samedi 28 août 2010

Ben

Ben ne m'était pas inconnu puisque je lui avais déjà parlé deux ans auparavant. Je n'ai donc pas été surpris de le voir dès le premier lundi des vacances, circulant bien droit sur son vélo dans les rues de Lit.
Et puis, j'ai pu le retrouver sur la plage, loin, très loin sur la plage, là où la foule n'est même plus un souvenir et où les mouettes se rient de nous voir si blancs ou si rouges.
Cette année, de toute évidence, Ben avait choisi le bleu. Bleu comme ses yeux rieurs sous une chevelure blonde en brosse courte.

Nous avions facilement sympathisé, en anglais et langue des signes (internationale). De temps en temps, il reprenais un mot que je ne prononçais pas correctement, en bon Français que je suis, parce que lui, il est Hollandais. Grand Hollandais. Pas fort en français, ce qui nous a permis de rire encore plus lorsqu'il disait faisselle ou vaizelle au lieu de vaiselle. Je ne pense pas avoir été meilleur pour compter de un à dix dans sa langue. Tout ceci ne nous a pas empêché de discuter de plein de sujets, du plus terre à terre au plus philosophique ou religieux.

En tant que sujet de sa majesté (les pays-bas sont un royaume, ce que j'avais complètement oublié), il possédait une grande tente de Hollandais et des chaussons en guise de chaussures (on les voit sur la photo). Son teint pâle virait vite au cuivré tirant sur le homard et son parasol n'était pas là que pour la déco. Il campait dans une aire naturelle dont le calme et l'environnement lui convenait totalement. Ses voisins, venant de toute l'Europe, partageaient ses soirées. Ses différents déplacement se faisaient donc à vélo, la plupart du temps avec des écouteurs sur les oreilles, et je l'ai même entendu chanter tout en pédalant.

Une seule fois, je l'ai vu redescendre de la dune. Nous avions en commun ces promenades au grand air qui revigorent un homme. Par contre, nos goûts ne semblaient pas correspondre, mais qu'importe ! Les caresses restent universelles, sans parler du reste. Ben trouvait que certains contacts manquaient d'âme, et j'étais bien d'accord avec lui. Fort heureusement pour nous deux, cela ne s'appliquait pas à nos discussions et baignades dans les vagues.

En se quittant, le dernier après-midi, et c'est là un signe de la gentillesse de Ben, il me remercia de lui avoir donné de la tendresse, ce qu'il avait souhaité pour ses vacances. Il est reparti par la dune jusqu'à son vélo attaché à un pin et nous nous sommes salués une dernière fois de la main.

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