lundi 3 octobre 2005

Train au départ

Il pleut à verse... !!! Je remonte prendre un parapluie, et j'attends devant la porte de l'immeuble que ça se calme un peu.
Allez hop, c'est parti ! Dans le métro je rencontre cette très gentille soeur Elisabeth. Elle est contente de me voir, et moi aussi. Je prends des nouvelles de sa communauté, lui dis que je pars en voyage pour la semaine (avec la valise que j'ai, elle devait s'en douter).
J'ai le bas du jean trempé, le parapluie laisse une traînée d'eau sur le sol du wagon.
Masséna ! Déjà arrivé. Dans la rue, la pluie s'est presque arrêtée, le soleil pointe.
Arrivé chez Ludo, je mets le pépin dans la baignoire, il est du modèle ouverture-automatique.
Me voici dans les bras de mon mec... et avec lui pour cinq jours et cinq nuits.
J'ai les pieds tous mouillés, mes grolles sont des passoires ! Changement de chaussettes, il faut repartir pour la gare.
Deux valises caracolent sur les trottoirs brillants dans la nuit. Bruit couplé, accouplé.
La gare est pleine de monde, de mouvements, de gens qui sont plantés là.
Je poinçonne les billets, puis les montre à la fille en bleu qui nous souhaite bon voyage. J'y compte bien !!!
Les quais sont eux aussi pleins de monde, pour la plupart gênant le passage.
Devant le repère de notre wagon, un petit groupe attend. Lorsque le train s'arrête, il me faut beaucoup de patience pour attendre que la quarantaine de personnes descende enfin et se faufile entre les ballots.
Comme souvent, nos places sont de l'autre côté du wagon... Cette fois dans "le carré", un espace clos par des cloisons et deux portes, fait pour huit personnes. Nous y sommes à cinq, ce qui est très bien. Ludo et moi avons toute la place nécessaire à un bon confort.
J'enlève mes chaussures pour faire sécher mes chaussettes, et je pose les pieds sur le siège devant moi. Ludo fait des photos, moi aussi. A droite, le couple fait des jeux dans un magazine, l'autre fille lit.
Le train s'étire sur les rails.
Nous alternons les tête-épaule et les mains enlacées, les bisous discrets.
Des gens passent. Certains entrent dans les wc, d'autres poursuivent. Un groupe s'installe devant les portes pour fumer et boire de la bière...
Je ferme les yeux, profitant de cette sensation de flottement et par dessus tout de la présence de Ludo contre moi.
Un peu avant Marne la Vallée, le contrôleur demande nos billets. Il titube.
Arrivé en gare, il descend sur le quai avec un des fumeurs : il n'a pas de billet. Le contrôleur refuse de repartir avec le contrevenant. Les CRS interviennent, une des passagère vient se réfugier vers nous, elle a peur. Pourtant, cela n'a rien de terrible, pas de cris, ni de coup de feu. On finit par repartir, personne n'est resté sur le quai.
Arras : on est même à l'heure !
Sur la place de la gare, les gens s'éparpillent, nous laissant seuls avec nos bagages. Eric doit venir nous chercher, mais pas avant une heure car il est de fermeture.
Un examen du plan de ville nous permet de prendre la direction du centre ville, qui vaut vraiment le détour. De toute manière, il faut tuer le temps...
J'aime entendre de nouveau le bruit du roulement sur les pavés. Les rues sont vides, les derniers bars ferment. Nous faisons des photos tout en trimbalant nos caddies.


Les pavés du Nord

Je me sens bien, heureux d'être arrivé là avec Ludo, heureux de lui faire découvrir ce qu'Eric m'avait montré presque un an avant.
Nous l'attendrons encore un bon moment sur la place de la gare. Le personnel du grand hôtel part, la fontaine du monument aux morts s'arrête. Le silence peut enfin envahir la place et la nuit. Deux chauffeurs de taxi continuent de discuter devant leurs voitures.
Nous commençons à avoir froid.

Eau et feu
Eric arrive après un petit coup de fil. Il sort de sa voiture accompagné de son mec que je ne connais qu'en photo. Le chien, d'abord content, se met à grogner en voyant nos valises.
Pris par l'instant, j'oublie de présenter les uns aux autres. Je m'en rends compte, mais ne fais rien pour réparer. Tout le monde s'est gentiment fait la bise, la glace s'est brisée sans problème.
Bien plus tard, allongés dans le clic-clac, nous savourons cette première nuitée ensemble.
Ailleurs mais ensemble.
Proches, très proches, jusqu'à se mélanger intimement.
Je suis crevé car il est très tard. Le sommeil l'emporte sur la passion. Je pourrais presque m'endormir comme ça. Je suis si bien, si bien.
Demain sera le premier jour de nos premières vacances. Dors bien mon homme.

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