vendredi 29 juin 2012

Lettres à Philippe ~ 1

Bonjour Philippe,

je ne sais pas si tu liras un jour ces lettres, mais qu'importe. C'est vraiment à toi que j'écris.
Je me rappelle quelques bribes de notre premier contact. Tu sais comme ma mémoire est sélective et je ne retiens presque plus rien, involontairement ou pas.
Donc, je ne me rappelle pas quel était ton pseudo sur ce site de cam, mais je me rappelle que tu t'es fichtrement emballé à me regarder m'activer sans pudeur devant des inconnus, dont toi.
Tes quelques photos étaient prometteuses et tes commentaires très enjoués.
Je ne sais pas ce qui t'a plu chez moi, je serais tenté de dire la taille de mon engin et l'aspect général de ma personne. C'est ce qui plait généralement.
Tu m'as laissé ton téléphone, je t'ai appelé. De suite, ta voix grave m'a plu, j'adore les voix graves moi qui ai toujours une voix de jeunot que les gens prennent parfois pour une voix féminine. Avec toi, c'est tout un monde de virilité qui m'apparaissait, un besoin que je ressens au plus profond de moi. En même temps, et peut-être en avons-nous parlé, j'ai entendu que tu fumais. J'en reparlerai, de cette cigarette.
Le contact est bien passé, je suis souvent enjoué au téléphone.
Ensuite, je ne sais plus comment les choses se sont enchaînées, mais je crois que nous avons dû nous téléphoner et échanger des sms. Jusqu'à ce que nous ayons ce premier rendez-vous, un dimanche, ce dimanche où tu fêtais ton anniversaire chez ta mère avec ta sœur. Je ne l'ai appris qu'après. Tu venais d'avoir 43 ans, ce qui nous faisais 10 ans de différence. Je suis venu te chercher, ce qui t'a surpris, c'était la première fois qu'un rencard faisait le taxi. Moi, je trouvais ça normal et je savais que cela me procurait plus de temps avec toi. Connaître quelqu'un prend du temps, être avec quelqu'un de nouveau est un plaisir.

Tu m'attendais à l'arrêt du tram. Pendant que je cherchais à garer temporairement ma voiture, j'ai vu un petit mec qui allumait une clope sur le quai. Je me suis furtivement demandé si cela pouvait être celui que je cherchais et j'ai vite effacé cette idée à cause de la cigarette. Je n'aime pas la fumée.
Une fois le moteur stoppé, j'ai pris le téléphone et j'ai vu ton sms : "je suis en place". Je t'ai appelé et le petit mec a décroché le téléphone, c'était donc bien toi. Toi qui fumais ta clope. "Je suis derrière toi" t'ai-je dit. Tu es venu vers ma voiture. J'ai de suite aimé ton sourire.