dimanche 17 avril 2005

Quand j'étais petit

je n'étais pas grand.

Le monde était beau, le monde était bon.
La vie coulait, je ne le savais pas,
je grandissais, sans m'en rendre compte.

Un monde sans douleur, un monde sans malheur.

La première rupture vint de l'intérieur,
mon père, ma mère.
Séparés, ennemis. Par ma faute sûrement.

Du courage, j'en avais. Des réponses point.

La deuxième rupture vint de l'extérieur,
les autres ne m'acceptaient pas.
Le monde était beau, le monde était bon.
Le monde s'est écroulé.

Chaque jour devoir serrer les dents,
serrer les poings au fond des poches,
quand ces autres se moquaient,
usant de leur force méchante.

Du courage, j'en avais toujours. Des amis point.

La troisième rupture vint d'une trahison.
Accepter ma différence en cherchant des semblables,
espérant trouver auprès d'eux la force des opprimés,
et découvrir des gens comme les autres,
ni meilleurs, ni pires.

De ces frères si longtemps espérés,
de ces amis confidents,
rien n'a été plus dur que cet espoir débouté.

Ce soir encore en lisant certains mots,
ce monde obscure revient me narguer,
laissant croire à une victoire facile.

Je suis grand, sensible, debout, capable d'émotion et d'empathie.
Le monde a le droit d'être bon et beau.
Chacun y participe du poids de son existence.

Vous aussi les GArs.

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