samedi 2 janvier 2010

Faut-il remplacer le chocolat par le sexe ?

A vrai dire, je n'ai pas cherché à comprendre l'origine de ma décision, ni même d'en envisager les conséquences.
Les fêtes étant arrivées et les invitations concomitantes fleurant bon la sociabilité, mis à nez à nez avec des chocolats je me suis surpris à ne pas tendre la main vers eux. La première fois, j'ai été un peu choqué de ce refus. C'était devant les papillotes de Noël, le matin de l'anniversaire du petit Jésus posé emmailloté dans la crèche. La deuxième fois, ce fut ma femme qui voulu m'en faire avaler, mais là, je dus ouvertement affirmer que je n'en voulais pas. Ce qui lui parut étrange et elle en cella le verdict en me demandant, provocante : "tu ne manges pas de chocolat cette année ?". Provocation pour provocation, je répondis juste "non". Elle retint la réponse et brave héros de son mari, elle diffusa la nouvelle et renforça chez moi la certitude que c'était une bonne idée.

Fi donc des bons chocolats maison de mon beau-père, pourtant attirants et faits maison en quantité calorifiquement déraisonnable. Fi aussi des fruits déguisés, mais pas de la pâte de coing de Paulette.

Il semble donc qu'une des raisons de cette abstinence coïncide avec la crainte de la prise de graisse qui ne manque pas de se produire lors de toute fin d'année. Je hais la prise de graisse, car les rondeurs adipeuses déforment mon ventre que je souhaite le plus plat possible. Coquetterie, certes, mais la graisse pèse et doit se porter à chaque pas. La prendre ce fait silencieusement et rapidement, la perdre se fait lentement dans la douleur. Autant user son énergie dans des activités musculaires divertissantes !

On en arrive donc tout bonnement à cet autre type de gourmandise qu'est le sexe.
Ce n'est pas seulement qu'une dimension de l'homme, que je ne manque pas d'être, mais c'est paradoxalement un passe-temps, ce que je regrette vivement. Les bienfaits du progrès technique mettent à la portée de tous des outils dont l'usage diversifié peu virer à l'addiction. Ainsi, sur le net, peut-on trouver tout et n'importe quoi permettant d'alimenter sans vergogne la luxure qui sommeille en nous. Moi le premier, j'en suis conscient. En plus, tout en restant chez soi, on peut assouvir des montagnes de fantasmes sans dépenser un kopeck et sans toucher personne. Je ne manque donc pas de regarder et apprécier tout ce qui fait frémir ma libido, débridée ces temps-ci.
Comme cela ne suffit pas, car qui peut ne se contenter que d'images (à part les enfants sages), je passe à l'action en accédant à des ressources réelles et charnelles. Pas seulement au coup par coup mais aussi par paquet de 10. C'est non seulement défoulant, mais aussi divertissant. Reste à savoir ce que cela m'apporte, en dehors de quelques sympathiques contacts sans grand espoir de lendemain.

Pour répondre à la question du titre, je suis en pleine période de remplacement, mais je sais que cela relève de l'intérimaire, car autant le chocolat est éternel, autant le sexe est éphémère. Il ne me reste que 10 ans du second, 15 au mieux, et jusqu'au bout du premier. Ne sachant pas où est ce bout, je continue à batifoler comme un adolescent.

Dire qu'il m'a fallu deux mois pour faire passer souvenirs gras des vacances d'été ! Je ne suis pas encore prêt à remettre ce couvert !

Aucun commentaire: