lundi 28 juin 2010

Sur la route

Les photos des 24 heures roller du Mans 2010 sont publiées.

Ce samanche est encadré par les deux voyages en voiture, comme une paire de parenthèses. Au cœur de ces kilomètres d'asphaltes, d'autres kilomètres de circuit, envahis par quelques milliers de rollers venus de tous les horizons.

Puisque c'est la deuxième année, il est tentant de faire des comparaisons. Donc, il faisait aussi chaud, nous étions mieux organisés, notre box était plus rempli voir débordant, j'ai plus dormi et pris beaucoup plus de photos (environ 3200).

Étant partis plus tôt, nous avons pu planter la tente avant la nuit et nous avons essayé de dormir pendant que des voisins très indélicats s'installaient vers une heure du matin. Le samedi matin, nous avons sympathisé avec des dijonnais qui m'ont offert le café. Nous avons filé le plus vite possible retirer les puces et faire mon inscription pour entrer dans les paddocks. Le soleil tapait déjà. Retour à la tente pour récupérer les rollers et nous voilà de nouveau à passer le pont métallique en compagnie de beaucoup d'autres dont certains déguisés.

Comme toujours, l'entrée sur le circuit me serre un peu la gorge et rend mes guibolles molles pour un moment. L'excitation est forte et perceptible. La première montée est une rigolade qui tourne court dès le premier virage. C'est dur ! Une longue halte au pied du "Dunlop" permet de resserrer les troupes dont je ne vois pas la fin. Puis c'est la descente que je fais debout sur le frein. Heureusement, personnes ne prend de la vitesse et je ne suis pas si rassuré que ça. J'ai vraiment besoin de plus de temps pour prendre confiance en descente, là c'est trop tôt. Nous sortons du circuit avant d'avoir fait le tour complet, les garçons poursuivent.


L'accès aux box n'ouvre qu'à 13 heures et la foule se presse devant l'entrée. Chaleur écrasante. M² se faufile et part réserver un emplacement. C'est une réussite, nous pouvons exactement choisir un coin de 2,5 sur 2 pour nous quatre, contre la grille. J'ouvre la rideau métallique qui donne sur le circuit, permettant à la lumière et à l'air de passer. D'autres s'installent, des belges flamands, des hollandais, des français, des équipes entre 4 et 10 personnes. Heureusement qu'il fait beau, beaucoup iront se mettre en extérieur, le long du grillage pour dormir la nuit, sous les rampes d'accès aux gradins pour être à l'ombre, ou même devant les box jusque sur la piste de service. Bientôt ça grouille de partout.

S² fait les qualifications et obtient un bon temps malgré un manque évident de technique. Franck fait le départ, en chaussette sur la moquette rouge. Il chausse assez vite et s'élance rapidement derrière la première à avoir enfilé ses rollers (hé oui, c'est une fille qui a été la plus rapide). Il est heureux et le manifeste. Voilà, c'est parti pour 24 heures. Franck tourne d'abord une heure, puis c'est S² et enfin M². Une heure, c'est long sous ce soleil écrasant et le petit vent du nord ne rafraîchit pas assez. La nuit sera la bienvenue. Entre temps, je fais des photos jusqu'à ce que les piles crient pitié, je fais des massages sur les jambes endolories, je regarde les coureurs.Je pars me coucher vers 11 heures et prend quand même une douche. Une attente de quelques minutes dans une file dans les sanitaires malodorants, puis c'est de l'eau bien chaude qui élimine la sueur accumulée de la journée. J'en oublie ma montre suspendue à un porte-manteau, et c'est seulement lorsque je suis en pyjama que je m'en rends compte. Heureusement, je la retrouve !

La nuit est difficile car toujours animée et le matin arrive sans que les yeux soient vraiment en face des trous. Je rejoints les coureurs au box. Tout va bien, la fatigue est bien présente et quelques massages de pro ont pu éliminer quelques douleurs. Dans les autres box, on dort dans toutes les positions, sur des matelas ou sur le sol. Les plus équipés ont de petites tentes et des parasols. Le petit dèj ressemble aux autres repas, c'est à dire du riz et des œufs. Plus du nutella sur des tranches de pain de mie.

Sur 24 heures, rien ne s'arrête. Le chrono tourne, les écrans affichent les classements "from scratch, les relais s'enchaînent sans arrêt. 600 équipes inscrites, cela fait 600 coureurs sur les 4,180 kilomètres. Donc beaucoup de monde. Plusieurs équipe font les choses très sérieusement, avec coach, chronomètres et feuilles de route. Tout ce beau monde se presse contre les vitres et discutent et commentent et encouragent. C'est coloré, mouvementé, bruyant. Les uns attendent leur tour, les autres vont manger ou se doucher.
Le premier à craquer, en dehors de moi qui ai pris un mal de tête et un coup de pompe vers dimanche midi, a été S² qui s'est arrêté au milieu de son heure. Ensuite, les uns et les autres ont un peu ralenti et pas forcément fait leur heure. C'est vraiment dur, les corps sont soumis à rude épreuve, le sommeil fait cruellement défaut.

Puis la fin arrive sans qu'on y pense. C'est S² qui fait le dernier tour, l'an dernier c'était M². Il est heureux, fourbu, courbé. Et il a droit à un deuxième tour car, même s'il passe la ligne après les 24 heures, il la passe avant le premier. Ce détail nous était inconnu et nous donne 15 minutes de retard pour partir. Car le prochain but est de rentrer. Les affaires sont prêtes lorsque les trois autres reviennent. Ils ont tous un beau sourire, fatigué mais beau. Déjà c'est la débandade. Il faut rendre les puces et les files d'attentes sont assez longue. Je pars devant, tirant le diable et son chargement. S² aura une chute de caisse à son actif... mais cela était prévisible. Un charmant mec m'aide à descendre les escaliers. Je le connais de l'an dernier car nous étions dans le même box. C'est marrant de se recroiser en partant.
Il faut ensuite démonter la tente et ranger tous les paquets dans la voiture. Les caisses sont bien pratiques car tout est déjà casé. On dit au revoir aux dijonnais, on fait une dernière pause aux wc et puis nous laissons derrière nous le circuit Bugatti et ses 24 heures.

La route est longue et je suis moins fatigué que la fois précédente. Tant mieux. Ma belle-sœur aurait voulu nous voir mais n'a pas voulu faire les 12 bornes pour nous rejoindre à la sortie d'autoroute près de chez elle. Tant pis. Pourtant elle avait ameuté toute la famille... Nous pique-niquons en bord de Sologne. La chaleur nous accable et l'absence de clim dans la voiture n'arrange rien. Nous laissons les deux tourtereaux vers Mâcon et nous arrivons vers minuit et demi à la maison. Ouf !

Cette année fut une réussite. Les troupes ont été parfaites et cette course est grandiose. Si vous aimez faire du roller, c'est un moment à ne pas manquer, en tant que participant, ou comme moi comme accompagnateur.

Aucun commentaire: