lundi 31 décembre 2007

Un dernier pour le voyage

En ce dernier jour de l'année 2007, j'adresse à tous un chaleureux sourire.
Voilà, c'est fait.

Ce soir, nous sommes chez des amis à Grenoble. Ce qui n'est pas coutumier. Nous avons été invités et je trouve cela très gentil. Pourquoi nous ont-ils choisis pour passer le jour de l'an ensemble ? Je ne sais pas. Mais qu'importe.

Bien sûr, je mon envie d'y aller à proportionnellement diminuée avec les jours qui passaient. Là, il ne reste presque rien. Inversement, l'envie de rester chez moi est de plus en plus forte. Hier, je ne me suis habillé que vers 15h45.
Ce que je redoute, c'est de ne pouvoir m'isoler quand je le souhaite. Juste rester seul sans personne autour.
Quel prétexte trouver pour ne pas aller en montagne faire des raquettes ? Ou se laisser faire pour profiter de ces lieux où je ne vais pas très souvent.

Une douche, un taillage de barbe et le choix d'une tenue vont occuper les instants qui viennent.

On se dit donc : à l'année prochaine, avec plaisir.

dimanche 30 décembre 2007

Pointe et tire

Dans les derniers jours de l'année, beaucoup y vont de leur bilan ou de leur rétrospective. Je n'en ferai rien.
Les télés vont nous inonder d'images des événements annuels.
Souvenir, nostalgie.
L'invasion a déjà commencé par la flopée de bêtisiers juste avant Noël. Elle va se poursuivre avec des sujets plus sérieux comme les élections, les morts célèbres, les catastrophes planétaires.

Dans les premiers jours de l'année, beaucoup se font les chantres des bonnes résolutions. Pas moi.
La longue litanie des choses à faire ou à ne plus faire va remplir les blogs.

Je suis persuadé, pourtant, de l'utilité de faire mémoire et de la nécessité de faire des plans. L'un ne va pas sans l'autre.
Chacun doit pouvoir s'asseoir et mesurer le chemin parcouru puis rassembler de nouvelles forces pour la suite du voyage.

Mais pourquoi n'ai-je pas envie de le faire ?

samedi 29 décembre 2007

Loukoums au citron


Pour tous ceux qui aiment les loukoums, je propose une recette simple, trouvée dans un livre de cuisine sur le maghreb.

  • 30 g de fécule de maïs
  • 300 g de sucre en poudre
  • 1 citron
  • 1 décilitre d'eau
  • 1 cuillère à soupe d'eau de rose (facultatif)
  • du sucre glace
  • de l'huile
Mettre le sucre et l'eau dans une casserole et faire bouillir.
Laisser cuire le sirop à feu doux tout en remuant avec une cuillère en bois, jusqu'à ce qu'elle soit bien nappée.
Ajouter le jus du citron, le zeste râpé, l'eau de rose.
Délayer la fécule de maïs dans un demi-verre d'eau (soyez patient, ça se délaye doucement).
Verser la fécule délayée dans le sirop et faire cuire tout en remuant, jusqu'à ce que la composition soit assez épaisse et se détache bien de la casserole.

Dans un petit plat huilé, verser la préparation qui doit atteindre les deux centimètres de haut.
Laisser refroidir une douzaine d'heures.
Démouler et couper des dés à mettre dans le sucre glace.

Disposer les loukoums sur une assiette.

Comme on ne réussit pas toujours du premier coup, si la préparation reste trop molle au bout de quelques heures, il faut encore la faire cuire jusqu'à ce qu'elle soit suffisamment solide.

Itinéraire


Double hélice
Mise en ligne par JaHoVil
Monter ou descendre, chacun de son côté de l'escalier au double escargot.
Partir du même niveau sans pouvoir se tenir la main.
Se regarder franchir les marches en tenant la rampe.
Faire une pause sur le replat et fouiller du regard le regard de l'autre.
Ne pas croire que cette image est celle renvoyée par un miroir.
Respirer, inspirer, expirer, broyer l'air dans les poumons.

Pour se rencontrer, il faut quitter l'escalier, sortir de l'hélice, choisir l'horizontalité, aller dans la bonne direction d'un pas naturel.

La suite, personne ne la connaît, tous la souhaite heureuse.

vendredi 28 décembre 2007

Passe-temps et vérité

Ce matin, temps de détente en famille au bowling de la Part Dieu.
Le plus difficile est de trouver une place de parking gratuite, ce que je n'ai pas pu faire. Je me suis résigné à poser ma voiture dans le parking de la halle, un grand immeuble hélicoïdal qui me fait penser à un coquillage urbain.



Trois de mes enfants étaient là, ainsi que ma femme et trois autres pièces rapportées.
Je n'ai pas lancé de boule, mon épaule droite m'ayant prévenu que ce n'était pas la peine d'essayer. Tant pis. J'ai pris plaisir à regarder les autres jouer sur les deux pistes et les trois parties.
Sur les pistes à côté jouaient des jeunes de type asiatique accompagnés de trois jeunes enfants. Tout le monde semblait heureux.



Vers midi et quart, les chaussures rendues, nous sommes allés casser la graine chez Paul, tout en haut du centre commercial. Une grande table en bois de huit a accueilli nos six affamés (deux pièces rapportées se sont détachées). Le décor est sympa, avec beaucoup de bois et pas trop de bruit.



J'ai repris ma voiture et R m'a offert un café dans sa cuisine. Il venait de faire ses courses et avait le dos trempé de sueur. Nous avons dégusté un carré de chocolat au lait.
Bien qu'il m'ait dit qu'il serait sage et que je lui ai affirmé que je ne le croyais pas, nous avons pris un moment de sieste sur son lit. Comme je m'y attendais, il n'a pu se tenir coit. Pour le punir, je lui ai montré quelques sites porno. Je sais, je ne devrais pas car cela risque de gâcher sa bonne éducation. Mais c'est un grand garçon qui aime jouer. Gare au feu ... !

