mercredi 8 octobre 2008

Ce n'était pas le casse du siècle

Coup de fil de ma femme en début d'après-midi : "je viens de rentrer des courses et je me suis rendue compte qu'on avait forcé la porte ! Mais ils n'ont pas pu entrer !"

Non d'un chien ! Il fallait que ça arrive un jour !
Bon, puisque personne n'est entré, rien n'a été volé. C'est le principal.
Ma femme appelle l'assureur et moi je rentre à la maison, car je suis celui qui ira porter plainte.

Voici l'état de la serrure quand je suis arrivé :



Ma femme a pu rentrer avec l'aide d'un voisin, mais il faut faire remplacer tout ça. Le serrurier va venir, je pars au commissariat avec les restes de la serrure dans un sac en plastique.
Contrairement à ce que je craignais, il est facile de se garer sur l'immense parking proche du poste de la police nationale.
J'entre par la première porte, sans lire ce qu'il y a d'inscrit dessus "dépôt de plainte : la porte à côté". Une jeune femme brune me reçoit et prend note de ce qui m'amène. En fait elle demande à une patrouille de se rendre chez moi pour constater les dégâts "parce que souvent, le serrurier en rajoute sur la facture". La pièce est triste et sombre sous le ciel plombé de pluie.
Puis je passe dans le bon local où une jolie et aimable jeune femme blonde s'enquiert de mon besoin. "Je viens porter plainte pour tentative d'effraction". Voilà, c'est dit. Elle inscrit mon nom dans un grand cahier, non sans m'avoir demandé ma carte d'identité. Elle aussi veut envoyer une patrouille chez moi, je lui dit que c'est déjà fait. Bien, je vais attendre. J'en profite pour appeler ma femme, le serrurier est arrivé. Mais pas les policiers. S'il peut attendre un quart d'heure, cela devrait suffire. De toute façon, il doit aller chercher de quoi remplacer la serrure. Je m'assois contre la vitre. Peu à peu la salle d'attente se remplit. Aucune intimité n'est possible ici et chaque personne qui expose son problème est entendue de tous. J'attends au moins trois quarts d'heure avant qu'on ne m'appelle. Je suis le policier dans un bureau plus que défraîchi et je raconte l'histoire du cambriolage raté. Il aura besoin du compte-rendu des policiers pour avaliser mes dires. Mais juste auparavant, ma femme m'a appelé pour dire qu'ils étaient passer constater les dégâts.
Il tape son rapport avec célérité, me pose quelques questions. Une odeur de cigarette vient me froncer le nez. La porte est restée ouverte, on entend des bribes de conversations. Je signe le rapport édité et le récépissé de plainte joliment décoré d'un tampon officiel. Il me donne quelques pages à lire et je le quitte en le remerciant pour son accueil. La jeune femme blonde est encore à son petit bureau, je lui dit aussi au revoir et merci.
Je me retrouve enfin dehors, sous la pluie. Je n'aime pas aller dans un commissariat, je n'aime pas rencontrer des policiers car je ne sais jamais comment les choses peuvent tourner. Je garde toujours la crainte d'être accusé pour des choses que je n'ai pas faites. Je sais, c'est ridicule, mais je vis ces moments comme ça. Aujourd'hui, je suis resté calme, même si je me suis trouvé parfois emprunté, voir idiot.

J'appelle ma femme pour la tenir au courant et je file chez l'assureur. Il est occupé, alors c'est son jeune commis qui reçoit mon récépissé de plainte. Mignon, le commis.

Retour maison, le serrurier est à genou devant ma femme, ce que je lui fais remarquer en plaisantant. Il me tend sa grosse main pour une poignée virile. On discute tous ensemble pendant qu'il change la totalité de la serrure, enfin les parties barillet et plaques extérieure et intérieures. Nous aurons droit de nouveau à une Picard, on ne change pas ce qui marche. Cet homme est sympathique, calme et prolixe. Le courant passe bien. Il va jusqu'à demander une balayette et ramasser les sciures. Du beau travail soigné.

Après son départ, je mets la nouvelle clé à la place de l'ancienne. Elle est plate alors que l'autre était ronde. Il faudra prendre de nouvelles habitudes. La première arrivée est ma fille qui remarque la nouvelle poignée et est dégoûtée que des gens puissent forcer des portes.
Puis, des bruits dans le couloir nous font ressortir pour voir la voisine arriver. Elle a eu moins de chance que nous, car sa porte a été ouverte et l'intérieur du studio mis sens dessus dessous. Heureusement, elle n'a ici que des fringues, ils n'ont rien pris. Nous discutons un moment avec elle, elle appelle le 17 pour demander un constat, car les précédents policiers n'ont pas voulu constater quoi que ce soit en son absence.

Voilà, il est 17h30, tout est rentré dans l'ordre. J'espère bien qu'il n'y aura pas de prochaine fois. Je ne suis pas trop mécontent de moi, je n'ai pas ressenti de malaise alors que j'étais chez les policiers, j'ai enchaîné les actions sans sourciller.

Une nouvelle serrure, de nouvelles clés.

3 commentaires:

Calyste a dit…

Avec ça, tu n'as même pas pu faire la sieste!

S. a dit…

Mon pauvre!!! heureusement que rien n'ait été volé ... :)
Je crois que désormais, je vais bien fermer mes deux serrures!!
Bisous, S.

JaHoVil a dit…

Pas de sieste Calyste, c'est vrai. Je la ferai demain.
Ferme bien, S, les verrous de ton appart ;)