mardi 18 septembre 2007

Si l'eau pouvait parler

En juin dernier, j’avais eu l’occasion de discuter avec une dame de mon âge, que je connais depuis quelques années.
La vie ne lui a pas réservé que des bonnes choses puisqu’elle a perdu son mari à la suite d’une longue et douloureuse maladie.
Bien qu’étant plutôt une battante, je sais qu’elle a traversé ces moments avec des hauts et des bas.
La discussion avait porté, entre autre, sur un homme qu’elle avait été amenée à côtoyer durant les derniers mois. La relation avait démarré à travers quelques concours de circonstances des plus publiques qui soient. C’est pour cette raison que je ne m’étale pas dans les détails et que je n’en dirai pas plus là-dessus.

D’ailleurs mon propos porte sur un autre point.
En discutant avec ma femme de cette dame, j’ai cru entendre qu’elle accordait quelques sentiments à cet homme. Mais peut-être est-ce que je n’avais pas compris. En tout cas, il était devenu un ami proche.
En soi, rien à redire.

A part que je soupçonnais cet homme d’être homo, puisque je l’avais vu à deux reprises dans un lieu de drague. Juste vu de mes yeux, pas plus.

Depuis, j’ai eu envie de lui parler, pour savoir de quoi il retournait et pour lui faire passer un message. Mais, discrétion oblige, je n’en ai parlé à personne, même pas au Bon Dieu.

Justement, hier, alors que j’étais sur la plage de Miribel, il passe sur le chemin. Je le reconnais alors qu’il me regarde.
Un peu plus tard, après avoir remis mes affaires dans la voiture, je pars à se recherche et le trouve finalement, allongé tout nu sur une serviette. Ce qui est l’usage à cet endroit.
Je l’aborde en lui donnant mon prénom et en prononçant le sien. Il n’a pas l’air plus surpris que ça.
Je n’ai pas préparé ce que je veux lui dire, mes pensées filent à toute vitesse dans ma tête.
J’amène le nom de la dame dans la conversation pour que le sujet soit bien précis, puis lui délivre mon message.
En fait, c’est tout bête. Il ne faudrait pas que la dame mise sur un mulet. Dit autrement, tel que je le lui ai présenté, il ne faudrait pas qu’elle aille plus loin avec cet homme sans savoir qu’il est homo. Parce qu’il l’est, il me le confirme.
Je ne sais plus si je lui ai dit ça comme ça, et j’ai pris plein de précautions oratoires pour ne pas le vexer. Je crois que j’y suis arrivé puisqu’il a bien compris ce que je disais et que la conversation s’est poursuivie sur d’autres sujets, sans qu’il fasse mine de me jeter.
Il m’a paru sympathique et agréable. Cette dame n’a pas tord de s’intéresser à lui.

J’espère donc que ce message sera passé.

Quelque part en moi, j’entends cette petite voix qui dit « Mais de quoi te mêles-tu ? ».
Je sais que ce ne sont pas mes oignons et que je ne suis pas le gardien du bon droit.
Peut-être ai-je voulu me prouver quelque chose ? Est-ce par souci de transparence ?
Je ne sais pas, mais voilà, c’est fait.

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