R a voulu savoir ce que ma femme avait dit de son cadeau de Noël.
Et bien, pas grand-chose puisque, lorsqu'elle a vu ma nouvelle banane, elle a immédiatement demandé et affirmé "tu t'es acheté une nouvelle banane ?!". Et, pris de court, j'ai répondu "oui".
J'ai immédiatement regretté, et encore plus quand j'ai vu le regard de R lorsque je lui ai rapporté la scène.
Pas facile.
Donc, ce soir, j'ai dit à ma femme que la banane est un cadeau de R et je lui ai montré la carte du marcheur de Giacometi. Elle a bien sûr demandé ce que j'avais offert à R.

Ce soir, il fait trop froid à mon goût pour aller faire du roller.
Profitons-en pour jouer en famille.

jeudi 27 décembre 2007

Donnez-moi un T

Le français est une langue vivante. Il évolue constamment. Autant à l'écrit qu'à l'oral.
Très souvent, on entend des locutions nouvelles ou des erreurs patentes.
Le français aime bien s'accommoder de facilités pour prononcer sans difficulté des phrases qui sont parfois déroutantes.

Je propose un aménagement de notre langue sur un point précis.

Quand on prononce phrase "le temps va être trop court pour tout faire", nombre d'entre nous rajoute un T intercalaire entre "va" et "être" pour faciliter la diction.
Eh bien , rajoutons-le pour de bon !
Ce qui s'écrira et se prononcera : "le temps va-t-être trop court pour tout faire".

Ça va tout de suite mieux !

Dites con

Parmi les dites cons bien connus, plusieurs sont avantageusement illustrés par nos concitoyens :

  • Pas vu = pas pris.
  • Sans foi, ni loi.
  • Qui vole un oeuf vole un boeuf.
Depuis le début de la semaine, la vitesse maximum des automobiles est réduite de vingt kilomètres à l'heure sur les grands axes de circulations. Ceci autour de Lyon et à Grenoble aussi et sûrement ailleurs.
Il faut donc rouler à 70 là où la limitation est de 90.
Mais combien de personnes roulent-elles à 70 ? Une sur cent ? Une sur deux cents ? En tout cas, rien de bien visible.
"Pic de pollution ... contrôles fréquents."
Malgré cette menace de contrôles fréquents, les gens roulent à la même vitesse que d'habitude, qu'importe la pollution !
Les sanctions ne font plus peur et l'attitude citoyenne est inconnue.

Cela montre bien la disparition de la morale civique, voir de la morale tout court.
La loi est sensée remplacer le libre arbitre qui fait tant défaut dans notre société.
Car à force de ne pas vouloir interdire moralement, l'interdiction légale a dû prendre le relais avec ses limites inhérentes. La loi ne peut se substituer à la conscience et à la morale.

Pas vu, pas pris.

mercredi 26 décembre 2007

Ils ont pendu le Père Noël

Ils ont pendu le Père Noël à leur balcon, comme un gros jambon rouge à faire sécher, tournant le dos aux passants, dans un geste figé et immobile de fuite.
On dirait un voleur que s'échappe ou qui joue les monte en l'air.
Le Père Noël est mort, le Père Noël est un mensonge, les enfants ne croit plus en lui.

Et puis

Et puis, Noël a aussi été le premier avec R.
D'une manière simple.
D'abord nous avons choisi nos cadeaux ensemble. Pour être sûrs que cela convenait.
Et nous nous les sommes offerts tous les deux, le mien n'était même pas emballé (hum).

Ensuite (l'ordre chronologique n'a pas d'importance), nous sommes allés ensemble fêter la naissance de Jésus à l'église de mon quartier. R était placé entre mon fils et moi, il a dû en prendre plein les oreilles. Je dois reconnaître que dire le Notre Père avec lui était un moment fort.

Puis nous avons mangé en famille, restreinte, un repas qui se voulait sans prétention. Même dans la simplicité, ma femme avait trouvé des douceurs de circonstance.
La nuit de Noël s'est achevée avec une luminosité nouvelle.

R, je le découvre tout autant qu'il me découvre. De clin d'oeil en intentions délicate, comme cette carte du marcheur glissée dans une enveloppe blanche. De café en tunnel sous le drap jaune, comme ces plongées sans scaphandre qui font monter la chaleur des profondeurs.

La tisane reçoit nos dernières confidences. "J'ai envie de toi". "Tu m'as eu". Des mots courts qui en disent long, des mots tiroirs à ouvrir.
La passante jette un oeil torve au couple qui s'embrasse sur le trottoir devant l'échangeur de seringues.
La bruine recouvre les traces des pas de R qui repart et qui garde en lui des sensations fortes et sur ses mains des odeurs qui résistent au parfum du savon vert citron.

Composition

La famille, c'est un espace privilégié pour être soi, naturel et libre.
Sauf que non, ce n'est pas toujours le cas.

Je m'en rends bien compte pendant les retrouvailles de Noël, lorsque jeunes et vieux sont assis à une même table.

Au fil du temps, le sujets abordés ont montré les différences et les oppositions qui forcent à prendre position.
L'accord n'est pas toujours le bien venu et plutôt que de se lancer des vannes, on gomme et lisse les aspérités.
Ne rien dire qui puisse défriser l'autre, ne plus parler de ce qui susciterait un désaccord et une prise de bec.
Faire comme si, ou bien se taire.

Ah, comme je n'aime pas ces moments-là.

Du coup, je ne discute pas avec ceux qui pourraient mal prendre ce que je pourrais dire.
Me voilà réduit au silence, cantonné au paraître, affadi de pensées.
Oui, c'est bien ça : affadi.
Parce que le silence n'est pas rempli d'idées. Il est vide, ou presque.
Les pensées restent au raz du sol. Les cailloux n'arrivent pas à faire des ronds dans l'eau.

Neutralité indifférente qui ressemble à une petite mort.

Le regard se tourne vers l'intérieur, perdu pour l'extérieur. Le visage garde un léger sourire décontracté. Le corps est souple, mi-tendu. L'oreille absorbe les bruits des couverts, digère les conversations, se prête au jeu des mots qui glissent sur la nappe. Le souffle s'économise, avare de paroles inutiles. Parfois le diaphragme se contracte pour pousser plus fort un air déguisé en rire bref, entrecoupé d'apnées masticatoires.

Le temps passe, immobile.

