samedi 3 janvier 2009

La blanquette de veau

Recette facile, préparation simple.
Une fois ma douche prise, je m'y suis mis. Il faut 20 minutes dans la cocotte, c'est peu. Mais c'est sans compter sur le retard imprévu des invités. La blanquette a cuit et recuit, la sauce à mijoté et s'est veloutée.

Finalement, plus tard, assez tard, ils sont arrivés, s'excusant du contretemps. La voiture avait fait des siennes, ils nous avaient prévenus.
Nous avons pris l'apéro ensemble puis nous nous sommes attablés. La salade saumon était la bienvenue.
Ils étaient là tous les deux, enfin, pour moi, surtout elle. Vieillie, vieille mais pas âgée derrière ses grandes lunettes et ses cheveux blondis.
La blanquette fut succulente, le veau fondant et la sauce blanche aux morilles onctueuse.
Il attendait les pâtes avec bonheur, elle n'a pas manqué de le lui rappeler.
Elle commence vraiment à moins entendre, ce qui donne parfois des conversations décalées. Mais elle persiste à parler de ce qu'elle a vu ou vécu, faisant fi des autres. Je suis presque habitué.
Plusieurs fois, je l'ai regardée du coin de l'œil, juste "pour voir". Ce que j'ai vu ne m'a pas ému, juste un peu déçu ou envieux. Je sais, les sentiments contradictoires sont monnaie courante à son sujet.
Le fromage m'a trouvé chez les abonnés absents.
La tarte aux pommes, minutieusement faite, nous a tous satisfaits.
L'après-midi était plus qu'entamée lorsque nous avons bu la tisane. De la verveine pour nous deux.
Nous avons poursuivi en discutant, en cercle familial. Les enfants, enfin les garçons, étaient aussi là, prenant part aux anecdotes. Ça m'a fait plaisir.

Puis, il a bien fallu qu'ils partent. Sans oublier leurs cadeaux et leurs manteaux.

Depuis deux ans, j'essaie de renouer, mais c'est dur. Comme un tendon coupé.
Bref. J'ai la sensation d'avoir accompli un certain devoir filial. Sans conviction aucune.

Cela faisait longtemps que je n'avais fait de blanquette de veau.

1 commentaire:

Calyste a dit…

Au moins la blanquette était bonne. Quand est-ce que tu m'en fais une? J'adore ça.
Bises, R.