samedi 17 avril 2010

Ne quittez pas !

C'est elle qui invitait, chez elle.
Le ciel était bleu tendre, pas un avion dans le ciel enfin dégagé.
Les abeilles ne butinaient pas les fleurs des cerisiers et encore moins celles des camélias.
Le chat, le très vieux chat de vingt ans se traînait lentement derrière son regard vitreux.

"Tu ne dis rien ?!" s'est-elle étonnée. C'est vrai, mais j'écoute. Et dire quoi ? Quoi qui ne sera pas contredit par l'un ou l'autre ?

Le repas, délicieux, tournait au cauchemar stomacal, comblant toute faim pour plusieurs ... jours ?

Le soleil tapait fort, l'ordi surfait et ronronnait, plus que le chat qui s'était caché. Les boules roulaient sur le sable, accompagnées de quelques cris et récits d'anecdotes du temps passé.
Le soleil tapait fort, elle me couvrit d'une casquette jaune fluo.

"Fais de bonnes courses !" pour dire son mécontentement que je parte, que je lui échappe depuis tant d'années. Car j'avais dit devoir faire des courses, ce qui ne m'enchantait guerre mais faisait un vilain prétexte pour la quitter. Car "il faut voir les gens quand ils sont vivants, après on ne les voit plus". Ce qui m'a fait penser à mes grands-parents reposant quelque part dans le nouveau cimetière de la Guillotière.

Pour une fois, elle n'était pas l'objet de ma douleur, pour une fois. Et comme à chaque fois, elle n'a pas su accueillir. Je ne sais pas si je dois m'y habituer, ni même si j'ai le temps de m'habituer.

Elle. La première tout d'abord, tel que son mari l'a décrite. La première, puis ensuite le chat, celui qu'on appelait Pachou, puis le chien, le Golf, puis le mari, puis le dernier chat, celui qui reste, le tigrou. Ainsi est l'ordre invisible dans sa maison.

J'ai quand même rompu le silence pour donner quelques nouvelles à son mari, juste tous les deux. Comme le fait que le mariage civil de JE² avait eu lieu samedi dernier. Du coup, il a pu le lui dire. Car ce sujet n'a pas été abordé à table. Silence.

Je n'étais pas fâché de retrouver la maison, enfin d'une certaine façon parce que les ruines et les éclats d'obus sont omniprésents. A quand la reconstruction ?

Juste en fin de journée, dans la chaleur remontant du sol, je contemple le vol noir des premiers martinets, assez loin dans le ciel. Ils viennent tenir compagnie aux pipistrelles qui s'élancent dès que le soir pense à tomber. La glycine refleurie et sent bon.

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