Moteur !
Prendre un vélov réserve toujours des surprises et chaque fois reste un tirage du loto.
D'une manière générale, les vélos sont en meilleur état et s'affichent plus disponibles.
Hier matin, j'expliquais à un voisin qui examinait le vélo de la bornette 1 qu'il ne pourrait le prendre. J'en avais fait les frais quelques semaines plus tôt et, bien que le vélo soit gentiment accroché, il n'était pas affiché sur la borne. C'est ce qu'on appelle un vélo fantôme. Pour ne pas être en reste, la bornette que j'avais choisi refusa fermement de relâcher le vélo qu'elle soutenait. Une bonne démonstration de l'efficacité du système et de son côté aléatoire. J'en ai choisi un autre quelques instants plus tard.
Hier soir, le vélo me semblait correct et une fois la selle réglée, j'y posais mon postérieur et hop ! fouette cocher ! Au deuxième coup de pédale, un bruit de crécelle agonisante monta de la roue avant. Visuellement, rien ne frottait, ce devait être un morceau de frein qui touchait un rayon. Le bruit était assez fort pour que les piétons se retournent sur les trottoirs, surpris. Comme ce beau garçon blond aux yeux bleus. Et moi sur mon vélo, pétaradant, je voyageais dans le passé, à cette époque où je n'avais pas dépassé les un mètre cinquante. Avec les copains, nous avions aussi des vélos, trop silencieux pour nous, sur lesquels nous mettions un moteur. Le moteur n'était qu'un bout de carton ou de papier plié très serré et placé sur la roue grâce à une pince à linge. Le bout du papier était frappé par chaque rayon de la roue lorsque celle-ci tournait et produisait ce bruit caractéristique et rythmé qui nous ravissait. C'est ce que je me suis dit hier soir : je suis ravi. Ravi de ce petit saut en arrière, ravi de me balader en chemise dans les rues quasi désertes de cette première semaine de vacances scolaires. Ravi.
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