Cupide SNCF
Comme toujours, depuis des années, quand je vais à Paris en TGV, je prends un aller-retour à 7 heures et 18 heures. En fin d'après-midi, il n'est pas rare que je puisse prendre le train de 17h30, soit une demi-heure de gain pour une arrivée deux heures plus tard à Lyon.
Mercredi, j'avais la joie de rendre visite à mes clients à Nanterre. Mais le soir, je devais être à 19h à Lyon pour filer répéter à 20h à Givors. Je n'avais pas le choix, il fallait que je prenne le train de 17h.
Mon client a été très compréhensif et j'ai pu filer vers 16h pour prendre le RER.
Arrivé à la gare suffisamment en avance, je présente mon billet à la machine pour qu'elle me le change pour le prochain train. Mais la machine me le refuse, prétextant qu'elle ne peut traiter ce billet. Pourtant, c'est la même machine que d'habitude, hormis un gros PRO qui orne le devant. Allons bon ! C'est quoi ce bazar ?
Je me dirige alors vers les guichets tout proches. Ceux qui sont sans file d'attente se nomment aussi PRO. Une jeune femme en uniforme bleu en garde l'entrée. Je lui montre mon billet en lui disant que je veux le changer. Elle m'indique les guichets suivants, où la file d'attente semble interminable et immobile. Je la gratifie d'une remarque acerbe sur la SNCF. Elle a le visage fermé et doit entendre le mécontentement des voyageurs à longueur de journée.
Je m'installe dans la queue qui n'avance pas du tout. En regardant autour de moi, je vois les nouveaux distributeurs jaunes pisseux et me dis que je dois pouvoir y faire mon échange.
Effectivement, une fonction permet l'échange de billets. Fonction plus complexe que le simple avalement habituel. Ouf, je respire, l'appareil me propose une place dans le TGV de 17h.
Et me demande aussitôt 3 euros de frais. 3 euros ? Pour changer un billet ? Je n'ai pas le choix, je paye avec ma carte bleue, mais peste de devoir donner autant pour cette opération. Et qui plus est, ramené au prix de mon billet, cela fait 5% de surcoût ! Je suis tellement furieux que j'en oublie de récupérer le justificatif.
La SNCF ne s'arrête pas en si bon chemin, le billet est marqué comme étant échangé, mais le prix est le même. Ce qui est faux, puisqu'il coûte bien 5% de plus !
Dans le train, pas de bol, j'ai droit à trois mecs bruyants comme des haut-parleurs de rave-party et la demande de mon voisin de derrière de baisser le ton n'y fera hélas rien. Je pensais demander au contrôleur pourquoi l'échange de billet est devenu payant, mais une voisine très comme-il-faut lui a posé le même genre de question.
Trois contrôleurs étaient alors présents et c'est leur chef qui a répondu. Il était en désaccord avec la politique commerciale de la SNCF qui semble actuellement privilégier 50000 gros clients et laisse tomber les autres. Il nous a donné un petit carton indiquant l'adresse du service client de la SNCF. Une adresse postale, sans mail, quelque part en France.
Puis, un des trois contrôleurs est resté et nous a expliqué qu'il valait mieux monter dans un train sans payer que de ne pouvoir faire changer ces fameux billets achetés des semaines à l'avance à un prix plus bas que la normale. L'amende étant de 10% sur le prix du voyage, cela vaut la peine. C'est vrai que c'est assez proche des 5% de surcoût pour changer le billet.
Puis il nous a expliqué, alors que personne ne le lui avait demandé, combien il gagnerait quand il sera à la retraite. D'après ce que j'ai compris, ce ne sera pas beaucoup.
En faisant un tour sur le site de voyages de la SNCF, je n'ai pas pu trouver de renseignements sur le tarif prohibitif de l'échange de billet.
Il n'en demeure pas moins que ce service, absolument gratuit depuis des années est devenu payant et très cher, alors que l'échange "minute" existe depuis plusieurs années.
Et comme toujours, ce sont les clients les moins fortunés qui payent le plus.
Chère SNCF, je ne te félicite pas.
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