lundi 28 mars 2005

Ma fille

est partie ce matin faire une 'petite boucle'.
Son mec n'a pas voulu l'accompagner (je crois qu'il a hélas des problèmes avec un de ses genoux), et sa mère, qui voulait bien courir un bout, n'y est pas allée car c'était trop tôt.
Je pensais faire moi aussi le même genre de boucle, un peu plus tard, lorsque la route serait sèche, en roller.

Mais bon, autant y aller maintenant, j'ai pris ma douche, je suis réveillé et assez en forme.
Sitôt dit, elle fille sans m'attendre. hummm.

Le temps d'enfiler les roues, je me retrouve dans la rue. Personne à droite, personne à gauche. Je pars à gauche, remonte la ruelle, passe le pont, me laisse glisser le long de la rivière.
Le soleil reste caché par quelques gros nuages, la chaussée est encore bien mouillée ce qui ne va pas aider l'adhérence.

Première montée, premier effort.
Je passe devant le temple et le bureau de poste.
Toujours personne en vue, ma fille non plus.

A cinquante mètres je distingue un chien qui me tourne le dos, puis qui regarde vers moi. Un peu plus près, il réalise que son territoire va être bientôt le mien, il se tourne complètement vers moi. Là, je me dis que j'ai intérêt à être courageux, c'est à dire à ne pas montrer une quelconque peur.
En fait, c'est lui qui a peur, il me jappe deux ou trois compliments quand je passe vers lui, il s'écarte la queue entre les pattes. Puisqu'il n'est pas rassuré, c'est moi qui le suis : je n'ai rien à craindre, sûrement pas le coup du chien qui vient vous bouffer les talons.

Le cimetière.

Tiens, je vois enfin ma fille devant. Un moment, l'idée m'a traversé qu'elle avait pris un autre chemin.
Le goudron est moche ici, tant pis, je continue. La montée devient plus dure, je dois forcer plus, choisir les endroits les moins mauvais et les plus secs.
La fesse gauche commence à chauffer, je n'aime pas particulièrement les montées.

Je la rejoinds enfin, elle s'est arrêtée un peu essouflée. Une famille, un peu plus haut sur la route, s'active sur le bas côté de la route. Ils ramassent ou cueillent des herbes. Ce sont les premiers humains que je vois dehors ce matin.

La route continue encore sur cinq kilomètres, mais nous décidons de faire demi-tour.
Pour moi c'est plus simple, je n'ai qu'à me laisser aller, mais elle doit repartir en courant : "tu m'attends au terrain de foot ? ". Ha j'avais oublié ce terrain de foot, il est en face du cimetière.

Devant le cimetière, je propose d'aller voir la tombe des arrières grands-parents. On entre, c'est la première tombe à gauche. Quel calme. Le chien vient voir ce que nous faisons, timide il reste dehors.

En sortant, nous le retrouvons, les oreilles baissées, soumis. Je le rassure de la voix, nous nous arrêtons pour le caresser, mais impressionné par mes protège-poignets, il va vers ma fille et se colle contre ses jambes. Moi : nada. Jusq'à ce que j'enlève un des protège-poignet, il peut enfin renifler ma main. Sa maison est celle qui est juste au bord de la rivière, il y retourne satisfait.

Nous repartons et rentrons dans le village. La rue descend, je prends de la vitesse : ça fait du bien ! Plus loin, je m'arrête pour faire une photo de ma fille en action.

Arrivé, je m'assoie sur les marches d'escalier, j'enlève les rollers qui sont plein de terre du cimetière, je vais devoir les laver.
Ma fille va prendre sa douche, je vais manger un morceau de chocolat, certains lisent, d'autres regardent la télé. Je vais chercher un éponge et un seau, retourne m'assoire sur les escaliers entre rue et maison.
J'aime cet endroit.

Le chien souriait aussi.

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