mercredi 3 septembre 2008

On l'a eu quand on l'a eu

"On l'a eu quand on l'a eu", célèbre phrase d'une publicité qui vantait le changement.

Eh bien oui, cet été je me suis mis à la bredouiller. J'ai bien cru que j'allais en perdre le sommeil ou fondre en larmes bruyantes.

Il s'agit tout simplement de notre tente de camping. Cet été fut son dernier été. Ayant donné des signes de faiblesse impardonnables, comme une fermeture qui ne voulait plus faire l'éclair ou une toile qui laissait juste un peu trop passer l'eau du ciel arrivant par seaux, ma femme décréta le premier matin : on la jette à la fin des vacances !

Ce que femme veut... je n'eus pas trop le choix, j'ai abdiqué.

Ce qui m'a quand même foutu un coup au moral, car comment ne rien ressentir pour une chose qui est là toutes les années depuis 24 ans ? Oui ! 24 ans !
La première année, nous l'avons montée en Bretagne, ma fille aînée n'avait qu'un an. Puis nous avons fait les Landes et fêté tant d'anniversaires.
Nous l'avons même prêtée.
Nous l'avons dépliée et pliée tant de fois, usant d'une technique très au point. Nous l'avons plusieurs fois mise toute mouillée dans son sac, nous obligeant à la faire sécher sur le balcon et à la replier dans le salon.
Elle nous a accueillis et protégés quand il pleuvait.
Nous avons essuyé des tempêtes en montagne et en Alsace.

Une bien brave tente en toile que je regretterai. Je dois avouer que j'ai dû me raisonner pour ne pas déprimer. Comme si on m'arrachait un morceau de moi-même. Car en fait, en dehors de l'aspect matériel, cet objet dans lequel on rentrait et dormait a vu passer tant de moments familiaux, entendu tant de rires d'enfants et de parents. C'est un grand réservoir à mémoire.

Elle n'est plus, il faut s'en faire une raison et chercher dans un coin de son cœur les instants, les personnes et les événements qui s'y sont déroulés. Parce que là, tout reste, rien n'est jeté.

2 commentaires:

Calyste a dit…

En lisant ton billet, je pensais déjà à ce que j'allais écrire ici. Tu m'as enlevé les mots de la plume (du clavier?): j'aurais répéter ton dernier paragraphe.

Calyste a dit…

"répété". Voilà ce que c'est que d'écrire plus vite que son ombre.
Bises.