A deux chez Ginette
Pour le repas de midi, trouver un restaurant n'a pas été sans mal.
Le premier auquel je pensais, en bord de Saône, était fermé. de toute façon, les prix étaient un peu au-dessus de ce que j'estime correct pour un menu.
Dans la lancée, nous avons poussé jusqu'à Anse, petite ville bordée par l'Azergue.
Juste à côté du trou du chat, nous avons eu, R et moi, l'attention fortement attiré par un bel homme qui garait sa voiture dans cette rue tout étroite. Il rentrait chez lui avec des baguettes et un tarte. Nous avons attendu jusqu'à ce qu'il mette la clé dans la serrure, et R en a profité pour lui dire bonjour. Bonjour qui a été retourné. Un instant, je me suis imaginé qu'il nous inviterait à entrer, mais il a disparu derrière le mur. Cet épisode m'a montré, une fois de plus, tout l'art de R quand il s'agit d'entrer en contact. Il est trop fort, R !
Après le trou du chat, nous nous sommes retrouvés dans le castrum de Anse, endroit que les romains avaient construits et habités. Nous avons tournés et retournés jusqu'à revenir sur la rue Nationale pour planter notre regard dans la vitre du restaurant Chez Ginette. Je dois reconnaître que j'étais impressionné par la tablé de pompiers qui occupait tout le champ. En même temps, un homme, jeune, sortait du restaurant pour prendre sa voiture garée à cinq mètres. R et moi étions d'accord sur le monsieur : il en est.
Nous avons finalement franchi le pas (de la porte) et avons rencontré Ginette, une femme alerte d'un âge avancé. Et nous avons pris place juste à côté des pompiers. Deux plats du jours dans le menu, ce qui en fit un pour chacun. Ceci dit, R avait choisi comme moi le navarin d'agneau plutôt que le chili con "cornet" (dixit Ginette). Mais partager son plat, c'est le summum de la vie à deux, juste après le lit, bien sûr.
Les pompiers étaient bavards mais pas bruyants, juste ce qu'il faut si on voulait suivre une conversation à la table d'à côté. Mais, R et moi n'avons pas laissé un seul instant de silence.
De l'autre côté du petit muret rouge se sont installés cinq hommes autour de chocolats et de cafés, sortant des plans de maisons qu'ils commentaient calmement. Ah, les yeux verts de l'un d'eux !
Nous avons commencé par un buffet de lyonnaiseries, puis le plat chaud est arrivé sans attendre. Car ici, le service est très bien fait, très attentionné, sans exagération. J'ai bien aimé toutes ces dames qui se sont occupées de nous.
Je ne sais plus de quoi nous avons parlé, peut-être de sexe, de famille, de nourriture, de boulot. Oui, c'est ça, nous avons discuté de ce qui fait nos vies, tout simplement.
Les pompiers sont partis les premiers. Une seule femme, mignonne, parmi une dizaine d'hommes d'apparence banale. On a vu mieux, ... et bien pire.
Une ou deux fois, Ginette est venue nous demander si tout allait bien, puis vers la fin, la cuisinière est même passée nous tailler une mini bavette. J'aime bien ce genre de personne, naturelle et accessible.
En dessert, R a pris exactement comme moi, à croire que nous avons les mêmes goûts (je sais que nous aimons bien des choses de la même façon). Je dis que c'est lui qui a pris comme moi, car j'ai annoncé mon choix en premier. Une tarte coco et une boule de glace vanille pour faire glisser. Puis un café que j'ai fini bien après R, je ne bois pas le café très chaud.
Je n'ai pas réussi à voir l'homme aux grandes oreilles qui semblait si sexy aux yeux de R. On se demande bien pourquoi il ressent ça ! ...
Nous avons payé, remercié Ginette, puis remis nos fesses dans la voiture, direction Villefranche sur Saône.
Je recommande ce restaurant dans lequel nous avons trouvé toute la chaleur humaine et la nourriture terrestre que chacun est en droit d'attendre.
Vivement le prochain restau avec R !
2 commentaires:
Vivement, oui. Moi aussi, j'ai passé une journée excellente. Tu as dû t'en rendre compte. On jouait bien la même partition. D'ailleurs, on décrit l'épisode du repas presque de la même façon!
Je me suis bien retrouvé dans ton récit, sous ton regard incisif et tendre à la fois.
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