Vive les profs !
Vous pouvez remarquer combien le titre est orienté et caresse dans le sens du poil une certaine catégorie de travailleurs.
Ce soir, c'était le marathon des profs au lycée de S², qui, je le rappelle, est en première.
Un marathon des profs, c'est une suite de rendez-vous pour des rencontres en bugne à bugne entre parents et profs. Pour l'occasion, S² était de la partie, car je trouve bien plus intéressant qu'il entende, lui, ce qu'ils ont à dire de son travail et du reste. Car avec S², le reste a vite surgit sous les remarques amusées, comme pour du bavardage et une présence bien vivante parfois.
On ne va pas s'en plaindre.
Je suis arrivé en retard pour le premier prof. Car, chose connue, la pétasse de service demande de l'assistance alors que je dois partir. Elle excelle dans ce domaine, ce doit être le seul.
J'ai donc dû me dépêcher, faire de la marche forcé, pour arriver dix minutes trop tard.
S² m'attendait dans le couloir du deuxième, la liste des rendez-vous dans la main. Pour le premier, c'était râpé, je crois qu'on a filé direct au troisième.
Ce fut donc, pour commencer, la prof de math. Et c'est une des matières où S² s'est vautré dans la fange ce premier trimestre. Il en connaît les raisons, la prof non, de toute évidence. Elle m'a paru assez immature. Je lui ai demandé de suivre S² de plus près et de regarder son cahier. Elle peut le faire, elle n'a que 17 élève dans ce cours. En l'écoutant, j'ai saisi l'autre origine, mineure, de son désintérêt pour les maths. Il faut continuer à redresser le cap.
Puis, on a vu le prof de méca, un homme replet et jeune d'esprit, amusant, captivant, vif, que S² adore. D'ailleurs, S² est dans les plus hautes notes avec lui. Alors, comme tout baigne, y compris ce fameux TPE, j'ai parlé des maths. Il s'est fort bien exprimé sur le sujet, appuyant mes théories. Il a même déclaré que j'avais raison ('manquerait plus qu'il dise que j'ai tord !) et aussi que l'anglais est une langue morte. Ça, c'est son côté déconneur que ses élèves apprécient. Je dois lui donner des tuyaux sur powerpoint.
Puis, nous avons vu, dans le désordre, la prof d'allemand que je n'ai pas compris quand elle a dit quelques mots en ... allemand tellement elle parlait vite et dans sa barbe (non, elle n'en a pas en réalité).
La prof d'anglais, un moulin à vent qui parle pour ne rien dire, mais qui parle quand même. En fin de conversation, on se demande encore où est passé le temps et comment tout ce vide est parvenu à rentrer dans la tête. Un grand rien derrière un rideau de gestes inutiles. J'ai oublié de lui dire que le prof de méca avait dit que l'anglais était langue morte. Je me demande s'il ne pensait pas à elle.
Nous avons vu aussi celle que j'appelle la bonbonnière depuis la fameuse réunion de rentrée. Elle enseigne le français. Elle est fidèle à son image dans son tailleur Coco Chanel, avec son chignon, avec son maquillage désuet. Le pire est lorsqu'elle parle. Sa bouche dessine régulièrement un cul de poule, comme pour cacher les dents avec les lèvres. C'est énervant et on voudrait bien qu'elle crache ce chewing-gum ou son dentier. Bref, on fait avec. Sauf qu'en début d'année elle avait annoncé la mise en place de fiches de lectures pour les textes qui seront présentés au bac. Voilà, nous sommes en janvier, déjà cinq textes sont au tableau de chasse et point de fiche de lecture. Je lui ai demandé si ce n'était pas l'Arlésienne, puis j'ai obtenu qu'elle fasse une présentation du contenu de la fiche de lecture à ses braves élèves. Je connais trop bien S², il n'en fera pas la tranche d'une si on ne lui met pas le stylo dans la main. D'autant qu'elle leur avait fait un cours sur la prise de notes qui avait bien plu à S². Elle aussi, elle peut y arriver ! Merci madame et au revoir. Vite, un cierge pour le bac de français !
Celui qui m'a le plus fait plaisir, c'est le prof de physique. Un grand gars au visage rouge barré d'une moustache et au mains calleuse qu'on devinait travailleuses. Un terrestre de toute évidence. Il a très bien compris S², le trouvant intuitif et pas assez bosseur, l'encourageant et lui indiquant précisément ce qu'il devait faire pour atteindre le 17 convenant à son génie. Bon, d'accord, à chaque fois je demandais du concret pour ce qu'il fallait faire en terme de travail à la maison. Et aussi une autre couche sur les maths et leur rapport au monde réel.
En résumé, je dirais que ces profs s'en sortent plutôt bien mais que certains manquent de direction. Enfin, je ne me plains pas ni ne les blâme. Ils m'ont plu.
Nous sommes repartis, S² et moi, descendant le grand escalier en pierres du lycée (ça j'adore !), puis en courant un peu pour choper le bus. Il faisait très froid et la neige s'accrochait dans les creux du goudron. Nous avons retrouvé la chaleur du foyer, où on nous a prié de donner un compte-rendu de ce marathon des profs. Je ne vais pas recommencer, vous pouvez repartir plus haut dans le texte.
Ce n'est pas moi qui ai eu la fève, cette année non plus je ne serai pas le roi. Mais la galette à la frangipane était succulente !
2 commentaires:
Mais l'anglais EST une langue morte, à plus ou moins brève échéance!
Bravo pour le marathon, d'autant que je vois très bien ce dont tu parles.
Bises, R.
Je me demande comment les profs le vive.
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