dimanche 21 décembre 2008

Les voleurs

Posté dans le rayon de cocottes minutes d'un hypermarché, je cherchais désespérément une terrine pour cuire le foie gras.
Passent alors à côté de moi un garçon d'une quinzaine d'années et une femme qui devait être sa mère. Le gamin tenait dans sa main gauche, à hauteur de ses yeux, une paire de chaussures de sport toute neuve. Le temps de voir la scène, un objet tombe sur le sol. La femme le pousse du bout du pied, en plusieurs fois, sous le rayon. J'ai le temps de voir que c'est un fil métallique accompagné d'un bout rouge, de ces systèmes qui sont parfois sur les paires de chaussures et que le caissière enlèvera. Ainsi donc, la femme dissimulait une trace du larcin commis avec le gamin.
Le plus dérangeant, ce n'est pas d'avoir assisté en direct à un vol fait avec autant d'aplomb, non. Le plus dérangeant, c'est le regard que la femme m'a lancé à chaque fois qu'elle poussait de son pied sa culpabilité sous la gondole. Ce regard était mauvais, méprisant, menaçant. Elle se retournait et me fixait sans ciller, faisant de moi un témoin à qui on impose le silence. Un culot de voleuse qui ne cachait pas ses actes mais les imposait.

Bien sûr, je n'ai rien dit. De toute manière, je n'aurais rien dit.

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