sera disponible pas trop loin de Pertuis.

Moi, je rentre à Lyon, ne sachant pas si je le reverrai.

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