mardi 14 octobre 2008

Transpirations

Ce matin, je ne suis parti qu'avec mes trois épaisseurs, un maillot de corps blanc, une chemisette à glissière, un pull cheminée à glissière aussi.
Certes, en vélov, j'ai senti l'air plus frais du matin caresser ma peau encore endormie, du cou jusqu'au ventre, en plusieurs petites glissades fraîches.
Mais de froid, point. Même pas un frisson.
La grimpette dans les escaliers a fini par me mettre en sueur.
Puis, midi arrivant, je laisse un message à R qui doit encore être en cours.
Je pars ensuite sur un vélov que je dépose au plus près du Rhône.
L'air est maintenant chaud. Mon appareil photo bat sur mon ventre au rythme de mes pas.
Je traverse les passerelles, m'imprègne des couleurs et de la douce lumière qui filtre à travers la futaie. Tout est comme sur la photo de R. Tout.
J'arrive au Rhône, en ayant croisé un moustachu promenant son chien au poil ras et des coureurs qui détalent comme des lapins joueurs.
Le niveau de l'eau a un peu monté, je ne pourrai pas traverser jusqu'à l'île.
Puis, c'est la rencontre de A, et un dialogue sans mot sous les feuillages.
Un instant, des instants, des sensations.
Une discussion s'engage enfin, lorsque les feuilles mortes reprennent du volume sous les pas qui cherchent le chemin disparu.
A est un homme en recherche de lui-même. Il semble à la croisée des chemins, si des chemins existaient pour lui. Il est donc fermé sur son histoire, perdu quelque part dans ses échecs et ses immobilités. Un homme qui attend une rencontre pour recevoir une aide, un coup de pouce.
Il sent la tanière dans laquelle il doit habiter.
Il repart, où arrivera-t-il ?
Le téléphone sonne à deux reprises, je sais que c'est R. Je le rappelle, nous discutons, la communication est coupée une fois, nous reprenons.
R pose des questions légitimes, certaines n'auront pas de réponse de ma part. C'est frustrant de ne pas avoir de réponse, c'est même angoissant. Je m'en veux, mais je ne sais pas comment faire autrement. Demain, j'attendrai son appel. S'il sort assez tôt, j'irai chez lui, sinon ce sera vendredi.
Pendant toute cette conversation, j'ai tourné autour des vélov, sentant encore la température monter. Et puis j'en ai pris un, pédalant au milieu des travaux, disant au revoir à R et des bisous.
De retour au bureau, j'ai enlevé mon maillot de corps, c'est étouffant. Où est la piscine ?
J'essaie de bosser, j'y arrive, je sens régulièrement ma main, encore maintenant, quel musc ! Ce sera fini demain.
Ce soir, je suis rentré avec une seule épaisseur, comme en plein été.

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