lundi 25 janvier 2010

Du rien

A une certaine période de sa vie, l'homme, ou la femme, est atteint d'une grande envie de ne rien faire. Enfin, rien de bien constructif. Lézarder, musarder, rêvasser, mais rien de concret. Il est même des personnes qui en font leur idéal de vie, toute leur vie. Ceux-là ne sont pas bien vus, généralement.

J'ai toujours dit que j'étais un fainéant dans mon boulot, non pas que je ne voulais rien faire, je ne comptais pas mes heures, mais cela voulait dire que je préférai me creuser les méninges pour pondre un chouette programme (en chier, quoi) qui m'économiserai bien du temps par la suite. Cela s'appelle "l'industrialisation" ou l'amour du travail bien fait.

Il se trouve que mes enfants ont tous passé cette phase de fainéantise. Mais le dernier a fait encore mieux.

Il a préféré jouer le faignant.

Comment ça ? Faignant et fainéant sont deux synonymes, non ? Pas complètement.

Le fainéant ne fait rien, il "fait néant". Un faiseur de néant.
Le faignant, lui, en plus de ne rien faire, feint de faire. Feindre, c'est faire semblant de faire mais sans rien produire. C'est donc, en plus de la paresse, le mensonge qui est utilisé.

Comment se rendre compte qu'on a à faire à un faignant et non à un fainéant ? D'abord par le manque de résultat, puis par les subterfuges servant à faire croire que, par exemple, on travaille sur son bureau. Et il suffit de passer dans le couloir pour entendre tout à coup un bruit de tiroir qui se ferme vivement ou d'un livre que l'on jette sur le bureau. Pas besoin d'aller vérifier, le faignant est expert en dissimulation et en vraisemblance.

Le fainéant est pénible dans le quotidien, mais le faignant est insupportable de part ses mensonges répétés.

Feindre, faignant, fainéant.

(mais qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour mériter ça ?)

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