Lorsque tout est terminé, la paix éprouvée n'est pas autre chose qu'un manque de contenu, rien d'autre chose qu'un manque de sensation ou de ressenti. Une absence, un non-lieu.

Voilà, c'est passé. Pas de coup de sang, pas d'esclandre, pas de rouge aux joues. Juste du conventionnel, dépourvu de saveur, qui nous permettra de recommencer l'an prochain.

Les repas de Noël

Noël est une occasion de se retrouver en famille, et que faire sinon manger ensemble et parler du temps qui passe ?

Cette année, nous avons commencé à la maison avec la venue de ma mère le dimanche midi.
Les enfants étaient tous là, ce qui le réjouit toujours.
Ma mère vieillit assez bien, son mari a plus de problèmes physiques qu'il ne traite pas.
Nous avons devisé autour d'une raclette et terminé sur des bûches glacées, sous le soleil de décembre.

Un petit tour du côté de Meyzieu nous a permis de voir Paulette qui était descendue chez sa soeur. Elle reste peu de temps ici, donc nous ne pourrons la recevoir chez nous.

Le soir, R est venu avec nous à la messe de "minuit" qui a lieu en fait à dix-huit heures. Messe simple et chaleureuse. Deux des enfants étaient là.
Puis nous avons ensuite partagé ce repas tout simple à base de foie gras - salade verte - verrines salées et sucrées - fin des bûches glacées.

Le matin de Noël, les papillotes ont vite comblé le petit creux pendant que les paquets se défaisaient.
Puis, direction Grenoble pour LE repas de Noël chez beau-frère et belle-soeur.
Grands-parents et petits enfants étaient tous là autour d'une seule grande table.
Pas de soleil dehors, mais une ambiance tranquille dedans, les années ayant permis à chacun de savoir se tenir pour sauvegarder le statut quo. Les enfants grandissent et s'établissent dans leur vie. Pas encore de petits-enfants en vue, ce qui reste plus tranquille.
Salades de crudités, dinde et choux rouge aux marrons, bûches roulées ou glacées maisons, salade de fruit. Sans oublier les chocolats. De quoi emmagasiner plein de calories sous forme de graisse.

La vie va reprendre son cours presque habituel jusqu'à la fin de l'année qui sera de nouveau chargée en rencontres amicales.

dimanche 23 décembre 2007

C'est reparti pour un tour de danse

2008 sera une année pour la biennale de la danse à Lyon.
Et pour la quatrième fois, je pense bien y participer, juste là parmi les groupes qui défilent.
En roller, cela va de soi, et avec mes enfants heureusement.

Le thème à explorer me plaît particulièrement puisque la phrase clé est "On ne peut pas savoir où l’on va, si l’on ne sait pas d’où on vient ". Ce qui promet un programme intéressant.

Jeudi soir dernier avait lieu la soirée de présentation au CCO. Mes deux garçons étaient là aussi.
Le chorégraphe est
Bouba Landrille Tchouda à qui j'ai parlé de cette drôle d'idée de défiler en roller. Il est tout à fait accueillant et j'espère que nous passerons de bons moments sous sa tutelle (il ne dit pas ça comme ça, c'est moi qui interprète). Ses danses sont remplies de hip hop, ce qui sera une nouveauté pour moi.
Une quarantaine de personnes se sont retrouvées, dont plusieurs des défilés précédents.
Les répétitions se feront le samanche, ce qui sera bien plus commode pour ceux qui ne peuvent se libérer en semaine comme ma fille. Départ en janvier.

Le défilé aura lieu le dimanche 14 septembre 2008 dans les rues de Lyon.
Il est ouvert à tous et si vous ne participez pas, venez regarder et vous pourrez même danser et vous éclater.
Moi, je m'y éclate.

Arbre de Noël

Cette année, nous avons failli ne pas aller à l'arbre de Noël car j'avais laissé bêtement passer la date d'inscription. Et puis, finalement, comme il restait plein de places, nous avons pu y aller à six.

Quand on dit "arbre de Noël", on voit le Père Noël qui distribue des cadeaux à plein d'enfants pendant que les parents bavent et pleurent d'émotion.
Ça a presque été le cas cette fois-ci, car le Père Noël est venu mais sans les cadeaux.
En fait, tout s'est passé dans la plus grande salle d'escalade de Lyon.

Au programme : escalade en initiation, parcours aventure, magie, maquillage, escalade de blocs.
Un buffet copieux et succulent nous a régalé.

En fin de soirée, Spiderman a capturé un voleur de sac à pof et des champions du monde d'escalade se sont mis la tête à l'envers quinze mètres au dessus du sol.



Une belle réussite dont j'ai vivement remercié l'organisateur.

Bien sûr, il y avait des collègues de travail et leur famille. Et c'est la seule partie négative
de cette soirée. Revoir les tronches de personnes qu'on n'apprécie pas est une occasion de peaufiner son masque d'hypocrite. Bah !
Je connaissais cette salle d'escalade pour y avoir emmené les enfants il y a quelques années de là. Le lieu n'avait pas trop changé.
J'ai tout de suite repéré le magicien et son tatouage tribal dans le cou. Un homme musclé au crâne rasé, qui portaient des chaussures à hautes semelles et décorées de clous. Ses tours de cartes étaient très réussis et tous les enfants et les grands restaient bouche bée devant les mystères de sa magie. Il m'a demandé deux fois de participer à ses tours de passe-passe. Un homme agréable et très naturel.
Le lutin le plus sexy était un jeune homme brun aux yeux noirs. Sinon, rien de bien attirant.

Nous avons commencé par manger des petits fours en apéritif.
Puis nous avons enfiler les harnais pour grimper au parcours d'initiation.
La fiancée de JE² est restée sur le banc à faire des photos et j'ai réussi à convaincre ma femme de venir nous assurer. Ma fille et moi avons grimpé en alternance et ma femme nous a donc assuré. J'ai réussi une 4B de couleur jaune, puis une 5A verte en grande partie. Mes bras ont râlé avant la sortie de la voie, me forçant à redescendre. Mais j'étais bien content d'avoir pu faire au moins quelques prises.


