mardi 24 février 2009

Sortir

De passage en ville, dans le centre de ma ville, je suis bien décidé à faire les soldes. Bien sûr, c'est trop tard pour les soldes, trop tard de deux semaines presque. Bon, je lèche discrètement les vitrines sans trouver de chaussure à mon goût. Et encore moins au goût de mon porte-monnaie. La moindre paire de groles, même pas belle, est vers les 60 euros. C'est bigrement cher.
Certains magasins ferment. Ce n'est pas les quelques personnes qui passent sur les trottoirs qui vont changer quelque chose.
Un opticien baisse son rideau. La quarantaine frémissante, les cheveux courts à peine gris, la silhouette élancée, il capte mon attention. Je le suis des yeux. Je le suis tout court jusqu'à ce qu'il traverse le rue devant le Prisunic. Il est pressé, court parfois, ne se retourne pas tout en ajustant le col de sa veste en cuir. Il continue, je prends à droite.

La ville est déserte.



Je trouve le magasin que je cherchais. Il est vaste et présente un choix étendu. Deux ou trois vendeuses sont dans les rayons, je suis le seul client. Personne ne vient m'aider, personne ne vient me déranger. Je trouve quelques godasses, je paye, je ressors.

La ville est déserte.

Le marché a dû se terminer peut de temps avant. Les papiers et les sacs en plastique volettent jusque dans les rues alentours. C'est sale, c'est incompréhensible cette façon de laisser les lieux semblables à une décharge publique. C'est absurde. Les mouettes jouent les charognards dans les cartons laissés pour compte par les forains. Elles crient, s'engueulent, se chamaillent, volent, se posent en déployant des ailes blanches. Des mecs en jaune balaient la place. Une femme coiffée d'un foulard se débat avec des sacs en trop grand nombre pour ses deux mains. Deux filles commentent le manège des mouettes.


La ville est déserte.

Quelques groupes de personnes se rendent en discutant vers le lieu de leur repas. Je n'ai pas faim. Un homme, assis sur une cadette de la place, mange un sandwich en lisant un journal. Le TNP est en travaux, les fontaines sont asséchées, le ciel menace et fait la gueule.
Je rentre, chargé d'un gros paquet encombrant qui ne tient pas dans le panier du vélov. Un père Noël, c'est l'effet que je me fais.

1 commentaire:

Calyste a dit…

Belle photo des balcons des gratte-ciel.