dimanche 2 décembre 2007

Préservons

En cette journée mondiale de lutte contre le sida, nous assistons à une déferlante de messages sur le sida, et tant mieux !
On a droit à des sondages, qui sont interprétés comme parole d’évangile par des commentateurs à faible professionnalisme. Les analyses des chiffres ne laissent place à aucun débat, tout est clair et limpide, sans discussion possible.
On absorbe aussi des messages informatifs déguisés en publicité. Si le préservatif est proposé comme un produit de consommation courante, une bonne avancée sera faite pour l’acceptation de la prévention et sa concrétisation dans les faits.

Par contre, hier soir, en regardant le dernier spot sur le préservatif, j’ai réalisé encore une fois, combien le message, à force d’être simplissime, est en fait d’un totalitarisme exemplaire.
Le préservatif est clairement annoncé comme étant le seul moyen de se protéger du sida.
Ce qui est absolument faux !
Le préservatif n’est pas le seul moyen, l’unique moyen de se préserver d’une transmission du sida. Il ne l’est que dans un contexte précis de certaines situations ou de certains comportements.
Plusieurs autres moyens existent, dont celui de la fidélité à son partenaire. Pour un couple de personnes non contaminées par le sida, la fidélité est un très bon moyen de se préserver de toutes infections sexuellement transmissibles.

Dans ce domaine aussi, il devrait être de bon aloi pour la santé morale de présenter le préservatif et d’en faire la promotion en le comparant à d’autres moyens de prévention.
Et si, comme c’est le cas pour un spot de courte durée, on ne peut parler de tout par manque de temps, on doit au moins laisser la porte ouverte à la pluralité de la vie.
Car ce n’est pas le moyen qui doit être mis en avant mais le but.
Le but est de se préserver du sida, un des moyens est le préservatif.

Je pense que ce genre de message rate sa cible en mettant en avant le moyen plutôt que le but.
Ce qui est plus pratique puisque ça n’implique pas une réflexion sur ou une prise de conscience de la situation.
Pas de question, pas de réponse.
Acter sans acteur, utiliser sans utilisateur.
Un monde imposé sans humanité, rigide et triste.

C’est pour dire mon attachement à l’être humain que je suis allé marcher hier sous la pluie avec des inconnus d’horizons divers.
Un homme avec d’autres hommes et d’autres femmes, pas meilleur ni pire, mais debout, en marche.

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