Je grimpe

Retour au ravitaillement pour mieux repartir dans le parcours aventure.
J'ai pu me faufiler sur une corniche, grimper une échelle, passer un pont de bois aux planches écartées, glisser mes pieds sur un fil métallique, tanguer dans un pont-filet et enfin me laisser descendre en tyrolienne. Le tout au dessus des autres qui mangeaient. Je reconnais que le pont de bois m'a un impressionné, mais ce n'est qu'une question d'habitude. Je ne m'attendais pas à voir certains collègues faire le parcours aventure et moins surpris de voir que d'autres restaient sur le plancher avec les vaches.
Le spectacle final était vraiment très bien monté et interprété. La course-poursuite aérienne était splendide. Du beau spectacle.

Nous sommes rentrés assez tôt et j'ai essayé de conduire tout en douceur pour ne pas indisposer mes voiturés, car à l'aller ils étaient un peu barbouillés. Ahhhh, les pauvres petits. Comme si j'étais une brute ! Moi, le plus doux des hommes.
Nous avons passé une très bonne soirée à cet arbre de Noël.

samedi 22 décembre 2007

Il a encore fait des siennes

Hier, vendredi, je rentrais chez moi en voiture et j'avais donc la joie d'écouter la radio.
Ma radio préférée.
Le sujet, débattu par plusieurs intervenants, était la visite de Sarkozy chez Benoît XVI.
Le journaliste sur place à Rome n'arrêtait pas de s'étonner des manières particulières que le Nico étale à l'envi.

Tout d'abord, il est arrivé avec 20 minutes de retard, ce qui était une première pour un chef d'état. Les gardes suisses faisaient les cent pas en attendant.
Bien sûr, Nico n'a pas suivi le protocole qui veut que les gardes l'escortent jusque dans la basilique du Latran où il allait recevoir le titre de chanoine honoraire. Serrer des mains est bien mieux pour son image personnelle.
Il a dû tellement s'emmerder pendant les discours qu'il a consulté ses textos. Je parie pour un message de Carla.
Dans les personnes qui l'accompagnaient se trouvaient le Bigard et ses grosses couilles dans son calbard bonnes intentions de catho et le mec aux santiags qui trouve tout ça très cool d'être avec son pote pour voir son patron (le patron = le Benoît).

Pour un récit complet, lire l'article de La Croix, bien descriptif et neutre.

Les journalistes de la radio, outre les étonnements devant cette façon si typiquement sarkozienne de se comporter, ont tout de même salué le geste de repentance du président d'une république laïque dont nombre de citoyens sont encore catholiques.

Maintenant, on peut se poser la question : mais qu'est-ce qu'il est allé cherché là-bas ?
Une place au paradis ? Pour la France ? Pour lui ?
Tout n'est pas négatif, il nous réserve encore bien des surprises et du spectacle.

Noël, avant

Dans 3 jours, c'est Noël.
Le sapin n'est pas encore en place dans la salle à manger. L'année dernière, je l'avais fait tout seul. Les choses changent depuis que mes deux grands enfants sont partis, ils aimaient le faire. Les deux derniers sont différents, S² ne prend aucune initiative dans la maison et T² ne dort même pas là.

Les cadeaux sont prêts. Enfin je crois.

Et je suis en vacances ! Jusqu'à l'année prochaine.

Grâce au livre de cuisine que ma femme m'a ramené, je vais faire quelques pâtisseries orientales.
Ce soir, nous allons à l'arbre de Noël du CE. Un moment qui sera sympa dans une salle d'escalade.
Demain midi, ma mère vient manger avec son mari. Nous cherchons quel dessert serait le mieux.
Lundi soir, messe de Noël, nous fêterons l'anniversaire de Jésus et nous rappellerons l'histoire de sa naissance à Bethléem.
Mardi, nous mangeons en famille élargie Chez mon beauf vers Grenoble.
Ensuite, repos bien mérité.

Paragraphe négatif.
Je n'aime pas cette expression " l'esprit de Noël", elle ne sert qu'à faire croire que Noël est un instant magique en dehors du réel. Cela remplace d'une façon idiote et impersonnelle une démarche de foi. C'est un plagia d'une vraie réalité. Un détournement et une perversion.
Noël n'a pas d'esprit, c'est un instant où chacun peut accueillir le Sauveur. La personne, c'est Jésus, pas le moment.
Je n'aime pas non plus cette invasion commerciale qui pousse au toujours plus alors que tant de personnes sont dans le toujours moins. Une personne n'existe pas parce qu'elle possède ou par ce qu'elle ne possède pas. Et les plus beaux cadeaux, ceux qui font du bien, ne s'achètent pas.
Fin du paragraphe négatif.

En attendant, je pense que R va venir avec moi à la messe de Noël. Je n'ai toujours pas pu emballer son cadeau (la dernière fois que je l'ai vu, il était dans un sac en plastique sur un fauteuil). Il faut dire que R est très bavard et qu'il se débrouille admirablement pour pour ne pas me laisser une seule occasion pour faire ce paquet.

Il est bientôt 11 heure du matin, et je suis encore en pyjama, devant la télé, le portable sur les cuisses. Il va falloir que je m'y mette. Mais doucement, je suis en vacances.

jeudi 20 décembre 2007

Dur, enfin ça m'arrive

Je m'arrête à un feu rouge dans la principale rue de Villeurbanne.
Je mets mes mains dans le poches, le guidon du vélo est bien trop froid.
Les lumières des fêtes essaient de donner un aspect joyeux à cette nuit d'hiver.

Un jeune homme emmitouflé dans un anorak me tend d'une main une journal gratuit tout en s'engageant sur le passage piéton : "un journal monsieur ?". La pile de journaux encombre son autre bras.
Je sors les mains des poches pour les agiter devant moi "non merci".
Le jeune homme fait alors le signe d'introduire le journal dans le panier sur le devant du vélo.
Je lui redonne un "non merci" en lui souriant.
Il fait alors un geste de désespoir tout en grimaçant amicalement "Oh, vous êtes dur !".
Pendant qu'il repart et traverse la rue, je cherche une réplique adaptée et je lui jette :
"ça dépend des circonstances...".
Il se retourne, me lance un regard amusé et lance un "AAHHHHH".
Il est déjà loin, reparti à sa distribution de journaux.

