mercredi 19 avril 2006

Le matin

Quand je pars au boulot dans ma grosse auto,
ils ont là, quatre ou cinq, sur le trottoir,
à discuter devant leurs vélos, leurs sacs en vrac.
Lorsqu'il pleut, ils mettent des sacs transparents sur leur tête.

Ils ont dépassé la soixantaine, leurs cheveux sont gris.
A trente à l'heure, je n'ai pas trop le temps de les détailler.
Demain, jeudi, ils ne seront pas là, comme tous les jeudis.

Mardi matin, je crois bien que les sacs plastiques
étaient remplis de pains.
Le lundi c'est souvent des légumes défraîchis
qui viennent s'entasser dans les cagettes
qui seront attachées sur le porte-bagages.

Presque tous les matins, je les vois.
Ils viennent chercher ce que le super marché
met dans les poubelles. Une chance qu'elles ne soient
pas ramassées trop tôt.

Le jeudi est le jour des déchets recyclables,
personne ne vient fouiller les conteneurs.
Les autres jours, c'est de la nourriture qu'ils
remmènent chez eux. De la nourriture de récupération,
de la nourriture proche de la pourriture.

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