Transports
Hier, vendredi, j'aurai pu prendre la voiture pour aller au boulot, d'autant que je savais qu'il allait pleuvoir en soirée. Mais j'ai préféré faire bouger mes cuisses et poser mes fesses sur un vélov.
Lorsque je suis parti du bureau le soir, j'ai entendu une forte pluie qui tombait sur l'oculus de l'escalier. Dans la rue, j'ai mis ma capuche et j'ai rasé les murs pour éviter le plus gros de la saucée.
J'aurais dû prendre la voiture.
Là, pas question de monter sur une vélov, je me résigne à prendre le métro.
La foule est dense sur les trottoirs, noire dans le noir de la nuit qui vient de se ramasser un billet de parterre dans la ville sans lumières. Seuls les phares des voitures et des bus éclairent l'asphalte brillant.
Je me dépêche, tout comme les autres, pour m'engouffrer dans la station des Charpennes.
Je peine à mettre la main sur mon ticket que j'introduis dans le lecteur, puis sur le quai je patiente en regardant les gens.
La rame qui arrive est assez remplie, je reste debout. A la station suivante, quelques personnes descendent et je peux m'asseoir. Les portes se referment, puis s'ouvrent, puis se referment, puis s'ouvrent. La rame ne part pas. Mon voisin de siège porte un bas de survet rouge, écoute de la musique et tient dans une main une cigarette roulée. Le jeune fille en face joue du pousse sur un petit appareil.
La rame ne repart pas, nous sortons sur le quai de la station.
Commence une longue attente, ponctuée de messages avertissant qu'une panne technique à la station République interrompt le trafic pour 3 minutes. A la quatrième annonce, le temps passe à 5 minutes, les voyageurs s'esclaffent, je m'assoie sur un siège contre le mur.
Certains partent, d'autres arrivent, les gens discutent, même moi. Mon ex-voisin va du côté de l'entrée et fume son pétard. Ma voisine de siège discute avec son fils. Un jeune rouquin sous une capuche se pose à ma droite.
La rame suivante attend juste avant le quai. Comme rien ne bouge, elle avance de quelques mètres. Le chauffeur, un jeune, sort de sa cabine et ouvre la cabine de la rame en panne. Il touche des boutons. De retour dans sa cabine, il farfouille sous le tableau de bord. Finalement, il avance sa rame jusqu'à l'accoupler avec celle de devant. Puis il essaie de la pousser, mais rien ne bouge. Je dis alors à ma voisine que le frein est certainement bloqué. Après plusieurs essais, le premier chauffeur vient voir le deuxième et touche quelque chose dans une boîte. De suite, un fort gémissement de décompression se fait. Les freins viennent de se relâcher.
Le chauffeur repart, puis les deux rames avancent enfin. Les passagers sont priés de descendre sur le quai, puis, les deux rames vides filent dans le tunnel. Tout le trafic de la ligne A est bloqué depuis 30 minutes et je n'ai fait qu'une station depuis mon départ. Pendant tout ce temps, nous avons été tenus au courant, ainsi que tout le reste de la ligne, par des messages réguliers. C'est au moins rassurant, même si ce n'est pas ça qui résout les problèmes.
Il m'a été impossible de prendre la rame suivante ni celle d'après, car elles étaient bondées. Comme toutes les rames sur la totalité de la ligne, puisque les gens se sont accumulés sur les quais. Même le quai d'en face ne se vide pas malgré les rames qui passent.
Pas de doute, je dois prendre un vélov.
Il pleut moins fort. Il fait encore plus nuit. En Trois quart d'heure, je n'ai fait que 500 mètres.
Je trouve un vélov en état de marche à la station toute proche. Je suis heureux de rouler dans les rues, sous une pluie fine. Les voitures sont très nombreuses, trop.
2 commentaires:
J'étais sur un vélov' au moment de l'averse. Glaciale! Et on n'y voyait rien. Mais je préfère à cette attente, enfermé dans les galeries souterraines. Liberté!
Bises, R.
Étrangement, j'étais très calme et pas oppressé. Un moment pas si désagréable, en fait.
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