Le feu repasse au vert, je reprends les poignées et appuie dur sur les pédales.
J'aime bien être dur, surtout dans certaines circonstances.
Ce jeune homme n'en a, hélas, rien senti.

mardi 18 décembre 2007

Vélo'V : une arnaque à grande échelle

Vélo'V, c'est le système de vélo en libre service du Grand Lyon.
Une bonne idée dont la réalisation laisse à désirer, le mettant même au rang de gentille arnaque.

J'avais déjà parlé de l'abonnement d'un an qui ne fait que 343 jours, "mais ce n'est pas cher" m'a dit la brave dame que j'ai eu au téléphone quand je me suis étonné de cette année si courte.
Ça, c'est une peccadille.

Parce que le vrai problème, c'est le manque total de disponibilité de vélo dans certains endroits, notamment à Villeurbanne.

En bas de chez moi, la station est vide du matin au soir et réciproquement. Ce soir, j'ai posé le premier vélo vers 18h et demain matin, il n'y en aura plus dès 8h30.
Nombre de matins, je suis obligé de marcher jusqu'à la prochaine station, soit à peu près 500m.
Cela n'arriverait pas si "ma" station" était rechargée régulièrement.
Le dernier chargement a eu lieu vendredi, après un mois absolument désert. Dimanche soir, il ne restait que 4 vélos, ce soir zéro.

Pour aller et rentrer du boulot, je prends donc un vélo, quand j'en trouve.
Ce soir, j'ai marché sur 1,5 kilomètre et fait 5 stations et décroché 2 vélos inutilisables avant d'en trouver un qui roule.
Le premier vélo n'avait plus de chaîne et le seul autre disponible est crevé et là depuis plusieurs semaines.
C'est sûr, ces vélos-là sont toujours disponibles !
Le deuxième vélo de la deuxième station n'avait plus de chaîne non plus. Elle était dans le porte bagages. Pourtant, la station est gigantesque puisqu'il s'agit de celle des Charpennes, place Charles Hernu. Vide, désespérément.
La troisième station affichait zéro vélo disponible malgré quatre sur les bornettes, la quatrième deux en mauvais état.

Nombre de stations de Villeurbanne sont dans un état qui ne permet pas d'utiliser un vélo.
Il existe pourtant un système informatique et l'état des stations est connue.
Pourquoi ne sont-elles pas réapprovisionnées au moins une fois par semaine, voir plus en fonction des manques ?
Pourquoi les vélos restent-ils abîmés sur une bornette pendant plusieurs semaines d'affilée ?

Ceci dénote d'une gestion bien inefficace.

A quand une vraie politique du vélo et des moyens qui vont avec ?

En attendant, j'use mes godasses sur le goudron à défaut de pouvoir poser mon derrière sur un vélo'v.
Et si je me permets un conseil, ne comptez pas sur Vélo'v uniquement, prévoyez un autre moyen de transport.

lundi 17 décembre 2007

A qui sait attendre

Et dire que dans quelques jours, nous allons gagner en liberté.
Et dire que j'attends ça depuis... presque trente ans.

Je vais pouvoir retourner dans les bars, les bistrots, les boîtes de nuit, les brasseries et même les bureaux de tabac.
A moi les virées au zinc devant un petit noir ! A moi les danses effrénées jusqu'à perdre haleine !
A moi les backrooms salons de thé !

D'après ce curieux adage : "la liberté des uns s'arrête où commence celle des autres" (à moins que ce ne soit "la liberté des uns commence où s'arrête celle des autres", je ne sais plus) nous allons passer un cap de liberté formidable.
Nous, je ne suis pas triste pour les fumeurs, ils feront avec et les autres sans.

dimanche 16 décembre 2007

Cadeaux de Noël

Une fois n'est pas coutume, les cadeaux de Noël sont trouvés ! Une bonne raison pour ne pas râler.
Il faut dire que cette année, les choses ont été différentes.

J'ai repéré les cadeaux possibles pour ma femme, un jour entre midi et deux à la Part Dieu, puis nous y sommes retournés le surlendemain.
Nous avons commencé par manger chez Paul, puis nous sommes allés directement dans un magasin de fringues colorées.
Ma femme a pu choisir les modèles et les couleurs.
Dans la cabine d'essayage, elle passait et enlevait les pulls, je triais ceux qui étaient gardés des autres.
Je dois dire que j'étais très heureux de la regarder faire ces essais, j'ai ressenti une grande joie.
Et très content de tendre les cintres à la vendeuse pour qu'elle range les pulls inutiles.
Il faudra revenir pour les soldes.
Nous avons acheté d'autres cadeaux ce même jour.

C'est R qui a voulu que nous allions ensemble faire les achats des cadeaux.
Il voulait m'offrir une autre banane.
Étant réticent de nature, je me suis laissé convaincre et nous sommes allés, une fois de plus, à La Part Dieu, juste le 8 décembre.

Il avait repéré ce qu'il voulait et un des modèles m'a plu.
Une vendeuse a fait un paquet cadeau.
Puis, un étage au-dessus, R a trouvé un haut chaud pour courir. Là, le paquet reste à faire.

Et voilà comment les cadeaux de Noël sont enfin prêts. Quelle bonne nouvelle, non ?

Petite soirée entre amis

Depuis quelques temps, R voulaient nous inviter à manger chez lui, ma femme et moi.
Nous y sommes allés avec plaisir hier soir.
Un des prétextes, mais en faut-il vraiment un, était de récupérer la thèse de Pierre.

R cuisine bien, sans encore maîtriser les quantités, mais c'est un gage de générosité et cela lui fera des restes pour la semaine.
Un menu très réussi et bien apprécié.

Un peu comme à notre dernière rencontre tous les trois, j'ai eu la nette impression d'être spectateur. Je crois que j'ai du mal à déterminer quel comportement je dois avoir, et du coup, je regarde. Sans malaise, heureusement.

De nombreux sujets ont été abordés, je me suis même surpris à dire "ça manque de femme ici". Une boutade devant la bonne entente et les bonnes idées de ma femme.
Je crois que je n'ai pas réussi à avoir la vedette.
Je suis un homme transparent qui aime passer sans se faire voir.

