mardi 5 avril 2005

Huile de foie de morue

Hier, je rentre à la maison, et dans le couloir, avant même d'avoir franchi ma porte, cette odeur d'huile de foie de morue me saisit.

Saut spacio-temporel, flash-back. Je me retrouve en culottes courtes et chaussettes longues.

Les années divorces, les années difficiles, celles où les explications muettes creusaient leur tombes en moi, détruisant mon innocence présumée.
Et ces disputes dans la cuisine, où je n'étais témoin que des cris et des déchirements qu'ils provoquaient en moi.
Pleurer, pleurer, se perdre dans les larmes.
Cette certitude d'être la cause de tout ça, un égo déjà surdimensionné ou plus sipmlement une étape classique de l'existence.

Puis la rupture, la séparation, l'incompréhension du silence recouvrant leurs actes.

Et l'huile de foie de morue, qu'il fallait prendre "pour ton bien, c'est plein de bonnes choses". Mouai, elle n'avait sûrement pas tord, mais qu'est-ce que c'était horrible, à en avoir des frissons de dégoût ! Comment ce truc dégueu pouvait-il me faire du bien ? Du même genre que le martinet dont je coupais les lanières ?

Il est des odeurs qui portent en elles-mêmes des souvenirs, des histoires. Des odeurs qui ne viennent pas seulement de la cuisine, mais aussi des mots, des attitudes. Et qui renvoient sur mon écran intérieur tant d'images funestes que je pensais effacées, pourtant révélées plus qu'en filigrane.

Je n'en veux plus, je ne me laisserai pas faire cette fois-ci. J'existe.

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