samedi 27 décembre 2008

Assassin

Vous me connaissez (ah non ? patientez, ça ne va pas tarder !), je ne me retiens pas longtemps pour dire ce que je pense. Ce qui ne m'attire pas forcément la sympathie des autres, mais depuis le temps je commence à ne plus m'en soucier, je me suis fait une raison.
Pour le repas de Noël, M était assis à ma droite. Il a 17 ans, est plus grand que moi et ne sait pas encore tenir ses couverts.
A un moment donné, je prends conscience de la façon inappropriée avec laquelle il tient son couteau de la main gauche. En lui souriant et me penchant un peu vers lui, je lui dis : "tu tiens ton couteau comme un assassin". M est un garçon positif, il me sourit, et nous commençons à discuter du sujet. Je lui montre comment tenir un couteau convenablement et aussi combien son bras est alors mobile et à l'aise pour bouger. Il rigole, ne rechigne pas mais n'en pense pas moins.
Bon, je lui ai passé le message en douceur et bonne humeur. Je ne doute pas de l'inefficacité complète de l'opération, mais sait-on jamais...
En tout cas, cela nous a bien amusé.

Lorsque j'en ai parlé à ma femme, deux jours plus tard, elle me dit "tu n'a pas vu le regard d'H". H, c'est la mère de M. Ce jour-là, elle était enrhumé, ce qui lui arrive souvent je trouve. Bref.
H est de la génération qui a entendu les échos "il est interdit d'interdire" et l'a transformé en "laissons-les apprendre seuls". Du coup, elle n'a jamais dit à ses garçons comment se tenir à table. C'est pourtant élémentaire, même si ça ne fonctionne pas toujours si l'enfant est rétif (j'en sais quelque chose avec T²). Ses quatre gamins ont donc dû se démerder seuls, ce qui a donné des années de fourchette tenue à pleine main, des corps courbés sur les assiettes portant la tête à 5 centimètres de la nourriture. Ne pas montrer, ne pas proposer, laisser faire.
Cette façon de faire nous a bien donné l'occasion de quelques discussions sur l'éducation quand les enfants étaient plus jeunes. Mais chacun a fini par abandonner le sujet, pas lassitude.
Alors, que ma belle-sœur me jette un regard noir, que je n'ai pas vu, parce que j'osais critiquer sa progéniture, j'en suis tout contrit. Heuuu non, je m'en fous à vrai dire.

Mais qui étaient "les assassins" ? Mystère !

2 commentaires:

Calyste a dit…

C'est drôle: S., lui, ce soir, parle de son voisin "le tueur". Beaucoup de sang sur la blogosphère ce soir .Bon, qu'est-ce qu'il me reste? Régicide! Mais nous n'avons plus de roi. Quoique...

JaHoVil a dit…

Nous n'avons tué personne... même pas en pensée. Ma belle-sœur avait-elle un regard meurtrier ?