Le fil du coiffeur
Mardi, j'avais enfin réussi à me décider à aller chez le coiffeur.
Pour une fois, je fais une infidélité à mon benêt de coiffeur habituel pour filer chez un tout nouveau que j'ai repéré dans une rue pas très loin.
De la rue, on peut voir le prix affiché en gros : 10 Euros, shampoing, coupe, brushing.
Dès l'entrée, je me rends compte que ce salon est très arabe par la musique maghrébine qui emplit la pièce.
Le coiffeur est déjà avec un client, mais personne d'autre, alors je rentre et demande s'il peut me prendre (pas de mauvais jeu de mot, je vous en prie !).
Assis à attendre, je prends des photos et lis un magazine de voyages.
Un homme jeune et basané entre ensuite, puis vient me dire de le suivre.
Pas pour le shampoing, pour la coupe directe. Bon, on verra bien.
Il écoute ce que je lui dis puis commence à jouer de la tondeuse avec sabot.
Les cheveux volent, me grattent le nez.
On arrive au bout de l'exercice périlleux. J'épie chacun de ses gestes en me demandant s'il ne va pas se coller contre moi à un moment où l'autre. Nada.
Par contre, il me parle de lui et me montre des photos où il a des cheveux plus longs.
Petit détail, il est polonais d'origine tunisienne.
Comme quoi, il n'y a pas que les plombiers qui viennent de Pologne.
Une fois la coupe finie, il sort un long fil, en prend un bout dans sa bouche. Je me demande ce qu'il va faire. Et la réponse ne tarde pas. J'en sursaute de surprise douloureuse. Car avec le fil, il fait une boucle qu'il plaque sur le côté de ma tempe, sur le visage, puis dans le même geste, il ferme la boucle et tire dessus. Ce qui épile les poils qui se sont fait coincer.
Autant dire que je n'apprécie pas des masses, mais je fais le dos rond et sers les dents.
Séance arrachage de poils !
Il propose alors de faire le shampoing que je refuse. Je le regrette maintenant, car je crois qu'il m'aurait massé.
Il me met un gel à l'odeur de noix de coco sur mes cheveux et les coiffe à la main.
J'ai droit ensuite à du déodorant dans le cou. Je cocotte pour de bon et j'ai l'impression d'avoir un corps budybuildé (fantasme ?...).
Je paye les dix euros, lui dis salem et à la prochaine fois. Peut-être, quand j'aurai moins mal.
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