Un instant, assis tous les trois à la table de la salle à manger, j'ai pensé à mon père.
J'ai toujours connu sa première femme, qui connaît très bien sa dernière femme. Elles s'apprécient et se rendent encore visite aujourd'hui alors qu'il n'est plus là.
J'ai ressenti cette même impression, sans pour autant me prendre pour un chef de tribu.
Parce que je n'ai pas la carrure d'un chef, ni l'envie.

A vrai dire, je me sens un peu frustré de ne pouvoir être naturel quand nous sommes ensemble. Je ne sais pas comment gérer ça, mais je survivrai.

Ma femme est revenue avec les deux gros tomes de la thèse de Pierre et moi avec des pots en terre.
La nuit était glacée quand nous avons regagné la voiture.

vendredi 14 décembre 2007

Ca va bien mieux glisser

La CNIL* a subi aujourd'hui, vendredi, une occupation de ses locaux par quelques personnes portant revendications : "La CNIL est dissoute". Les employés étaient tout étonnés des explications apportées.
Pas cette CNIL-ci mais cette CNIL-là. Faites attention où vous cliquez !

Un des responsables de cette manifestation a déclaré :
"La CNIL rend les gens passifs, elle a un effet vaseline sur la population."

Est-ce qu'un prof de français pourrait dire quel est le champ lexical de cette phrase ?
J'ai quand même la nette sensation que cet homme a une expérience poussée de la pratique homosexuelle, car qui associe vaseline et passivité ?
Avez-vous une autre idée ?

Mais l'article de presse** ne s'arrête pas là, le journaliste explique l'intervention des gendarmes : "une quarantaine de gendarmes en armure... libèrent l'entrée de la CNIL en formant un cordon de sécurité."
Des gens en armures sont donc bien des gendarmes, à moins qu'ils ne sortent de quelque film moyenâgeux.
Mais j'ai beau me torturer le cerveau, je n'arrive pas à voir comment un cordon peut libérer une entrée. Qui plus est, un cordon de sécurité.
Je les vois, se tenant par la main et fermant le passage. Pour un peu, ils chantent "liberté chéri-i-i-euh".

C'est vrai que depuis que la CNIL existe, la liberté est de mieux en mieux ... gardée.

* La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) a été instituée par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés qui la qualifie d'autorité administrative indépendante.
** L'article est là.

dimanche 9 décembre 2007

Pour rire

En se préparant à partir en excursion nocturne dans les rues de Lyon, j'ai demandé à R de laisser les boutons de sa braguette ouverts. Comme il ne se pressait pas pour les défaire, je les ai défait moi-même. Cette idée, qui paraît saugrenue, m'est venue alors qu'il se demandait s'il allait mettre telle ou telle veste et s'il n'allait pas avoir trop chaud ou être trop mouillé.
C'est vrai qu'une braguette ouverte permet de faire refroidir le corps sans se découvrir.
Mais pas uniquement.

Je pensais bien sûr à autre chose, que j'ai pu vérifier place des Célestins.
Car en voulant quitter la place, nous avons dû nous frayer un chemin tant bien que mal à travers la foule pressée et pressante.
R me collais de près par derrière, alors que je collais de près une personne inconnue devant moi.
Impossible de ne pas être en contact avec quelqu'un, sur tous les côtés.
J'ai alors laissé ma main derrière moi, et pour la réchauffer, je l'ai glissée dans la braguette ouverte de R, où j'ai pu vérifier que tout le matériel était là, bien chaud.
Je suis resté la main dans le sac jusqu'à ce que la densité diminue.
A cet endroit, la lumière baignait vivement le visages joyeux et le mien devait être hilare.
R était amusé et conquis.

En rentrant, il a pu constater à quel point ce moyen de refroidissement est efficace.

Annonce

Au beau milieu du pont de la Guillotière (sur le Rhône), juste dans la voie des bus qui l'avaient désertée, R et moi avancions de concert, des kilomètres plein les pattes. La nuit continuait de crachoter de fines gouttelettes et j'avais rabattu ma capuche sur la tête, ce qui me donnait un air monacal.
R m'annonce, tout à coup, qu'il a quelque chose à me dire, mais qu'il ne sait pas comment le formuler.
J'imagine alors "le pire" et lui réplique que ce n'est pas la peine de me faire une déclaration.
Il me regarde en coin et me lâche un "du con" bien appuyé.

En fait de déclaration, il veut me faire part qu'il a remarqué mon ouverture d'esprit et qu'il apprécie cet aspect de ma personne.
Je me connais assez pour savoir que c'est à la fois vrai et à la fois faux.
Ce qui est certain, c'est que je cherche à l'être, sans pouvoir m'en persuader.
Un objectif qui n'est jamais atteint, parce qu'en perpétuel mouvement.

Je ne sais plus ce que j'ai répondu, je ne me rappelle avoir marmonné comme pour dire "non, tu te trompes", des images me submergeant de sentiments contrastés.
Et comme pour cacher ma gêne légère, j'ai entraîné R jusqu'au bord du pont, contre la balustrade, pour admirer les gros cubes multicolores posés sur les gradins du quai et faire des photos.

Ca bouge !

Hier soir, en passant avec R sur la passerelle Saint Vincent sur la Saône, nous avons vécu un moment absolument hilarant.

Il faut signaler qu'hier, c'était le 8 décembre, jour particulier à Lyon puisque nous fêtons à notre manière Marie en illuminant nos fenêtres avec des lumignons, et que depuis quelques années, cette fête religieuse et populaire est devenue commerciale et encore plus populeuse.
On assiste donc à de grandioses spectacles lumineux et sonores à travers toute la ville.
Autant dire que la foule envahit les rues par centaines de milliers, les transformant en de gigantesques fleuves d'humains déambulants dans la nuit.
Certains endroits sont pratiquement inaccessibles tellement les gens se pressent.

En quittant l'église Saint Paul, nous avons donc pris la passerelle qui est d'un ancien modèle de pont suspendu. Seuls les piétons l'empruntent et ils était forts nombreux à aller dans un sens et dans un autre.
J'ai l'habitude de sentir la passerelle bouger quand on y marche, mais là, c'était différent.
Elle tanguait de droite à gauche, d'une façon si forte qu'on ne pouvait pas marcher droit.
Chacun allait donc à droite puis à gauche, d'une démarche de soûlard difficile à contrôler.
R et moi nous tenions par le bras, ce qui n'arrangeait rien.
Je fus pris d'un fou-rire et je crois que je n'étais pas le seul.
Nous sommes parvenu sains et sauf de l'autre côté, pas mécontent de retrouver le plancher des vaches.

