lundi 7 mai 2007

Bonjour tritesse

En fait, je ne suis pas triste. Ecœuré, oui et inquiet.

Ségo n'a pas transformé son essai, elle n'a même pas tapé le poteau. Je m'y attendais.

Mon département est bleu. Ma ville a donné une courte avance à Ségo, alors que mon bureau de vote a plébiscité Sarko. Ce qui est plus étonnant est le très bon score que Sarko a fait dans les communes qui votent d'habitude à gauche.
Est-ce le sentiment sécuritaire qui a tiré les électeurs ?

Hier, il faisait beau quand nous sommes partis voter, ma femme, ma fille aînée et moi.
Notre bureau de vote avait été déménagé de la salle de sport à la salle d'activité, mais toujours dans la même école.
Mon voisin d'immeuble, de l'étage du dessous, tient la liste d'émargement.
Le bureau est vide de citoyens votants, le responsable est en grande discussion à l'extérieur. Pas de queue donc.
Je prends le bulletin et l'enveloppe. Dans l'isoloir, je fais cette photo qui illustre mon vote.

Ce que je vote

Lorsque je passe, le compteur de l'urne indique le numéro 440. Mauvais signe... comme pour dire "non trouvé".

Des voisins d'immeuble votent aussi derrière moi, d'autres arrivent dans la cours.

En partant, je ne repasse pas devant les photos des deux candidats.

On les mariera un jour

Dès 18h, je regarde les résultats sur le site de la télé suisse. C'est incroyable que les médias français ne puissent publier avant 20h ce que le ministère de l'intérieur communique tout au long de la journée ! Parce qu'il communique toutes les remontées et annonce des résultats bien avant l'heure. Encore une contradiction.
Bref, Ségo est battue, d'une large avance. Quand même deux millions de voix.

On regarde tout de même les informations à partir de 20h. Le bal présidentiel commence. L'élu part de suite faire son vol nuptial d'un point à l'autre de la capital, entouré d'une nuée de faux-bourdons.
Les commentateurs parlent des partisans qui saluent le passage, mais les images ne montrent que des pavés vides. Incroyable mensonge en direct. Je ne m'y habitue pas.

J'écoute les discours brefs de l'un et de l'autre. Molesse et démagogie. Vais-je vomir ?

J'ai voté Ségo pour ne pas voter Sarko, mais elle ne me convainc pas du tout.

Ce matin, je note quelques phrases :
Une femme : "J'ai pas voté Ségo, j'ai voté blanc, Sarko j'en voulais pas". La connerie est la chose la mieux partagée. Ne pas voter pour quelqu'un s'est voter pour l'autre puisque les bulletins blancs ne comptent pas.

Un homme de couleur, parlant de Sarko : "C'est un homme de parole, de confiance. Je suis très heureux !". Personne ne pourra le persuader que la vérité est bien autre. Il rira jaune peut-être un jour.

Sarko : "Des millions de français nous ont fait confiance." Je n'en doute pas. Mais je ne comprend pas de qui le "nous" parle. Est-ce qu'il s'agit de lui ? Il parle de lui au pluriel ? Mégalo !
Sarko : "J'aime la France.C'est à mon tour de rendre à la France ce que la France m'a donné."
Voilà un message à peine codé pour ses amis des médias et du bâtiment. Il va surtout donner ce qui ne lui appartient pas, comme un roi despotique. Gare aux lendemains qui déchantent !

Allez, en piste pour les législatives !

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