samedi 6 juin 2009

Soirée inattendue

Depuis plusieurs mois, j'avais fait le projet de manger chez S. Mais rien, à faire, nos emplois du temps ne collaient pas - en fait, surtout le sien. Hier soir, coup de fil de S qui me propose de passer chez lui, de manger avec J et de faire ensuite la rando roller. Ah ! enfin, je vais pouvoir rencontrer J, son copain depuis quelques mois, et découvrir son appart'.

Bien, sûr, j'y suis allé avec mes nouveaux rollers, les mains vides (j'ai même pas honte, mais quand même). S, toujours aussi souriant et naturellement sympathique m'accueille sur le palier alors que J termine de faire cuire du riz dans une casserole. "Oh Lorry" fait glisser ses notes fraîches, me renvoyant quelques années en arrière.
L'appart' est clair, haut de plafond, bien rangé. Un bijou. J n'y est pas pour rien, il porte en lui le goût de la bonne décoration, un raffinement qui lui va bien, tout en simplicité et élégance. Même un jean lui donne un air de premier de la classe.
Comme toujours, je suis excité de rencontrer une nouvelle personne et je me retiens de ne pas en faire trop.
Quelques questions plus tard, nous sommes assis devant un apéro à base de fraises, dans le salon, sur le canapé.
Puis retour en cuisine pour déguster un délicieux repas fait par J. Un bon cuisinier, alors que S dit ne pas faire la cuisine.
Nous avons gentiment devisé jusqu'au dessert accompagné d'un café.

Mais l'heure avançant, S et moi avons chaussé les rollers. S a fait un bisou à J. Je sais qu'il tient à lui, et j'espère qu'il l'aime et réciproquement. Parce qu'après les moments passionnels arrivent les moments émotionnels qui s'érodent facilement avec le temps. L'amour est délicat même s'il est fort. Je connais un peu S et je pense que c'est un garçon entier qui donne sans reprendre, complètement.

Nous avons filé sur les trottoir ou entre les rails du tram jusqu'au Rhône puis jusqu'à Bellecour. Nous étions en train de discuter, mais que pourrions-nous faire d'autre ici ?, lorsqu'un formidable éclair déchira le ciel. La pluie nous força à sortir de la rando alors que nous n'avions pas encore quitté la place. Le temps de rejoindre le côté est et des trombes d'eau arrosaient copieusement les passants. S appela J pour qu'il vienne nous chercher en voiture. Car, loin d'être gênés par l'eau qui mouille, nous ne pouvions plus rouler sur le sol devenu trop glissant pour nos rollers. J dû quitter le visionnement de "Home" et quelques minutes plus tard il passait devant nous. Nous sommes retournés chez eux où les dernières images de ce film défilaient sur la télé.

A ma demande, J me montra la présentation de son exposé pour l'examen de fin d'études. Je crois qu'il fut soulagé lorsque je lui dis que je connaissais la chimie et il parla et gesticula avec grande conviction. J'ai bien aimé ce moment où J s'est montré sans réserve. C'était fougueux. Puis ce fut mon tour de parler de ce qui me passionnait à son âge. Quand je parle, j'ai souvent l'impression d'être à la fois acteur et spectateur.

S faisait remarquer que je matais les mecs dans la rue. Et c'est vrai. Alors, que lui, depuis qu'il est avec J ne remarque plus les mecs. J s'en étonnait et semblait ne pas le croire. Comment ne pas voir les mecs dans la rue ? On a des yeux, non ? Mais moi, je l'ai cru, car je sais que lorsqu'on a trouvé la personne qu'on aime, on n'est plus en recherche de l'autre. S, même s'il les voit ne les mate plus, et je l'ai bien constaté en étant avec lui.
Quelques bonbons plus tard, après avoir philosophé, S m'a ramené en voiture chez moi. Il pleuvait deci-delà. Je me mis pieds nus. En chemin, nous avons encore un peu parlé de mes escapades, S me posant des questions. S ne pratique plus que J, ce que je trouve très bien. J, grand, mignon, gentil, qui voudrait bien s'arrêter de fumer mais qui se cherche encore.

Ce fut une soirée vraiment inattendue mais espérée. J'aime bien S. Et de le voir avec J m'a fait plaisir. Je lui souhaite un maximum de bonheur.

1 commentaire:

S. a dit…

Merci pour ce billet et cette soirée passée avec toi. C'était un plaisir de te recevoir. Et maintenant, tu connais le chemin.
à bientot!! bises,S.