Nous n'avons bu du vin chaud que bien après, ce qui n'a pas manqué de me faire tourner la tête, me donnant un peu cette même sensation de roulis.

Humilité

Vendredi soir, je suis allé écouter un concert donné par trois chorales à l'occasion du téléthon 2007.
Je suis donc allé dans mon église, retrouvant un certains nombres de personnes qui m'ont toutes accueilli avec beaucoup de plaisir visible. Ce qui était partagé.

Toutes, sauf une. Non pas qu'elle me fasse la gueule ou qu'elle me dise des choses désagréables. Non, c'est vraiment d'une autre nature.
Elle sait que je ne l'apprécie pas. Elle le sait de façon diffuse, implicite.
Certes, je ne suis pas un modèle, mais je n'ai jamais pu dissimuler mes aversions envers les gens.
Elle a dû s'en rendre compte.

Pendant que les choristes chantaient (j'ai bien aimé,et je dois reconnaître que lorsque les hommes chantaient seuls, j'en avais les larmes aux yeux), je l'ai regardée passer et repasser, allant d'une personne à une autre, leur parlant.
Et je me suis demandé ce qui clochait chez elle. Qu'est-ce qui peut me déranger chez elle depuis tant d'années et qui ne change pas.

Et je crois que j'ai compris quand elle a dit à une autre femme que le lendemain elle devrait se lever vers cinq heures et demi et se coucher à plus de minuit avec une bonne dizaine de personnes à faire manger chez elle. Tout ça pour le téléthon.
J'ai compris combien elle ramenait tout à elle, se mettant en avant pour toute chose, n'existant que par sa propre appréciation.
Tout passe par elle, et elle le dit.
Le monde existe parce qu'elle en parle, parce qu'elle le fait. Elle se place au coeur de chaque événement, elle prend bien soin de s'y mettre en scène.

Bien sûr, elle organise beaucoup de manifestations, mais quand elle parle, c'est d'elle qu'on entend parler, même quand elle parle du téléthon. Elle prend un air compassé qui ne laisse de place à personne puisqu'elle en occupe tout l'espace.

Je crois bien qu'un jour je vais lui dire ce que je vois d'elle.
Je sais que ce ne sera pas marrant, mais ce sera mieux ainsi.

Bobos

Hier soir, sur les pentes de la Croix-Rousse, j'ai aidé une jeune fille à rallumer le réchaud sur lequel était posé deux marmites de vin chaud.
Je savais que c'était chaud, j'ai donc fait attention, mais je me suis quand même brûlé légèrement le doigt.
Ce matin, j'ai dû balayer les débris de verres sur le balcon. Le vent d'hier a renversé quelques lumignons et éteint tous les autres.
Là aussi, je faisais attention, mais un bout de verre m'a piqué le dessus d'un doigt, exactement à l'emplacement de la brûlure d'hier. Un peu de sang a perlé, que j'ai sucé.
Comme les choses vont par trois, en mettant des papiers dans la poubelle et en appuyant un peu, j'ai resenti une autre piqûre au bout du pouce. Un rappel que rien n'est vraiment acquis.
Le sang est tombé dans l'évier et avait ce goût de fer. Pas de douleur, juste du rouge.

Trois fois rien, rien qui ne laissera des traces.

mardi 4 décembre 2007

Plop !

Joyeusement installé sur un superbe Vélo'v, je m'apprêtais à repartir après un arrêt à un feu rouge.
Je ne sais pas comment vous faites, mais moi, généralement, je tire sur les poignées pour prendre de l'élan.

Et c'est là que PLOP! la poignée gauche sort de son manche et me reste dans la main.
Là, dit comme ça, ce n'est rien.
Mais c'est sans compter avec la main droite qui continue de tirer sur le guidon, unilatéralement.
J'ai bien failli me casser la figure, déséquilibré.

Il faut vraiment se méfier des "plop", sauf s'il s'agit d'une conserve.

Je clos ce sujet sans intérêt.

lundi 3 décembre 2007

Dimanche peinard

Ne rien faire ou si peu le dimanche, c'est plus simple qu'on pourrait le croire.

Je pensais que ma femme rentrerait plus tôt de la messe, mais non. Qu'importe, j'étais seul à l'attendre à la maison, et comme le frigo était encore plus vide que la veille, j'étais décidé à aller au restau. Seulement, je sais que plus on tarde pour y aller, plus on risque de ne pas trouver de place dans celui qu'on a choisi.
Tant pis.
Et pour ne pas avoir de regret, nous sommes partis à pied dans le quartier.

Nous avons traversé la partie vêtements du marché, où les arabes côtoient les juifs, puis j'ai retiré de l'argent frais d'un distributeur, juste à côté du nouveau super-marché.
Les restaus étaient tous fermés. Nous avons déambulé jusqu'au centre ville, désert.
J'ai failli me laisser tenter par un quick, mais finalement, nous avons poussé la porte d'un chinois aux tables couvertes de nappes blanches tout comme les serviettes en tissu.
Le décor est simple et reposant. Les chaises offrent leur grand dossier et leur assise capitonnée.

Nous prenons place à une table au fond de la pièce, à côté d'un vieux couple et d'un autre tout jeune venu avec un bébé en poussette.
Pas de surprise dans ce restaurant chinois et nous évitons tout ce qui pourrait être gras, car nous savons bien que nous ne digérerons pas.
Deux jeunes s'installent aussi, accompagnée d'une grand-mère et de deux enfants.

Le service se fait attendre, mais le temps ne compte pas.
Le jeune serveur renverse un peu de sauce sur la nappe, la femme plus âgée multiplie les pas.
Vraiment rien d'intéressant dans ce menu, en dehors des pousses de soja et des boules de neiges bien caoutchouteuse.

