Chez le parrain
Hier, la journée s'est traînée entre lit et... lit. Je n'avais pas envie de bouger. J'ai même sauté le repas de midi pour une petite prise de bec avec ma femme. Sauter un repas ne me pose aucun problème et j'en ai profité pour faire une sieste.
Nous étions invité à manger chez le parrain de M². Nous ne les avions pas vu depuis quelques temps.
Y nous a accueilli gentiment, avec un flegme qui augmente avec le temps. Nous avons visité le parc de la maison, puis l'intérieur de cette bâtisse à deux étages sans cachet. Sa femme MN partait emmener deux de leurs filles à une représentation de théâtre. Nous avons croisé les autres enfants dans leur appartement.
L'apéritif était déjà prêt, signe que MN avait bosser dans la journée, ce qu'elle confirma par la suite. En fait elle souhaitait faire une surprise pour l'anniversaire de Y, mais tous les amis n'étaient pas disponibles en même temps. Nous n'étions que l'avant-garde d'une surprise qui n'en était plus une. J'aime ce genre d'attention entre conjoint.
Nous avons parlé de nos enfants, de nos neuf enfants. Nous avons échangé des nouvelles de nos connaissances communes. Ce qui nous ramène toujours des années en arrière, au temps où nous étions très proches de part nos activités. Nous avions choisi Y comme parrain pour notre fille aîné.
Nous étions jeunes, heureux de la vie, contents des nouvelles expériences offertes à nous. MN est arrivée dans la vie de Y quelques temps plus tard. Les femmes deviennent des mères.
Le repas a commencé par une salade verte posée dans des assiettes jaunes. Le cidre pétillait dans les verres. Nous étions tous les quatre, sans enfant, à renouer. Bien sûr, nous parlions des enfants, mais aussi des activités actuelles et des projets à court terme, très nombreux pour Y et MN. Projets que nous pourrions aussi partager si nous n'avions pas changé d'orientation il y a pas mal d'années déjà. Et quand Y m'a demandé pourquoi nous étions partis, supposant en souriant que c'était parce que je ne voulais pas recevoir d'ordre de supérieur, ce qui n'était pas le cas, je n'ai pas donné la vraie raison. J'ai laissé ma femme donner une réponse, qui sans être fausse, n'est pas la vraie raison. Raison simple et complexe à la fois, qui finalement n'appartient qu'à moi. Ceci dit, j'aurais bien aimé continuer cette aventure, mais d'autres choix m'en empêchaient.
Les lasagnes ont copieusement rempli nos estomacs, suivis par le fromage et une tarte aux poires. La conversation roulait sur l'actualité diocésaine, entre potins et pastorale. J'ai hâte d'être à septembre pour voir si les changements annoncés iront dans le bon sens.
Nous sommes repartis tard, contents de nous être retrouvés pour une soirée simple et vraie.
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