vendredi 16 novembre 2007

Trousseau

Trousseau de clés.
L’autre mercredi, R m’a passé un de ses trousseaux de clés pour que je puisse venir chez lui alors qu’il n’était pas là.
Vous me connaissez, j’aurais dû sauter de joie, mais je n’en ai rien fait.
J’ai en fait pensé de suite à LA clé que Ludo m’avait donné et que j’ai gardé quelques mois, jusqu’à ce que je la lui rende. Cette clé m’avait enchanté.

Mais là, tout un trousseau… c’est beaucoup de métal, lourd et bruyant, que je ne sais pas où mettre puisque je n’ai qu’une petite banane déjà bien pleine.
Et puis, j’ai ressenti comme une emprise sur ma liberté, bien qu’une telle intention ne soit pas dans ce geste de R.
Parce que posséder un moyen de rentrer chez R, c’est aussi, je le vis comme ça, être en devoir d’y aller plus souvent, qu’il soit là ou non.
Or, je ne souhaite pas me sentir obligé. Je ne supporte plus de me sentir obligé. Ce qui n’a rien à voir avec R. Ce n’est que moi.

J’ai donc accepté ce trousseau, parce que c’était plus pratique de l’attendre chez lui ce mercredi soir-là.
Je l’avais menacé en riant que je fouillerai son appartement, mais bien sûr, je ne l’ai pas fait.
Je me suis contenté de regarder la télé sur son ordi puis sur sa télé. Passionnant, non ?

Et puis, le lendemain en fin d’après-midi, R et moi avons passé une petite demi-heure assis sur un banc du parc à discuter. A-t-il lu dans mes pensées ? Car c’est lui qui m’a reparlé des clés et j’ai donc attrapé la perche si bien tendue pour les lui rendre. Il voulait que je les garde mais il est reparti avec.
Je crois qu’il a été déçu, bien qu’il ne m’ait rien dit.
Je préfère être chez lui avec lui, pas tout seul.

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