Je suis content de me retrouver de nouveau à la maison, fatigué de toute cette marche à pied, mais reposé par la tranquillité de la ville.
L'après-midi va se traîner, de série en feuilleton. Jusqu'à resentir que le lundi est bientôt là, sournois et contraignant. Mais je ne me laisse pas faire, je savoure sans regret.

dimanche 2 décembre 2007

Préservons

En cette journée mondiale de lutte contre le sida, nous assistons à une déferlante de messages sur le sida, et tant mieux !
On a droit à des sondages, qui sont interprétés comme parole d’évangile par des commentateurs à faible professionnalisme. Les analyses des chiffres ne laissent place à aucun débat, tout est clair et limpide, sans discussion possible.
On absorbe aussi des messages informatifs déguisés en publicité. Si le préservatif est proposé comme un produit de consommation courante, une bonne avancée sera faite pour l’acceptation de la prévention et sa concrétisation dans les faits.

Par contre, hier soir, en regardant le dernier spot sur le préservatif, j’ai réalisé encore une fois, combien le message, à force d’être simplissime, est en fait d’un totalitarisme exemplaire.
Le préservatif est clairement annoncé comme étant le seul moyen de se protéger du sida.
Ce qui est absolument faux !
Le préservatif n’est pas le seul moyen, l’unique moyen de se préserver d’une transmission du sida. Il ne l’est que dans un contexte précis de certaines situations ou de certains comportements.
Plusieurs autres moyens existent, dont celui de la fidélité à son partenaire. Pour un couple de personnes non contaminées par le sida, la fidélité est un très bon moyen de se préserver de toutes infections sexuellement transmissibles.

Dans ce domaine aussi, il devrait être de bon aloi pour la santé morale de présenter le préservatif et d’en faire la promotion en le comparant à d’autres moyens de prévention.
Et si, comme c’est le cas pour un spot de courte durée, on ne peut parler de tout par manque de temps, on doit au moins laisser la porte ouverte à la pluralité de la vie.
Car ce n’est pas le moyen qui doit être mis en avant mais le but.
Le but est de se préserver du sida, un des moyens est le préservatif.

Je pense que ce genre de message rate sa cible en mettant en avant le moyen plutôt que le but.
Ce qui est plus pratique puisque ça n’implique pas une réflexion sur ou une prise de conscience de la situation.
Pas de question, pas de réponse.
Acter sans acteur, utiliser sans utilisateur.
Un monde imposé sans humanité, rigide et triste.

C’est pour dire mon attachement à l’être humain que je suis allé marcher hier sous la pluie avec des inconnus d’horizons divers.
Un homme avec d’autres hommes et d’autres femmes, pas meilleur ni pire, mais debout, en marche.

Ca marche !

Premier décembre, journée mondiale de lutte contre le sida.
Comme projeté, nous sommes allés faire cette marche dans l’espace lyonnais.
Et comme je le craignais, il pleuvait, ce qui est loin de représenter des conditions idéales.

R est venu manger à la maison pour midi.
A priori, nous ne devions être que trois à table, mais finalement nous étions six. Ce qui m’a plutôt plu. Vers onze heures trente, JE² est passé me demander si lui et L pouvait venir manger. Vu que le frigo est vide ou presque, il va falloir faire preuve d’imagination. JE² amènera du poulet.
Heureusement, je suis douché, habillé et l’aspirateur est passé.
T² sort de la maison en disant qu’elle revient. Un doute me saisit et je lui demande si elle mange là. La réponse est oui. Une de plus que je n’avais pas prévu. Plus on est de fous… moins ya de riz.
Ce sera donc salade verte, haricots verts tomates en boîte, mijoté pendant trois quarts d’heure, pommes au four.
R est resté plutôt silencieux pendant le repas, je n’étais moi-même pas très bavard. Nous avons pu écouter JE² avec plaisir.

Nous sommes repartis, R et moi avec sa voiture qu’il a laissé en bas de chez lui. Munis d’un grand parapluie, trop lourd pour moi, nous avons pris à pied le chemin de la place Bellecour. J’aime bien me promener avec R.
Peu de monde faisait le pied de grue à l’entrée de la place. La pluie insistait. J’avais déjà le bout des pieds mouillés.
Peu à peu, les gens sont arrivés, des jeunes, des moins jeunes, des groupes, des couples, des isolés, des typés, des anonymes. Le cortège est parti bien après l’heure du rendez-vous, sans musique, derrière une banderole. Une bande de clowns faisait des bulles et une charmante blonde distribuait des préservatifs. Les parapluies ne formaient pas seulement un rempart contre la pluie, mais aussi un obstacle imparable à la vue ne permettant pas de repérer qui était vraiment là. Une jeune femme blonde prenait des photos, ce que je n’ai pas fait, me disant que le résultat serait décevant.
Nous avons piétiné jusqu’à l’Opéra, sans faire de station assise sur le sol détrempé mais en nous arrêtant pour attendre je ne sais quoi. Autour de nous, les conversations allaient bon train, et R et moi n’étions pas de reste.
Devant l’opéra, nouvel arrêt sans but. J’en avais assez d’avoir froid aux pieds qui baignaient dans l’eau des chaussures, nous avons donc abandonné le cortège et fait demi-tour.
R m’a emmené dans une librairie dont il connaît le propriétaire. J’en connaissais l’entrée, de la librairie, et l’intérieur m’est apparu comme un havre de tranquillité malgré une dizaine de personnes farfouillant dans les rayons.
En sortant, la pluie avait cessée. Nous sommes retournés chez R. en passant par la rue Paul Bert. J’ai refusé que R se jette sur les pâtisseries orientales de ce quartier.

Sitôt à l’appartement de R, nous avons fait sécher les chaussettes dégoulinantes. J’ai posé les miennes sur le radiateur de la cuisine, espérant qu’elles seraient sèches quand je le remettrai.
Un grand bol de tisane à scellé notre complicité que nous avons approfondie quelques pièces plus loin pendant une sieste crapuleuse.
Initialement, j’avais proposé que nous mangions ensemble. S devait être là, et je me disais que c’était une bonne occasion de le voir. J’ai préféré dire à R que je voulais rentrer. Je craignais de le décevoir, mais sa réaction m’a rassuré. Même si je sais qu’il aurait voulu me garder encore près de lui. R trouve les bonnes raisons positives à chaque situation.